Grand oral du bac : Religion - L'ISLAM
Publié le 26/01/2019
Extrait du document
À l'opposé de ces courants progressistes et laïcs, l'association des Frères musulmans, fondée par l'Égyptien Hassan al-Banna (1906-1948), luttepour l'application d'une politique tirée des Ecritures, une politique qui repose sur la loi musulmane, la charia. L'islam, religion globale, appréhende l'ensemble de la vie sociale, il repose sur le Coran et la sunna ; les Frères musulmans militent pour l'instauration d'un État islamique, ils mènent le saint combat, le djihad, la guerre sur la voie de Dieu. Hassan al-Banna sera assassiné, mais ses idées demeurent vivantes et ont largement inspiré les partisans d'un islam politique. L'implication des religieux dans les affaires sociales et politiques de l'Etat a trouvé son aboutissement dans la révolution iranienne de 1979, tandis que, plus tard, les talibans (étudiants en religion) instaureront une dictature théocratique en Afghanistan.
Les différents courants islamistes, Frères musulmans, Hezbollah chiite, Mouvement de la tendance islamiste en Tunisie, Front islamique du salut en Algérie, d'autres encqre, ont en commun le projet de transformer les Etats, les sociétés et les mentalités de manière qu'ils soient entièrement régis par l'islam. Recourant souvent au terrorisme, ils sont en général, de la part des Etats, l'objet d'une forte répression qui contribue, d'une certaine manière, à renforcer leur influence.
L'islam européen
Exception faite de la Turquie d'Europe, de communautés dispersées en Grèce, Bulgarie, Macédoine et Roumanie, de l'Albanie et de certaines régions de l'ex-Yougoslavie (Bosnie, Kosovo), qui firent autrefois partie de l'Empire ottoman, il n'existe plus d'islam autochtone en Europe. Mais plusieurs millions de musulmans s'y sont installés, venus essentiellement d'Afrique, du Proche-Orient et du sous-continent indien; leurs enfants, nés dans le pays d'accueil, en possèdent en général la nationalité. En outre, on assiste, depuis une vingtaine d'années, à un mouvement de conversion qui touche certains milieux intellectuels.
La famille du dernier calife, ainsi qu'une bonne partie de la population, sont exterminées. Le califat, cette institution qui a fourni au monde musulman un semblant d'unité, est aboli. Damas tombe deux ans plus tard, mais les mamelouks (soldats turco-égyptiens) du Caire rejettent les Mongols hors de Syrie; ils se maintiendront toutefois en Anatolie orientale, en Irak et en Iran. Un nouveau danger apparaît à la fin du XlV\" siècle en Asie centrale. Le chef tatar Tamerlan, prétendant reconstituer l'empire de Gengis Khan, lance ses attaques contre la Perse et l'Anatolie. Mais il se soucie peu d'organiser ses conquêtes, et son empire ne survit pas à sa mort (1405).
Les trois empires
Malgré la perte de la péninsule Ibérique, dont la reconquête par les chrétiens s'est achevée en 1492, l'islam atteint son apogée au XVIe siècle. Son pouvoir s'appuie sur trois grands empires : l'Empire ottoman à l'ouest (qui englobe l'Afrique du Nord, le monde arabe et l'Europe balkanique), l'Empire safavide établi en Perse, où la doctrine chiite est religion d'État, et enfin l'Empire moghol, ayant pour capitale Delhi, qui étend sa domination sur la majeure partie du sous-continent indien.
À l'origine, les Ottomans sont une tribu turque d'Anatolie, qui combat aux côtés des Turcs seld-joukides contre l'Empire byzantin. Ils étendent peu à peu leurs conquêtes à partir de cette base et bénéficient de la faiblesse des Seldjoukides après les invasions mongoles. Ils tirent ensuite avantage de la décadence byzantine, fondent un empire et conquièrent Constantinople, qui devient Istanbul, en 1453. Les incursions des Ottomans en Europe se poursuivent jusqu'à ce que leur défaite à Lépante (1571) arrête net leur progression. L’expansion vers le nord est stoppée en 1629 par l'échec du siège de Vienne. Les Ottomans s'appuient sur une armée bien équipée aux effectifs nombreux et pratiquent une politique de
tolérance à l'endroit des peuples conquis qui bénéficient de la liberté de culte moyennant le versement d'un tribut. Une imposante bureaucratie assure l'administration de l'Empire. Dans les provinces, le pouvoir est exercé par des pachas, nommés par le sultan et obligatoirement musulmans. Les écoles religieuses traditionnelles, où sont formés les ulémas (théologiens), jouent un rôle de premier plan, notamment dans le fonctionnement du système d'enseignement et dans la codification du droit.
