La France en Indochine (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION)

« • Ce lui-ci re pose en premi er lieu sur la création d 'infra structur es: l'électrifi cation, le percement de cana ux, la construction de routes, de ponts et surtout de chemins de fer, destinés au transport de marchandises.

Long d 'environ 1 700 km, le transindochinois traverse du nord au sud l'ensemble de l'actuel V iê t Nam en reliant Saigon à lao Kay, sur la frontière chinoise.

• le Tonkin se voit doté d'un port important, Haiphong.

Créé à partir d'un petit village , celui-ci devient une ville à l'architecture typiquement française .

Dans le même temps, les ports de Tourane et de Saigon sont équipés d'installations modernes .

LA MISE EN VAlEUR tCONOMIQUE • Le développement économique repose sur la production agricole, avec la mise en place intensive de la rizicu lture et la plantation d 'hévéas.

• La culture de l'opium est égaleme nt favorisée, et constitue bientôt une part très significative des revenus de l'Indo chine, en alimenta nt non seulement le commerce v ia la consommation locale, mais aussi la fiscalité indirecte, avec la création de la Régie de l'opium en 1899, entre celle de la Régie du sel en 1897 et celle de la Régie de l'alcool de riz en 1902 .

• En revanche, l'exploit ation des resso urces minières -principalement la houille -donne des résultats décevants .

Elle n'attei ndra jamais 5 % du montant total des expo rtation s.

• le système économique mis en place reste cependa nt très déséquilibré, en raison de la faiblesse des investissements industriels: l 'Indochine devient ainsi strudure llement exportatrice de produits agricoles et importatrice de produits finis .

UNE SOCitTt COLONIALE TIOP RIGIDE • Malgré l'essor économique , l'organisation politique et sociale du territoire suscite rapidement frustrations et ressentiments de la part des populations locales victimes d'inégalités.

1-------------_, les gouverneurs successifs ouvrent certa ins emp lois -suba lternes - aux indigènes, créent des écoles de formation et mettent en place des HÔ CHI MINH.

UN PERSONNAGE DtCISIF instances cons ultat ives.

Mais l e fossé • Nguyên Ai Quoc.le Mur H6 Cil/ Millll.

reste considérable en termes de niveau na1t dans les de vie et d'accès aux responsabilités .

années 1890 • De surcroît, la colonisation fait naître dans l 'Annam des fractures entre les autochtones: du Nord.

fracture géographique -la population Fils d'un du Sud, notamment à Saigon, tend à fonctionnaire s'embourgeoiser, tandis que le Tonkin révoqué , il apparaît de plus en plus comme un ne suit que de réservoir de main-d 'œuvre -et fracture courtes études sociétale, avec l'apparition d 'une au collège .

catégorie de «lettrés >> qui accèdent • En 1911 , il s'engage pour servir à une certaine aisance par leur à bord d'un bateau françai s et assimilation de la culture françai se.

débarque à Marseille, d'où il rejoint • Paradoxalement.

ce sont ces derniers , Londres en 1914 , puis Paris en 1919 .

volontier s pénétrés de la philosophie • Vivant de petits métiers, il parcourt des Lumières , qui seront à l'origine des le monde -l'Afrique, New York ...

- premiers mouveme nts de contestation et assiste à la profonde évolution des à l'égard de la puissance col onia le : on idées.

En 1919, il publie , avec un groupe en voit la traduction avec le mouvement d 'Annamites de Paris, un manifeste qui «Exode vers l'Est>>, créé par Phan-Boï- prOne la transposition de la démocratie Chau, qui pousse les jeunes lettrés à l'occidentale en Annam et appelle à partir étudier au Japon.

à l'indépendance .

•Il participe en 1920 au Congrés de Tours avant de s'Installer en Russie où il s'initie aux techniques révolutionnaires .

Il rejoint la révolution chinoise dans les années 1925 -1927 et jette les bases du futur Parti communiste vietnamien.

• Aprés les troubles des années 1930, ayant connu la prison à Hongkong.

il prend pendant la guerre le surnom d'« HO Chi Minh»-« l'Oncle à la volonté éclairée» -et organise le Viêt-minh (Front nationaliste vietnamien) en force de résistance à l'État colonial.

