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La «crise» du canal de Suez (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE – TES/TL)

Publié le 23/04/2016

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histoire

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Par ailleurs, de nombreux actionnaires de la Compagnie du canal de Suez sont français, et ils entendent bien défendre leurs intérêts. En outre, la plus forte motivation qui joue en France en faveur d'une intervention est la certitude, dans les cercles du pouvoir, que la clé du problème algérien se trouve au Caire. En effet, Cuy Mollet, président du Conseil, surestime les soutiens que l'Égypte apporte au FIN (mouvement nationaliste algérien dont l’état-major est établi dans la capitale égyptienne) et tend à croire que la victoire contre la « rébellion » outre-mer passe par la chute de Nasser. L'arraisonnement par la marine nationale française, au large des côtes

histoire

« CiAMAL ABDEL NASSER.

CHAMPION DE l'UNITÉ ARABE Fils d'un employé des postes, Nasser (1918-1970) fait toute sa carrière dans l'armée.

Humilié par la défaite arabe de 1948 face à Israël, convaincu de la corruption et de l'injustice du régime du roi Farouk, il est le principal instigateur du coup d'État du 26 juillet 1951.

la République est proclamée en 1953, mais Nasser écarte bientôt du pouvoir son complice Néguib (février 1954) et •les communistes.

Il «rigne» seul l'Égypte et i et l'impérialisme.

A la suite de la crise de Suez, il sait transformer sa défaite militaire en victoire politique et prend la stature de leader du nationalisme arabe et de champion de l'unité.

Il parraine d'ailleurs la création de la République arabe unie avec la Syrie en 1958.

Démissionnaire après la cuisante défaite face à Israël lors de la guerre des Six-Jours (1967) , il revient au pouvoir et y reste jusqu 'à sa mort , le 18 septembre 1970.

aviations bombardent les aérodromes égyptiens, facilitant ainsi l'ava nce israélienne.

le 1" novembre , Nasser confisque les biens françai s et anglais en Égypte et, le 3, pour bloquer le canal, il y fait 1-------------_, couler des bateaux.

L'ATTAQUE ISRAÉLIENNE ET LA "CAMPAGNE DU 51NAÏJ) Comme prévu, le 29 octobre 1956 , le Premier ministre israélien David Ben Gourion donne l'ordre à son armée d'attaquer l'Égypte.

Les troupes de l'État hébreu sont commandées par un géné ral borgne à bandeau noir porté sur l 'œil: cinq jours, deux brigades i sraélienne s vont parcourir 300 kilomètres en territoire ennemi et occuper le Sinaï; elles ne stopperont qu'à 10 kilomètres du canal.

les troupes d'élites du maréchal égyptien Akim Amer sont enfermées dans une véritable nasse à Gaza.

L'INTERVENTION FRANCO-BRITANNIQUE Dès le 30 octobre, la France et la Grande-Bretagne , feignant de s'ériger en arbitres, présentent un ultimatum à l'Égypte et à Israël , ordonnant aux deux pays de retirer leurs troupes de part et d'autre du canal.

Paris et londres demandent également à l'Égypte de permettre sans délai l'installation, à titre provisoire , de forces franco- le 5 novembre, les troupes du général Dayan poussent jusqu'à la base de Charm el-Cheikh.

les soldats de Nasser sont en déroute, abandonnant sur place d'énormes quantités de matériel soviétique, dont de nombreux chars .

Habitu és à marcher pied s nus, les fantassins égyp tiens ont quitté leurs chaussures pour fuir plus vite, et des brodequins abandonnés gisent de toutes parts .

Malgré l'héroïsme de quelques unités, le front égyptien se disloque .

Gaza tombe à la prem ière sommati on.

~avant-garde de Dayan est déjà sur Port-Fouad .

LE DÉBARQUEMENT Du côté des troupe s franco­ britanniques, dès le 5 novembre , le plan «Tele scope» a été déclenché .

Environ 1600 pnrnchutistes ont été largués sur Port-Saïd et Port-Fouad , dont ils ont pris le contrôle.

A la tête des paras français , le colonel Château ­ Jobert, dit Conan .

Un des prem iers objectifs est notamment de s'emparer de l 'usine de filtrage qui alimente la ville en eau douce .

D'autres parachutages préparatoires au débarquement ont lieu pour s'emparer de l'aérodrome de Gamil (sur la route Damiette-Alexandrie ) et du quartier résidentiel de Port -Fouad .

le 6 novembre, jour choisi pour le débarquement , l'armada alliée (200 navires) entre en action à 7 heures.

les objectifs sont Port-Sniil Dan s les heure s qui suiven t, les trnupes frnncn-britnnniques poursuivent leur progression; la défaite militaire de l'Égypte semble totale .

LA RÉACTION DES ÉTATS-UNIS ET DE L'URSS Il en va tout autrement sur le t errain diplomatique et politique .

