La France de Louis XIV (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE & CIVILISATION - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)

« de nouvell es orientations à l'économie française .

La France compte 20 millions d'habitants et constitue la première puissance démo graphique d'Europe .

Sa richesse économique s'appuie sur l'exploitation de la terre, et les revenus du royaume reposent sur les prélèvements fiscaux qui en découlent (la taille est le principal impôt).

Or, Colbert sait qu'il ne peut exiger plus des revenus de la terre .

Comme la plupart de ses contemporains , Colbert estime que la riche sse d'un État se mesure à la quantité de métal précieux qu'il détient (mercantilisme).

li lui faut trouver le moyen d 'attirer le plus possible de métal précieux sans trop en dépenser.

Son seul recours est donc de développer de nouveaux secteurs de l'économie : le commerce et l'industrie.

La circulation des marchandises implique de nouvelles taxations et l'industrie fournit les produits jusqu'alors importés.

De nouveaux métiers apparaissent , enrichissant la population qui, dès lors, peut s'acquitter de nouveaux impôts .

Colbert définit quatre domaines de développement.

Le premier est l'industrie de guerre.

La France se couvre d 'arsenaux et des petites industries directement liées à cette activité.

En second lieu, Colbert cherche à contenir l'importation des produits de luxe (soie, tapisseries , verrerie , etc.) en fondant les manufactures des Gobelins , de Saint­Gobain , d'Aubusson (1666-1667 ).

Il initie ensuite l'empire colonial français qui doit fournir la métropole en denrées exotiques, et charge des Compagnies commerciales , comme celle des Indes occidentales et celle des Indes orientales en 1664, de les acheminer .

Enfin, constatant que le commerce des richesses agricoles françaises est principalement aux main s des négociants hollandais , il favorise le développement des ports français et de leur flotte.

Parachevant cette entreprise, un tarif douanier ultra­ protecteur est promulgué dès 1664 .

entre la France et les Provinces-Unie s, sans que cela menace vraiment la suprématie de ces dernières, à la grande déception de Colbert En 1672 , les troupes du roi franchissent le Rhin, avec pour alliées l 'Angleterre , la Suède et quelques principautés allemandes.

Le conflit bascule la même année, lorsque Guillaume d'Orange s'empare du pouvoir en Hollande, devenant le principal adversaire de la France .

Il coalise contre le royaume français le Saint-Empire , l'Espagne et la Lorraine .

Mais le financement de la guerre épuise le Trésor , et une série de victoires sur terre et sur mer permet à Loui s XIV de négocier la paix .

Selon les termes des traités de Nimègue (1678 et 1679 ) , l ' Espagne cède à la France la Franche­ Comté et plusieurs citadelles du Nord, tandis que l'Empire abandonne l'Alsace.

Le territoire français dispose désormais d 'une frontière continue au nord-est.

VERSAILLES, CAPITALE CULTURELLE DE L'EUROPE? Louis XIV a soif de grandeur et de prestige, ce qui le pousse à développer un véritable mécénat au niveau de l'État.

Il crée l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1663 , l'Académie des sciences en 1666 , l'Académie d 'architecture en 1671 et l'Académie royale de musique en 1672 .

l'Académie de peinture et de sculp ture, fondée en 1648 par Mazarin , s'installe au Louvre .

Mais c 'est avec Versailles que cette volonté s'exprime avec le plus d'éclat.

l'ancien rendez-vous de chasse de Louis Xlii devient , au terme de quarante ans de travaux, la nouvelle capitale du royaume à partir de 1682 .

Les architectes Le Vau et Mansart, Le Nôtre pour les jardins et Le Brun pour les décors en dessinent les contours et en définissent le genre : le classicisme .

Dans un luxe inégalé, la cour vit là, soumise à VAUBAN (1633-1707) Le nom de Vauban reste attaché à l'art des fortifications et à l'idée du «Pré carré"· De 1667 à 1707, il s'efforce de protéger le territoire français des invasions en réparan~ construisant et armant plus de 300 places fortes sur les frontières terrestres et fortifiant des ports .

Les méthodes appliquées tant dans la conception des batiments que celle de la stratégie de défense ont fortement influencé l'art de la guerre.

lA POLITIQUE RELIGIEUSE DE lOUIS XIV Louis XIV estime que le catholicisme doit demeurer la seule religion de son royaume et que l 'Église de France doit lui obéir , c'est pourquoi , tout au long de son règne , il affronte la papaut é, et lutte contre les protestants et les jansénistes.

les relations avec la papauté Depuis plusieurs siècles, l 'Église de France revendique à l'égard du Saint-Siège une certaine autonomie (le gallicanism e).

Par opportunisme politique, Loui s XIV prend ce conflit à son compte et ne manque aucune occasion pour signifier au pape qu'il est le seul maître temporel de l'Église de France.

