Grand oral du bac : LE JOURNALISME

Le journalisme aujourd'hui

Les défis du journalisme contemporains ne manquent pas. Les journalistes disposent d'outils (portables, satellites, Internet) qui les incitent à travailler plus vite pour être à la hauteur de la concurrence. L'utilité du secrétaire de rédaction est de plus en plus remise en question. Dans certaines rédactions, le journaliste rédige lui-même ses titres, intertitres, chapeaux (paragraphe d'introduction). Il est demandé au journaliste de connaître et de maîtriser tous les aspects de ce métier, ce qui lui confère davantage de responsabilités. Les scanners et systèmes de traitement

d'images révolutionnent l'iconographie des journaux, intégrant les éléments réels aux éléments de synthèse (infographie).

L'ordinateur et le portable permettent aux correspondants à l'étranger ou sur le terrain en France d'écrire et d'envoyer instantanément leurs articles sur le système informatique de leurs rédactions via le réseau téléphonique. Le journaliste radio dispose d'un magnétophone professionnel, le Nagra, désormais équipé d'un système d'enregistrement et de transmission numérique (son codé et transformé en langage informatique).

La souplesse de la vidéo, symbolisée par la Beta-cam du JRI, est sans cesse améliorée. Elle permet un transfert simplifié des images en numérique.

Dès lors, les images de synthèse, par exemple, peuvent être modifiées et associées à d'autres. Un des débats du XXIe siècle portera sur la maîtrise de ces outils, qui peuvent devenir dangereux s'ils sont placés entre les mains de journalistes peu scrupuleux, uniquement motivés par le succès ou contraints de faire du sensationnel à tout prix.

La maîtrise des innovations

Les innovations en techniques journalistiques modifient le traitement de l'information. Aujourd'hui, le fameux recul journalistique est devenu un luxe, que seule la presse écrite peut encore se targuer de posséder. Les journalistes de radio et de télévision disposent d'un matériel qui permet et encourage le direct. Ils doivent alimenter des journaux ou des stations (LCI, France-Info) pratiquant de l'information en continu, à l'image de la chaîne américaine CNN. Maîtriser ces outils et le manque de temps nécessaire à la digestion des informations dont nous sommes assommés à chaque instant devient de plus en plus important. C'est ce que montrent les dérapages qui ont résulté de ce manque de recul, d'enquête, de travail de vérification.

On pense ici au mois de décembre 1989, en Roumanie ou, aveuglé par le prétendu charnier de Timisoara, les télévisions du monde entier furent prises au piège d'une monstrueuse mise en scène. En 1991, le direct sur la guerre du Golfe tourne à la mascarade: une nuée de journalistes mobilise les réseaux satellites pour ne donner que très peu d'informations et diffuser des images d'origine douteuse. En 1993, François Mitterrand se déchaîne et accuse les \"chiens\" qui, selon lui, ont poussé son ami et Premier ministre Pierre Bérégovoy au suicide.

Malgréses travers, le journalisme continue d'attirer. Entre 1980 et 1990, il s'est enrichi de quelque 10000 nouveaux membres, au rythme de 1500 à 2 000 chaque année. 40% des journalistes d'aujourd'hui sont âgés de moins de 35 ans et 36,8% d'entre euxsontdes femmes. Tous sont censés valoriser le débat d'idées, permettre la transparence et exercer une fonction critique.