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La France en guerre: 1914-1918 : De l'union sacrée à l'armistice de Rethondes (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)

Publié le 01/05/2016

Extrait du document

rethondes

Chez les vétérans du conflit de 1870, qui sont encore nombreux, comme dans les ligues nationalistes, l'allégresse domine : on ne parle que de reprendre l'Alsace et la Lorraine et de venger la honte des défaites de Sedan et de Metz.

 

Dans les campagnes - qui paieront le plus lourd tribut à la guerre -

 

en revanche, le sentiment dominant est plus proche de la résignation.

 

De fait, les rapports de police décrivent des situations qui ont bien peu de rapport avec l'image de soldats partant « la fleur au fusil » que décrit la propagande.

 

Quoi qu'il en soit, le premier jour de la mobilisation, c'est un véritable flot humain qui, à Paris, déferle

 

de toutes les avenues en direction des gares. Tous vont à pied car, depuis le matin, fiacres, taxis et autobus ont été réquisitionnés.

 

L'heure est encore à l'enthousiasme. Des refrains guerriers repris en chœur par la population accompagnent ceux qui vont rejoindre leur corps d'affectation. Comme le notera la romancière américaine Edith Warton dans la Revue des Deux Mondes

 

de juin 1915 : « C'était une nuit de chants et d'acclamation, sans tapage, mais résolus et vaillants. »

 

Dès le lendemain, toutefois,

 

Paris prend son visage de ville

 

de guerre. La plupart des restaurants ferment leurs portes, les hôtels sont transformés en hôpitaux.

 

Vidée par le départ des mobilisés et la réquisition de tous les véhicules, la capitale semble métamorphosée.

rethondes

« LA RtSIGNATION • Dès la fin du mois d'août 1914, malgré le silence entretenu par les autorités sur les événements militaires, la rumeur court que les Alliés ont subi quelque part en Belgique une grande et terrible défaite .

Les plus perspicaces en déduisent , à juste titre, que Paris n'est plus couvert.

·De fait, la capitale semble se mettre en condition de siège: tranchées, chevaux de frise et projecteurs qui balayent l'obscurité dès la nuit tombée témoignent de l'inquiétante proximité du front.

D'ailleurs , le gouvernement a choisi de se replier à Bordeaux.

• Si la victoire de la Marne -dont les fameux taxis demeurant le symbole -écarte le danger de Paris , les événements de l'automne ne sont guère de nature à alimenter un quelconque optimisme.

• Du 6 au 13 septe mbre , l'offensive alliée se développe sur l'ensemble du front , depuis l'Ourcq jusqu'à Verdun.

Les résultats ne sont toutefois pas à la hauteur des espoirs du haut commandement.

• Le 10 septembre, Moltke ordonne le repli généra l de l'aile droite allemande sur l'Aisne et la Vesle, signant ainsi l'échec du plan de guerre-éclai r -8/itzkrieg -concocté par Berlin .

• Avec l'échec de la bataille de l 'Aisne, il faut abandonner l'espoir , follement entrevu un instant, de « bouter le Boche » hors de France .

La résignation est indexée sur la lecture quotidienne des listes des " morts au champ d'honneur» que publient tous les journaux.

LA COURSl À LA MER • La poursuite ordonnée par Joffre ne s'étend pas très loin, tant les troupes françaises sont épuisées .

Commence alors la course à la mer, les deux adversaires tentant en vain de se déborder mutuellement par l'ouest.

Le front se stabilise.

• Le général Foch se prépare à mener une grande offensive dans les Flandres quand le général Falkenhayn, le devançant , attaque les Belges sur l'Yser, le 19 octobre.

Les Alliés ouvrent alors les écluses situées sur le fleuve , provoquant une inondation qui arrête la ruée allemande.

• Le 1 " novembre , les Anglais sont bousculés à Ypres, en Belgique , mais ne cèdent pas.

Le 17 novembre, Falkenhayn se résigne.

La bataille des Flandres est terminée .

Les armées alliées et allemande s'insta llent dans des tranchées qui se font face: la guerre deposition commence.

LA VAINE RECHERCHE DE LA PERCÉE LES tCHECS DE 1915 ·Ap rès avoir arrêté l'offensive russe en Prusse-Orientale durant l'été 1914 , les Allemands parviennent à percer le front adverse en mai 1915 .

Désormai s, les Russes ne constituent plus une menace pour l'Allemagne .