Les rapports s'envenime nt avec la déclaration dite «des Quatre Articles >~ (1682 }, proclamant la supériorité du concile sur le pape , la nécessité de défendre les «liberté s gallicanes" et l'indépendance absolue du roi envers Rom e.

Le spectre du schisme n'est pas loin, et seule la mort de l'intransigeant Innocent Xl (1689 } permet à la France de se réconcilier avec la papauté.

une étiquette rigide et ponctuée par l'emploi du temp s du roi, divertie par les somptueuses fêtes (opéras , ballets , carrousels et spectacles pyrotechniques) auxquelles contribuent Molière , Racine, Corneille pour le théâtre , Lully et Charpentier pour la musique.

La révocation de l'édit de Nantes (1685) 1---------------l La France est le seul royaume d'Europe MOUtRE où protestant isme et catholicisme sont légaux, mais , comme pour nombre Molière (1622-1673} accompagne de ses contemporains , cette situation le règne de Louis XIV et devient avec est une aberration pour Loui s XIV.

Lully l'un des fournisseurs attitrés Sa politique à l'égard des protestants LEs GUERRES VICTORIEUSES des divertissements royaux à partir évolue au cours de son règne de la Rapidement , Louis XIV affiche son de 1665.

Sa connaissance de la nature tolérance légale , garantie par l'édit de ambition sur la scène européenne .

humaine épingle Nantes , à la persécution, signifiée par Tout au long de son règne, il n'aura avec acuité tous la révocation de ce dernier par l'édit de cesse de combattre l'Espagne, les comportements de Fontainebleau en octobre 1685 .

la plus grande puissance continentale, de ses contemporains Les raisons de ce durcissement sont et chacune de ses décisions (L'École des Femmes, multiples .

Il est clair que la coalition de participer ou déclencher un conflit Tartuffe , L'Avare , des puissances étrangères contre la sera motivée par la volonté de l'affaiblir .

Le Misanthrope) .

France a eu un impact sur l'attitude La guerre de Dévolution En 1665, le roi d'Espagne Philippe IV meurt Profitant d'une succession incertaine, Louis XIV revendique la couronne d'Espagne au nom de son épouse, la reine Marie-Thérèse.

En mai 1667 , il envahit la Randre espagnole .

Au terme de sa campagne victorieuse, il conclut avec Léopold 1" de Habsbour g le traité d'Aix-la-Chapelle le 2 mai 1668 .

Il obtient onze places fortes et Lille.

La guerre de Hollande Depuis près d 'une décennie , la guerre des taxes et des douanes fait rage 1---------------l de Louis XIV envers ses propres sujets LE TEMPS DES ÉPREUVES (1685-1715) En l'espace de vingt ans, le règne de Louis XVI atteint son apogée .

Pourtant l'équilibre budgétaire est rompu dès le milieu des années 1670 et Colbert doit faire appel à des emprunts et impôts extraordinaires.

Surtout le mépris qu'affiche Louis XIV indispose de plus en plus la papauté , les puissances européennes et son propre peuple.

Une nouvelle période s'ouvre , celle des épreuves .

protestants , tout comme les campagnes victorieuses de l'empereur germa nique Léopold l" contre les Turcs qui lui font perdre le t itre revendiqué de champion du catholicisme .

À partir des années 1680 , les protestants sont victimes de persécutions (les drago nnade s), puis sommés de quitter le territo ire français ou de se convertir.

La lutte contre le jansénisme Le jans énisme est un mouvement d'abord religieux, puis culturel et enfin politique contre lequel Louis XIV lutte avec obstination .

Émergeant vers le milieu des années 1640 , il propose une vision austère de la religion catholique et une critique tout aussi sévère de sa pratique .

Cette doctrine trouve son principal point d 'ancrage dans le monastère féminin de Port­ Royal.

Rapidemen~ les idées du jansénisme gagnent les milieux parlementaires et les salons parisiens , puis toute la France.

Autant Mazarin traite cette affaire avec retenue , autant Louis XIV le fait avec brutalité .

En 1661 , s'appuyant sur la condamnation papale (1656 }, il contra int tout le clergé à signer le fameu x Formulaire qui désavoue le jansénisme.

l'opposition à cette mesure grandit dans le clergé , notamment à Port-Royal , gagnant certa ins membres de l'épiscopat frança is.

Une sorte de trêve s'instaure en 1668 , mais elle ne règle rien.

En 1701, puis en 1709 , le conflit ressurgit.

Cette fois-ci, Port -Royal est rasé , les religieuses sont dispersées , soulevant une inten se émotion.

En 1713 , inquiet de constater combien le jansénisme est implanté en France , Louis XIV obtient du pape une nouvelle condamnation du jansénisme (bulle Unigenitus) .

Celle ­ ci provoque un tollé et n 'assainit pas la situation : les idées du jansénisme perdurent tout au long du XVIII' siècle.

lES GUERRES EN EUROPE La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697) Dans les années 1680 , la position de la France face aux autres puissance s européennes change considérablement.