• Nommé à la tête du gouvernement provisoire en 1945, il conduit à son terme la lutte contre l'occupant français avant de mourir en 1969.

• En 1975 , aprés la capitulation du Sud-Viêt Nam, Saigon sera rebaptisée « Hô Chi Minh Ville ».

UNE RÉSISTANCE DE PLUS EN PLUS MARQUÉE MULTIPLICATION DES INCIDENTS ANTIFRANÇAIS • Les travers de la colonisa tion -échanges déséquilibrés avec la métropole , lourdeur de la fiscalit é­ constituent autant de ferments de contestatio n de l'occupation coloni ale, qui font l'objet d 'une sévère répnssiotr .

• Cette aspira tion à la résistance est enco uragée par la victoire du Japon sur la Russie en 1905, qui démont re que les peuples d 'Orient peuvent vaincre les Occidentaux à la cond ition d'être suffisamment instruits , formés et organisés.

• Dès lors, les incidents se multiplient.

En 1908, dans le cent r e de l'Annam , se développe un mouvement de contestation en faveur de la diminution des impôts et de la suppression des corvées.

En juin de la même année, une tentative d'empoisonnement de la garniso n de Hanoi est très sévèrement réprimée.

En décembre 1912, l e gouverne ur • Après avoir occupé progressivement plusieurs part ies du territoire tout en respectant dans le discours la souverai neté française, le Japon envahit l'ensemble de l'Indo chine le 9 mars 1945.

Il met en scèn e dès le lendemain la proclamation de l'indépen­ dance et l'acce ssion au rang de chef d 'État de l'empereur BaoDai, jusqu 'alors dépourvu généra l Albert Sarraut est la cibl e d'un d e réels pouvoirs .

attentat manqué .

!:année 1913 est encore • la capitulation du Japon , le 15 août marquée par une série d'attentats à 1945 , rend la situation encor e plus la bombe à Hanoi , Saigon et Thai·Binh .

complexe .

le 16 août , le général • Malgré les tentatives de Gaulle nomme l'amiral Thierry d 'assouplissement du régime initiées d'Argenlieu haut-commissaire pour par Sarraut, le mécontentement des l'Indochine , avec pour mission d 'y partie d e l'Union française , mais les rapports avec Paris se dégradent lors de la «c onférence de Fontain ebleau» qui échoue sur le statut de la Cochinc hine, la France entend ant y maintenir sa souveraineté .

• la situation se détériore rapidement.

notamm ent en raison de l'entêtement de d 'Argenlieu , qui va jusqu'à proclamer, le 1" juin 1946 , une « République autonome de Cochinchine >> sou s protecto rat français, provoquant le départ du géné ral lecle rc.

• Après le bombardement de Haiphon g par les troupes françaises , le 24 novembre 1946 , en réaction à l'assassinat de métropolitains , et les représailles orga nisées par le Viêt-minh , incidents et accrochages se multipl ient, ouvrant la voie à une longue guerre d'usu r e , la « sale guerre >> dénoncée en 1947 par le Parti communiste français.

populations locales s'accroit.

Il est «rétablir la souve raineté française >>.

UNE DtCO LONISATION MANQUtE alimenté par l'absence d 'incidence Bao Dai abdique le 25 août.

le • la guer re de décolonisation connaît notable sur le niveau de vie des indigènes 2 septembre, Hô Chi Minh proclame plusieurs phases .

Dan s un premier d e l'essor économique sensib le des la naissance de la République tem ps, l e Viêt ·minh se retire des villes années 1920, qui profite aux entreprises démocratique du Viêt Nam sous l'égide pour monter des actions à partir des françaises implantées en Indo chine.

du Viêt-minh.

Concrètement, l'autorité campagn e s sous l'impulsion du général •les élites indigènes pensaient que leur du gouverneme nt viêtmi nh s'exerce Vo Nguy ê n Giap , compagnon de route participation principalement sur le Tonkin , tandis que d'Hô Chi Minh.