À l'est, en Perse, la dynastie safavide a fondé un véritable empire quelque cinquante ans après la mort de Tamerlan. L'origine des Safavides remonte à Safi al-Din Ardabili (1241-1334), ascète musulman fondateur, en Afghanistan, de
La bibliothèque d'Ahmed II (1673-1736), au palais de Topkapi à Istanbul, recèle un nombre impressionnant de manuscrits célèbres. Topkapi est construit sur le principe des « kiosques » issu de l'architecture iranienne. Chaque sultan se faisait construire son petit pavillon, guère plus grand qu'une belle villa d'aujourd'hui.
la confrérie soufie sawafi (safavide). Devenue progressivement chiite, cette confrérie appelle à la lutte armée contre les infidèles (chrétiens et sunnites). En 1501, le chef de la famille safavide, Isma'il l\" (1487-1524), s'empare de la ville iranienne de Tabriz et s'autoproclame chah. Le chiisme duodécimain est imposé à la population et Isma'il est vénéré comme une manifestation d'Ali, le premier des douze imams reconnus par
.. Des pèlerins .. au Mont Arafat à La Mecque en 1930. Les bédouins forment la majeure partie de la population d'Arable Saoudite. Avant que la manne pétrolière ne les fixe dans les villes, ils étalent nomades et vivaient sous des tentes dans le désert.
▼ Prière dans une mosquee à Paris. On estime à près de deux millions le nombre de musulmans vivant en France. C'est la seconde religion après le catholicisme.
Stéphane Frances - Hémisphères H. Le Gac - PIX
ses partisans. Au XII' siècle, des guerriers turcs ont envahi le nord de l'Inde et fondé le sultanat musulman de Delhi. Ce dernier réussit à repousser les premières incursions des princes mongols, mais est battu en 1526 par l'un d'entre eux, Babur, qui établit en Inde la première dynastie d'origine mongole, connue en Occident sous le nom de moghole. Babur, qui a pris Agra pour capitale, affermit son pouvoir et l'Empire connaît
«
L'
Islam
tout musulman doit verser à la communauté.
Ce
fonds commun est utilisé pour des œuvr es de
bienf aisance ou d'utilité publique.
Enfin, au moins une fois dans sa vie, le croyant
qui en a les moyens devra faire le pèlerina ge à
La Mecque, le hadjï.
Le had ji (cinquième pilier)
culmine au mont Arafat, «où le croya nt se tient
face à Dieu dans la prièr e >>, et se termine à Mina
par le sacrifice du mouton, rappel du sacrifice
d'Abraham ; ce jour est celui de la «grande fête>>
(Aïd el-Kebir) dans tout le monde musulman.
Le
had ji, manif estation de l'uni té de l'islam, apporte
au pèlerin la rémissi on de ses péchés et un titre
d'honneur envié.
À ces cinq piliers s'ajoutent d'autres comman
dements religieux.
Le djihad, «l'effort sur le che
min de Dieu >>, peut provoquer la guerre dans le
desse in d'étendre le domaine de l'islam, mais il
s'entend aussi aujourd'hui comme un appel à la
conscience civique pour assurer le dévelop
pement de son pays ou comme un effort d'inté
riorisation personnelle des valeurs de l'islam.
Le mariage fécond, la propreté du corps et un
certain nombre d'i nter dits alimen taires (vi n,
alcool, porc, animaux· étranglés, assommés ou
tués par accident, etc.) sont aussi des obligations
religieuses à res pecter .
À la différence du christianisme, l'islam n'exige
pas d'ascèse de la sensibilité.
Il demande que
l'on renonce à la concupiscence du cœur et de
l'esprit, non à celle de la chair .
Le repentir , ret our
à Dieu, est recom mandé, mais la pénitence n'est
pas imposée.
S'il récite la shahada, le croy ant est
assuré de la bienveillance de Dieu à son égard.
L'islam s'est diffusé en Arab ie du vivant du Pro
phète.
La nouvelle religion attire de nombr eux 1i'
chrétiens d'Arabie et bédouins païens.
Les pre- ;s
mier s trouv ent dans le monothéisme radical de �
,_
l'islam une alternative aux querelles théologiques ::;;
sur la nature du Christ et les trois personnes de la
Tr inité qui divise nt les croyants depuis des siècles.