Ses mesures contre les huguenots indisposent fortement les puissances protestantes , tandis qu'en Angleterre , l ' essor du commerce colonial et maritime français mécontente le monde des affaires et le Parlemen~ ouvertement hostile au roi catholique Jacques Il Stuart, allié de Louis XIV.

En 1685 , en faisant valoir ses droits de succession sur le Palatinat , Louis XIV achève de liguer toute l'Europe contre lui.

Il est conscient que la guerre est inévitable, qu'elle sera navale et terrestre, commerciale et coloniale .

Lorsque , à l'automne 1688 , les armées françaises envahissent le Palatinat , Loui s XIV se retrouve face à la ligue d'Augsbourg.

Elle rassemble depuis 1686I'Empereur, de nombreux princes d 'Empire , les rois d'Espagne et de Suède .

Elle est rejointe en 1688 par Guillaume d'Orange , le chef (stathouder) des Provinces-Unies (roi d'Angleterre en 1689 ).

Louis XIV mène une guerre d'usure au nord , à l'est , au sud, au sud-est du royaume, sur toutes les mers, aux Antilles et aux Indes .

l'équilibre de forces et les difficultés économ iques à soutenir la guerre poussent les belligérants à la négociation.

Les traités de Ryswick (1697 } marquent la volonté d'appuyer les frontières de la France sur les obstacles naturels : elle conserve Strasbourg et obtient la vallée de la Sarre .

La guerre de succession d'Espagne (1701-1714) Le répit est de courte durée pour la France pourtant épuisée économiquement et éprouvée par la famine de 1693-1694 .

En 1700 , Charles Il d'Espagne meurt sans héritier direct .

Sa couronne impériale suscite bien des convoitises au regard de ses possessions (Pays-Bas, Amérique, Milanais , Naples, Sicile ...

).

Dès 1698, un traité d e partage de la succession d 'Espagne est secrètement signé entre la France , l'Angleterre e t les Provinces­ Unies.

Mais Charles Il ne reconna ît pas ces partages et se choisit comme unique héritier le second petit -fils de Louis XIV, Philippe , duc d'Anjou .

Au mépris du traité secret , Louis XIV accepte le testament.

l'Espagne gagne un nouveau roi, Philippe V de Bourbon .

Dans un premier temp s, cette décision est reconnue par l'Ang leterre et les Provinces -Unies .

Mais Louis XIV multiplie les provocations e~ au printemps de 1702, toutes les puissances européennes , unies dans la Grande Alliance scellée à La Haye en 1701 , déclarent la guerre ti la France et tii'Espogne .

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·_ ..,, ' Après quelques succès initiaux, les Fran çais et les Espagnols subissent de nombreux revers.

En 1708 , avec la chute de Lille , la menace de l'invasion se précise .

Le royaume est affamé et écrasé d 'impôts.

Une première tentative de négoc iation s'amorce, mais les exigences des coalisés sont trop grandes : perte de Terre-Neuve, de Maubeuge, de Strasbourg et de l'Alsace , destruction du port de Dunkerque et, surtout , aide militaire de la France pour chasser Philippe V du trône d 'Espagne .

Loui s XIV ne peut accepter cette dernièr e exigence .

La guerre reprend et, appuyée sur la ceinture fortifiée de Vauban , l'armée française garde la maîtrise du territoire national.

Mais aucun mouvement n'est décisif.

Louis XIV se résout à accepter les traités d'Utrecht (1713 ) et de Rastatt (1714 ) .

Philippe V reste roi d'Espagne, mais il perd ses possessions italiennes (Mila nais, Naples, Sicile) et les Pays­ Bas.

La F rance doit restituer plusieurs villes flamandes , mais conserve ses frontière s de 1697.

Dans les colonies, elle abandonne Terre-Neuve, la baie d 'Hudson, l'Acadie .

Ces traités marquent surtout le triomphe de l'Anglete rre : sa primauté coloniale et maritime est assur é e et la France reste étroitement surveillée .

1715 : LE ROI SE MEURT Marqué par la maladie , Louis XIV a trois principales préoccupations : la religion du royaume, sa succession et le maintien durable de la paix en Europe.

Il meurt le 1 " septembre 1715, et aucun de ces trois points n'est totalement réglé.

li laisse un royaume de 20 millions d'habitants fortement endetté par le coût des guerres, encore marqué par les disettes de 1709 et 1710.

Cependant le territoire français est conforté dans ses frontières et son administration, les paysans retournent aux champs et le commerce reprend peu à peu.

Enfin , en ce qui concerne sa succession , Loui s XIV légitime deux de ses fils dans son testament (Maine et Toulouse).

Ce sera cependant son arrière-petil'fils , agé de 5 ans, qui prendra sa suite .. »