à l'~ffort les troupes du général leclerc occupent ·Les Français négocient avec Bao Dai, d~ gu~rre la Cochinchine et s'imposent à Saigon .

en exil à Hongkong, et lui accordent.

aux côtés le 8 mar s 1949 , la reconnaissance de la France LA GUERRE D'INDOCHINE du Viêt·n am unifié .

renforcerait • le 2 mars 1946 , H ô Chi Minh accède • le conflit s'internationalise à la suite leur poids à la présidence de la République .

de l'avèn ement du communisme politique Il installe son gouverneme nt à Hanoi.

en Chine , en 1949.

Celle -ci soutient et abou tir ait Bao Dai y participe au titre de activeme nt le Viêt·minh , tand is que à modifier «conseiller suprême>> .

Hô Chi Minh les États-Unis , engagés dans la guerre l'ordre colonia l.

Elles sont déçues et accepte l'idée que le Viêt Nam fasse de Corée , apportent leur soutien à leur frustration est d'autant plus grande .

1-------------_, la France en vue de tenter d'endiguer la progre ssion du communi sme en Asie .

• Dans les années 1950·1953, la pression et la détermination de ce dernier viennent peu à peu à bout du corps expéditionnaire français, placé successiv ement sous les ordres des généraux de lattre , Salan et Navarre.

LE COMMUNISME , FERMENT DE LA LUTTE ANTICOLONIALE • C'est ainsi que prend forme une résistance clandestine , reposant pour une bonne part sur l'analyse marxiste et ouvertement soutenue par Moscou.

• Nombre d 'intellectuels annamites rejoignent le Part i national du Viêt Nam qui prend l'initiative de menées anticoloniales intenses et résolues .

• L'année 1929 est marquée par une campagne d'assassinats d'Occidentaux .

L es attentats à l a bombe se multiplient.

• le 10 février 1930 , une tentative de soulèvement échoue à Yen Bay, au Tonkin .

le Parti national est démantelé , mais i l est rapidement remplacé par le Parti communiste indochinois qui dénonce les différences de niveaux de vie entre paysans et citadins e t exploite les conséquences économiques de la crise de 1929 .

!:agitatio n gagne l'ense mble du Viêt Nam sans toutefois toucher le laos ni le Cambodge.

VERS L1NDmNDANCE : 1940-1954 l'IMBROGLIO DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE • la mobilisation de 1939 amène un grand nombre de Français d 'Indochine à regagner la métropole .

• l:amiral Jean Decoux, nommé gouverneur par Vichy, se retrouve en position de faiblesse face aux visées e xpansionniste s du Japon , soucieux par ailleurs de s'assurer de positions lui permettant de faire face à la Chine .

Dans les faits , Tokyo soutient les forces clandesti nes, neutralise le contingent et encourage les sentiments antifrançais .

LE COUP DE FORCE JAPONAIS EN INDOCHINE: t MARS 1945 • En 1940 , les Japonais profitent de la défaite de l'armée française face à la Wehrmacht en Europe pour prendre le contrôle de l'Indochine et renforcer ainsi leur pression sur la Chine.

Le 25 septembre, aux termes d 'un accord avec le gouvernement de Vichy, leurs troupes fortes de 25 000 hommes soumettent les 12 000 soldats du contingent colonial français , parmi lequel figurent 3 000 Européens .

Les Japonais choisissent toutefois de conserver l'administration coloniale en place.

• En 1945, alors que la contre-offensive américaine force les Japonais au retrait dans le Pac~ique , Tokyo décide de transformer l'Indochine en bastion .

• le 9 mars , l'attaque des garnisons françaises par les Japonais fait 2 650 morts parmi les Français .

Le général Émile Lemonnier , commandant de la 13' brigade de Langson, qui refuse de capituler, est décapité au sabre.

Quelque 3 000 soldats français sont lait prisonniers .

• Le 15 août 1945, avant même de signer leur capitulation , 16 ltlpOIHI/s déposai 16- et quittent l 'Indochine .

• Les acco rds de Genève du 2 1 juillet 1954 mett ent fin à la présence française en Indoch ine, reconnaissent la neutralité d u Laos et du Cambodge et organisent la partition du Viêt Nam de part et d'aut re du 17' parallèle .

• la pénin sule continuera, les décennies suiva ntes, d'être le théâtre de conflits meurtriers , qu'il s'agisse de la guerre entre les d eux Viêt Nam , qui donne lieu à une intervention des États-Unis, ou du génocide perpétré par le régime khmer rouge au Cambod ge.. »