• En 1915, sur le front occidental, Joffre lance une série de petites offensives.

La plus importante est celle menée en Artois le 9 mai.

Les Français ne parviennent pas à exploiter leur percée .

Il en est de même en Champagne, le 25 septembre.

Joffre reconnaît qu'« une longue période défensive s'impose» .

• Les opérations menée s sur d'autres fronts en vue de secourir les Alliés se soldent par des échecs.

Le bilan de l'année 1915 est globalement favorable aux Allemands .

VERDUN ET LA SOMME : 1916 • Décidé à enfoncer un coin entre Paris et Londres , Falkenhayn , qui a remplacé Moltke à la tête des armées allemandes en septembre 1914 , prépare un plan destiné à « saigner à blanc » l'armée française dans une bataille d 'usure .

Son choix se porte sur la poche de Verdun dont les défenses ont été allégées sur ordre de l'état-major .

• Le 21 février 1916 débute une bataille qui se conclura dix mois plus tard à l'avantage des Français conduits -=::::---===--==:~~ à la victoire .-~'l">.: '.:" par le général Pétain .

La défaite ·Le 1" juillet, alors que l'on se bat encore à Verdun , Joffre lance sa grande offensive sur la Somme.

Les armes et les munitions enfin produites en grande quantité alimentent cette «bataille du matériel ».

Celle-ci n 'aboutit pas à la percée attendue, même si elle a usé l'armée allemande qui y laisse 267 000 hommes .

• Cet échec conduit au remplacement de Joffre par Nivelle à la tête de l'état- major .

L' ANNtE TROUBLE : 1917 • Nivelle, qui entend percer le front allemand, met sur pied une offensive conjointe avec les alliés russe, italien et roumain .

Finalement, celle-ci se limite au front occidental : ni les Roumains ni les Italiens ne sont en mesure de produire un effort et les Russes sont aux prises avec la révolution qui souffle à Saint-Pétersbourg.

• Nivelle parie sur l'effet de surprise .

Or les Allemands ont été informés de l'imminence de l'attaque lancée le 12 avril et qui tourne rapidement au désastre .

Le 19, les opérations sont arrêtées.

Le front n'a pas été percé et les pertes sont très lourdes .

• De leur côté, les Britanniques entreprennent d'importantes offensives autour d'Ypres , de juin à novembre , puis à Cambrai , en novembre.

• Le 11 septembre, l'as des as de la chasse française , Georges Guynemer , qui avait à son actif 53 victoires, est abattu dans les Flandres .

On exaltera en lui " courage sublime et esprit de sacrifice » .

• Le moral des soldats français est a u plus bas.

Les cas de mutinerie se multiplient : 600 cas connus touchant 68 divisions .

Nivelle, relevé de son commandement en chef, est remplacé par Pétain le 15 mai.

Ce dernier met fin à la crise en arrêtant les offensives inutiles .

Sur les 554 condamnations à mort pour fait de mutinerie , 49 seront effectives.

• La crise morale et politique consécutive à celle des armées conduit le président Poincaré à confier en novembre le gouvernement à aemenceau.

• Le moral de nombreux Françai s n'est guère meilleur que celui des soldats.

L'étalage des horreurs de la guerre nourrit la propagande syndicalis te et pacifiste.

Celle-ci trouve une «cib le» toute désignée : les femmes .

Le 11 mai 1917,1 'atelier de couture Jenny , sur les Champs -Élysées , se met en grève, entraînant bientôt l'arrêt de travail des femmes employées dans les usines de la Défen se nationale.

La grève prend fin le 8 juin non sans avoir stimulé l'agitation syndicaliste pacifiste , qui continue de se développer même sous le ministère Clemenceau.

Ainsi , en novembre 1917, plusieurs dizaines de milliers d'ouvrie rs métallurgistes et mineurs se mettent en grève dans le bassin de Saint -Étienne .

LE RETOUR DU MOUVEMENT L'ULTIME EFFORT DE LUDENDORFF : 1918 • Au moment où s'ouvre l'année 1918 , l ' Allemagne sait qu'illui faut produire rapidement un effort avant que l'entrée en guerre des États-Unis ne fasse sentir ses effets.

• Le 21 mars , von Bülow lance une attaque en Picardie , réussissant à créer une brèche de 20 km.

Amiens est menacé.

