Grand oral du bac : Le cancer (Histoire de la médecine)
Publié le 16/11/2018
Extrait du document
L'alcool
Contrairement à une idée reçue, les pathologies de l'alcool ne touchent pas que les alcooliques. La consommation quotidienne d'une quantité dite « raisonnable » est, physiologiquement, au moins aussi nocive qu'une consommation excessive occasionnelle. La grande majorité des malades de l'alcool boivent du vin de table, de la bière ou des apéritifs, et sont rarement ivres. Cette consommation récurrente favorise notamment le cancer de l'estomac. On en compte 7 500 nouveaux cas par an, et il occupe le 5' rang des décès par cancer en France. Les symptômes sont ceux d'un ulcère, ce qui fait que beaucoup de patients tardent à consulter et ne le font que quand la maladie est arrivée à un stade avancé, accompagné de vomissement de sang et de perforation de la paroi de l'estomac. L'examen se fait par fibroscopie (on introduit dans l'estomac une fibre optique en passant par le nez). Le traitement est l'ablation de la partie dans laquelle se loge la tumeur. Lorsque celle-ci est étendue, elle peut nécessiter l'ablation de la totalité de l'estomac, voire de la rate et d'une partie du pancréas. Si le diagnostic est suffisamment précoce, le taux de survie au-delà de 5 ans atteint 90%.
UNE MALADIE TERRIFIANTE
Longtemps imprévisibles et incurables, les cancers demeurent au premier plan des craintes en matière de santé dans les pays développés. À la différence d'autres maladies (parfois plus mortifères), on ne peut que rarement leur assigner une cause ou origine extérieure unique et bien définie. En outre, quand on connaît un peu le processus de cancérisation, l'idée d'être « dévoré de l'intérieur », qui plus est par une part de soi-même, a bel et bien de quoi terrifier!
La maladie est décrite depuis l'Antiquité. Son nom vient du grec karkmos, « crabe », (devenu cancrus en latin, chancre en ancien français, puis cancer à partir de la Renaissance. Dès Galien (131-201), le mot sert à désigner, outre l’animal et le signe zodiacal, un type de tumeur dont certaines particularités évoquent le crabe :
• le cancer se présente sous la forme d'une masse plus ou moins ovoïde d'où partent des ramifications qui font penser à des pattes; comme les pinces du crabe, ces ramifications s'accrochent et adhèrent aux tissus voisins;
• comme l'animal, il ronge ce qui l'entoure et prend souvent une teinte rouge violacé due à l'ulcération ;
• enfin, toujours comme l'animal, dont les pattes arrachées repoussent, la tumeur cancéreuse partiellement extraite se reconstitue.
DÉPISTAGE ET DIAGNOSTIC
Un cancer est susceptible de se développer dans n’importe quel tissu, et à l'heure actuelle on ne connaît pas de signe commun à tous les cancers. Le diagnostic est donc d'autant plus difficile.
Néanmoins, la pratique a isolé des signes caractéristiques, qui permettent de suspecter la présence d'une tumeur... mais ces signes varient terriblement d'un organe à l'autre. Certaines tumeurs sont douloureuses, mais pas toutes ; on connaît d'ailleurs diverses formes d'atteinte dans lesquelles le malade ne souffre jamais, même à un stade avancé de développement de la maladie. La douleur est souvent due à la compression des nerfs enserrés par la tumeur, mais les toxines qu'elle secréte peuvent diminuer la perception douloureuse.
Palpation et biopsie
La palpation, lorsqu'elle est possible, permet souvent de suspecter la présence d'une tumeur dans le tissu sain.
L'existence d'une tumeur maligne (c'est-à-dire cancéreuse) sera alors confirmée par une série d'examens approfondis :
• une prise de sang renseignera sur la présence de certains signaux chimiques, qui caractérisent la présence de la tumeur sans être totalement spécifiques;
• le prélèvement (biopsie) d'un échantillon de la grosseur suspecte permettra de différencier de manière irrévocable une tumeur bénigne d'une tumeur maligne (cancéreuse). La biopsie est un passage obligé, mais c'est un geste complexe et parfois traumatisant lorsque l'organe touché est profond. La culture de ses cellules et leur examen complet en laboratoire sont par ailleurs particulièrement onéreux. L'ulcération et l'hémorragie sont également des manifestations possibles d'une tumeur cancéreuse mais, là encore, elles sont loin d'être spécifiques.
Le diagnostic
Il est souvent difficile pour les médecins de diagnostiquer avec certitude la présence d’une tumeur cancéreuse. Seul le recoupement de nombreux indices permet de trancher entre des pathologies simples et un cancer, qui implique un traitement lourd et contraignant. La nature des traitements du cancer et les effets secondaires qu'ils induisent interdisent d'y recourir avant d'avoir levé toutes les ambiguïtés. Le patient vit la période durant laquelle les médecins affinent leur diagnostic comme une période d'incertitude et en vient souvent à mettre en doute l'efficacité de leur savoir-faire. Il faut comprendre d'une part qu'il n'est pas souhaitable d'entamer un traitement lourd avant d'avoir établi un diagnostic irrévocable, et d'autre part que son établissement est long et nécessite un certain nombre d’examens qui vont de la simple palpation à la radiographie, l'échographie et la biopsie.