Et tous sont attirés par une religion révélée en
arabe -qu'ils perçoivent donc comme leur étant
destinée -et par la cohésion d'une communauté
constituée autour du Cor an et victor ieuse
d'a bord des juifs de Médine, puis des Qurayshites
qui régnaient sur La Mecque.
Il n'e xiste pas de contrainte à la conversion
Oes juifs ne se convertiront d'ailleur s pas) , et les
fidèles des religions du Livre, chrétiens et juif s, •
de
80 à 100 %
• de 40
à80%
Minorités musulmanes
(.
Khared
jides
Chiites
(.
Sunnites ..J
1
( ! L' islam qui prône a fa tolérance
reli gieuse et qui, tors
des conquêtes arabes,
a respecté
les croyances
et coutumes
des peuples vaincus,
a connu et connaÎt
encore une forte
expansion en Afrique
noire, comme ici,
en Côte d'Ivoire.
� La Bosnie (ici
le pont de Mostar
du xvr siècle, détruit
pendant la guerre)
faisait partie de
"' l'Empire ottoman
� .
E qUI, aux xvr et XVII'
:li siècles, représentait
� une menace .Q permanente pour
.n l'Occident chrétien.
puis, plus tard, les mazdéens, jouissent de la
li berté religieuse moyennant le verse ment d'un
tribut.
Les divisions et les schismes
De graves conflits déchirent la communaut é
musulmane dès la mort du Prophète qui n'a pas
organisé sa succes sion.
Pour exercer à la fois le
pouvoir politique et le pouvoir religieux, le calif at
(de khalifa, lieutenant, successeur, francisé en 7
.
t
·.
cal ife) , les croyants choisisse nt Abu Bakr
(632-634), compagnon et beau-pèr e de Maho
met, auquel succèdent Omar (634--644) et Oth
man (644-656) .
Le gendr e de Mahomet, Ali
(656-66 1), s'im pose ensuite, mais son élection
est contestée par Mu'awiya, gouverneur de Syrie,
qui se fait élire à son tour en 658.
Omar, Othman
et Ali ont tous trois été assass inés.
Le meur tre
d'Ali est dû à un membre du parti dissident des
kharijites (de kharaja, dissident) qui renv oient
dos à dos les adversaires en dénonçant comme
impie la querelle de succes sion.
Cette querelle n'est pas apaisée par la victoire
de Mu 'awiya ; à sa mort, son fils lui succède, mais
Hussei n, fils d'Ali, se soulève en faisant valoir ses
droits au califat.
Vaincu à Ker bela Orak actuel), il
meurt au combat.
Pour les chiites (de shi'at ,
ensemble des adeptes [d'Ali et de ses succes
seur s]), la vie et la mort d'Hussein sont marquées
de prodiges et de miracles et l'anni versaire de sa
mort, de son martyre, donne lieu à d'impr ession
nant es cérémon ies au cour s des quelle s ses
fidèles, en transe, en viennent à s'infliger bles
su res et mutila tions.
Les chiites dits duodécimains (du latin duode
cimus, douzième) reconnaissent douze imams,
douze guides spirituels, dont Ali est le premier et
le Mahdi, le douzième.
Le Mahdi, c'est l'imam
caché, l'imam de la Résurr ection, l'imam qui
n'est pas encor e né, l'e nvoyé de Dieu qui appor
tera aux homme s la révé lation suprême, la révé
lation du sens de toutes les révé lations.
Sans que l'on puisse parler d'orthodoxie ou
d'hér ésie, notions étrangères à l'islam, le monde
musulman est dès le vn• siècle divisé en plusieur s
branches.
Ces divisions subsistent aujourd'hui.
Les kharijites, présents en Afrique orientale, en
Oman, dans le Mzab, région du Sahara algérien,
sont peu nombreux.
Les chiit es, minor itaires,
mais influel)ts, dominent l'Iran (où le chiisme est
religion d'Etat) et sont présents au Yémen, en
Irak, en Palestine, en Syrie, au Liban, dans le sous
continent indien, en Afrique de l'Est et dans
di verses communa utés des É tats-U nis et du
Canada.
Au chiisme on rattache les druzes de
Syrie et du Liban et les alaouites syriens.
Les sunnites (de sunna, «tradition >>) recon
naissent sans contestation possible les quatre pre
mi ers successeurs du Prophète.
Cette tradition
permet un consensus au sein de la communauté
et les sun nites constituent le groupe le plu s
import ant: plus de 80% des croyants.
Les grands
pays musulmans sont majoritairement sunnites,
à l'exception de l'Iran et du Pakistan..
»
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