Placé sous le feu de Ce dernier réussit à arrêter l'adversaire dans les Flandres et du Chemin des Dames à la Marne en mai, sur le Matz en juin et enfin en Champagne en juillet.

Ludendorff doit céder la plus grande partie du terrain conquis depuis la fin du mois de mai.

L'état-major commence à se faire à l'idée que l'Allemagne n'est plus en situation de vaincre.

LA VICTOIRE DES ARMtES DE FOCH • Les Allemand s ont perdu l'initiative .

Ils sont battu s en août à Montdidier (Somme) et en septembre à Saint­ Mihiel (Meuse).

• Le 26 septembre, Foch lance une r-------------., offensive générale vidorieuse LES « EMBUSQUÉS » • La haine des " embusqués » peut aller jusqu'à leur dénonciation, comme en témoigne ce courrier adressé par un groupe de femmes du Vaucluse au préfet d'Avignon, le 16 juillet 1916: « Nous femmes qui avons nos hommes et fils sur le front nous ne pouvons plus prendre encore les quelques vieux qui nous restent quand on voit des jeunes qui se promènent.

Ainsi un nommé[ ...

], 30 ans.

qui a toujours été un embusqué, jamais monté au front, un bien portant , jamais été malade, qui garde les prisonniers.

Sa place n'est pas là, faut un 89 [un soldat de la classe de 89, c'est-à-dire ayant 47 ans en 1916] à sa place .

» qui contraint Ludendorff à replier ses forces sur la Meuse .

Au même moment, sur les autres fronts , les alliés de l'Allemagne s'effondrent.

• Le 4 novembre, les armées allemandes engagent une retraite générale ; Berlin demande un armistice aux Alliés .

Il est signé le 11 novembre à Rethondes, après l'abdication de Guillaume Il.

L'• AUTRE RONT • LA MOBILISATION tCONOMIQUE • La décla ration de la guerre désorganise partout la production .

Escomptant une guerre courte , les belli gérants n 'ont pas préparé la mobilisation économique.

• Aussi bien à Berlin qu'à Paris se met en place une industrie de guerre pour approvisio nner militaires et civils .

·Dès la fin de 1914, en France , les ouvriers métallurgiste s sont rappelés du front et affectés dans les usines de munitions.

De part et d'autre du Rhin, on fait massivement appel à la main-d'œuvre féminine.

• Les ressources des colonies, notamment en homm es, sont également mises à contribution.

LA MOBILISATION DES ESPRITS • Dans le cadre d 'une guerre longue, le contrôle de l'opinion se montre décisif.

Dans tous les pays en guerre, les gouvernements contrôlent les moyens d'information.

L'adversaire est représenté comme une incarnation du mal.

·En France , la reconquête des provinces perdue s d'Alsace et de Lorraine et la défense du sol de la patrie permettent d'exa lter E~~~~~U le patriotisme et le nationalisme .

• De part et d'autre, on s'efforce d'exp loiter et d'aggrave r les divisions intérieures de l'advers aire.

LES PERTES FINANCIERES • Les prix ont été multipliés par 3,5 au cours du conflit.

Or ce dern ier laisse des charges considérables : pensions , reconstruction , dettes de guerre -la France doit à la Grande-Bretagne et aux États-Unis 7 milliards de dollars .

Cette situation donner a lieu à des polémiques avec les États-Unis qui détiennent à la fin de la guerre 50 % du stock d 'or mondial.

• Enfin , la position de la France sur la scène internationale se trouve considérablement affaiblie, à l'image d 'un pays qui sort vainqueur, mais exsangue d'un conflit comme jamais le monde n'en avait connu jusqu'alors .

L'ESSOR DU SYNDICAUSME • Le syndicalisme militant connaît un extraordinaire essor au cours de la Grande Guerre.

La Fédération des cheminots qui comptait 36 000 adhérents en 1913 , en revendique 225 000 cinq ans plus tard.

• Un mouvement semblable est observé au sein de la Fédération des métaux qui termine la guerre avec quelque 200 000 adhérents.

• De même, le budget de la CGT , qui atteignait tout juste 50 000 francs avant-guerre, grossit dans de fortes proportions, les cotisants s'étant multipliés tout au long des quatre années de guerre.

D'ailleurs, la puissance confédérale s'est affirmée avant la fin des hostilités pour devenir un véritable contre-pouvoir avec lequel les autorités devront compter dès le lendemain de la guerre.. »

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