En effet, pour des raisons différente s, les deux super­ grands réagissent et se retrouvent d'accord pour fa ire pressio n sur Paris et Londres.

On croyait l'URSS trop occupée à noyer dans le sang la révolution hongroise : le 5 novembre , Khrouchtchev menace la France, l'An gleterre et Israë l de repré sailles atomique s si l'intervention en Égypte n'est pas immédiatement suspendue.

les Américains, furieux d 'avoir été tenus à l'écart du «complot» et craignant de voir les États arabes et de nombreux pays du tiers monde se détourner de l'Occident , refus ent de couvrir cette opération, qualifiée de «coloniale ».le 6 novembre, ils vendent en masse des livre s sterling, entraînant ainsi la bais se de la monnaie anglaise , et ce afin de faire pression sur londres .

les réserve s de change , qui ont diminué de 57 millions de dollars en d'arrê ter également le combat.

Au petit matin du 7 novembre , le cessez-le-feu est proclamé.

~Assemblée générale de l'ONU, États­ Unis en tête, enjoint officiellement à Paris , londres et Tei-Aviv d'évacuer immédiatemen~ sans la moindre Nasser , qui a fait nbstruer le cnnnl , rendant toute navigation impo ssible, ne le rouvrira que plusieurs mois plus tard , le 19 avril 1957 .

Toutes les n atio ns pourront de nouveau emprunter la voie d'eau, sauf Israë l.

I!JJ(.]WHW!BI A l'issue de la crise de Suez, Israë l doit retirer ses troupes du Sinaï et revenir aux frontières de 1949.

Cependant, les soldats de l'ONU , installés à Gaza et à Charm el-Cheikh, lui gara ntissent une relative sécurité de la fronti ère et la liberté de navigation dans le détroit de Tiran .

Moshe Dayan fait échanger 5 ooo prisonniers égyptiens contre 10 prisonniers israéliens.

POUR LA FRANCE ET LA GRANDE-BRETAGN E les deux États sorten t considérablement affaiblis de la crise .

Celle-ci prouve que les puis sances moyennes n'ont plus de liberté d'action sur la scène internationale.

le temps de la politique de la canonnière semble bel et bien révolu et, pour l'avoir cru encore possible, les deux plus vastes empires coloniaux ont dû reculer précipitamment devant les sommations des deux super-grands .

~élimination de la France et de la Grande-Bretagne du Proche-Orient laisse désormais face -à-face les États ­ Unis et l'URSS dans cette région.

En France , toutefois , ni la classe politique ni l'opinion ne tiennent rigueur au gouvernement de son échec: l e 10 décembre , l'Assemblée lui donn e quitus en lui renouvelant sa confiance à une majorité absolue (315 voix contre 110).

Par ailleurs, l'événeme nt alimente le ressentiment contre l'étranger, ami ou ennemi : l 'antiam éricani sme, en particulier , y trouve un motif supplémentaire.

PouR L'URSS les Soviétiques ne sont pas mécontents que l'intervention franco-britannique ait détourné l'attention de l'opinion internat i onale, au moment même où ils répriment violemment l'insurrection de Buda pest en Hongrie .

En cette fin d'année 1956 , ils peuvent ainsi se présenter auprès du tiers monde comme les défenseurs des peuples menacé s par l' impérialisme , et leur influen ce grandit en Égypte et en Syrie.

LES ÉTATS-UNIS les Amé ricains réus sisse nt à sauvegarder leur image anticolonialiste: en janvier 1957 , ils propose nt une aide financièr e aux pays arabes qui acceptent de lutte r contre la menace communiste (doctrine Eisenhower) .

l a Jordanie et l'Arabie Saoudite se placent sous leur protecti on.

les conditions sont mûres pour l'exte nsion de la guerre froide au Proche-Orient.

LE TIERS MONDE Cepend ant , cette derni ère n'a pas lieu dans les mêmes conditions qu'ailleurs car un f a it nouveau est intervenu : Nasser est non seulement le grand vainqueur de la crise de Suez (le prestige du dirigeant égyptien est immense ), mais encore, avec lui, c'est l'ensemble du tiers monde qui a ici remport é sa première victoire sur la scène internationale.

L'ÉGYPTE D 'un point de vue strictement économique, l'affaire est juteuse pour l'Égy pte :dans les années qui suivent la crise de Suez , le trtdic du cnnnl n e cesse de croître .

le cana l reste national isé, même si un accord, signé à Rome le 13 avril 1958 , prévoi t que l'Égypte verse aux actionnaires de la Compa gnie du canal de Suez une indemni té de 18 million s de livre s.

Mais le transit quotidien passe de 393 000 tonnes en 1957 à 512 000 tonnes en 1961 , les revenus annuels augmentant dans le même tem p s (sans hausse de péage) : 50,4 millions de livres en 1960 contre 31,1 millions de livres en 1955.. »

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