Le cancer fait peur et cette lenteur de diagnostic apparaît au malade comme une perte de temps entamant sa survie; il faut savoir que l'évolution d'une tumeur se fait sur plusieurs années, et que c'est bien plus le temps que le malade aura mis à venir consulter que celui pris pour le diagnostic qui réduit ses chances de guérison.
«
la
structure de l'ADN (où est codé notre
patrimoine génétique).
les mécanismes
de reconstruction de l'ADN sont limités
et une exposition trop fréquente a pour
effet de les épuiser.
lorsqu'ils cessent
d'être opérationnels, les cellules
endommagées ont tendance à
dégénérer en tumeur cancéreuse.
Ce
phénomène peut être assimilé à un
vieillissement prématuré.
la capacité de régénération des cellules
endommagées par les UV varie d'un
individu à l'autre et décline avec le
temps.
les médias ont inventé le
concept de « capital soleil » pour
désigner cette capacité limitée de
résistance cellulaire.
On retiendra que
d'un type de peau à l'autre la résistance
est très différente, et que, d'une
manière générale, l'exposition au soleil
et aux UV (même les UVA) est à
pratiquer avec modération.
peu graves et facilement traitables
(même si leur élimination laisse
souvent des cicatrices importantes),
le carcinome basocellulaire, ou
mélanome malin, est beaucoup plus
dangereux car il aboutit rapidement à la
formation de cellules invasives qui
traversent la membrane basale de
l'épiderme (d'où le terme de
basocellulaire) et gagnent le reste de
l'organisme où elles forment des
métastases.
DÉPISTAGE ET DIAGNOSTIC
Un cancer est susceptible de se
développer dans n'importe quel tissu,
et à l'heure actuelle on ne connaît pas
de signe commun à tous les cancers.
Le diagnostic est donc d'autant plus
difficile.
Néanmoins, la pratique a isolé des
signes caractéristiques, qui permettent
de suspecter la présence d'une
tumeur ...
mais ces signes varient
terriblement d'un organe à l'autre.
Certaines tumeurs sont douloureuses,
mais pas toutes; on connaît d'ailleurs
diverses formes d'atteinte dans
lesquelles le malade ne souffre jamais,
même à un stade avancé de
développement de la maladie.
La douleur est souvent due à la
compression des nerfs enserrés par la
tumeur, mais les toxines qu'elle secrète
peuvent diminuer la perception
douloureuse.
suspecter la
présence
d'une tumeur dans
le tissu sain.
L'existence d'une tumeur maligne (c'est
à-dire cancéreuse) sera alors confirmée
par une série d'examens approfondis :
• une prise de sang renseignera sur la
présence de certains signaux
chimiques, qui caractérisent la présence de
la tumeur sans être totalement
spécifiques;
• le prélèvement (biopsie) d'un
échantillon de la grosseur suspecte
permettra de différencier de manière
irrévocable une tumeur bénigne d'une
tumeur maligne (cancéreuse).
la biopsie est un passage obligé, mais
c'est un geste complexe et parfois
traumatisant lorsque l'organe touché est
profond.
la cu�ure de ses cellules et leur
examen complet en laboratoire sont par
ailleurs particulièrement onéreux.
L'ulcération et l'hémorragie sont
également des manifestations possibles
d'une tumeur cancéreuse mais, là
encore, elles sont loin d'être spécifiques.
LE DIAGNOSTIC
Il est souvent difficile pour les médecins
de diagnostiquer avec certitude la
présence d'une tumeur cancéreuse.
Seul le recoupement de nombreux
indices permet de trancher entre des
pathologies simples et un cancer, qui
implique un traitement lourd et
contraignant.
la nature des traitements
du cancer et les effets secondaires
qu'ils induisent interdisent d'y recourir
avant d'avoir levé toutes les ambigunés.
le patient vit la période durant laquelle
les médecins affinent leur diagnostic
comme une période d'Incertitude et en
vient souvent à mettre en doute
l'efficacité de leur savoir-faire.
li faut
comprendre d'une part qu'il n'est pas
souhaitable d'entamer un traitement
lourd avant d'avoir établi un diagnostic
irrévocable, et d'autre part que son
établissement est long et nécessite un
certain nombre d'examens qui vont de
la simple palpation à la radiographie,
l'échographie et la biopsie.
le cancer fait peur et cette lenteur de
diagnostic apparaît au malade comme
une perte de temps entamant sa survie;
il faut savoir que l'évolution d'une
tumeur se fait sur plusieurs années, et
que c'est bien plus le temps que le
malade aura mis à venir consulter que
celui pris pour le diagnostic qui réduit
ses chances de guérison.
On ne sait pas encore ramener une
cellule cancéreuse à un fonctionnement
physiologique normal : le seul
traitement radical d'une tumeur
maligne consiste en sa destruction.
Plusieurs techniques sont à la
disposition des médecins.
suffisamment délimitées pour en
débarrasser le malade sans entamer de
manière mutilante l'organe touché.
La
décision de l'intervention tient
également compte des possibles
séquelles sur les organes environnants.
La chirurgie est l'arme la plus efficace
dans le traitement du cancer, même si
elle saurait rarement suffire seule : la
guérison n'est assurée que si la totalité
de la tumeur a pu être enlevée et si
celle-ci n'a pas fait de métastases.
llADIOTHERAI'IE
ET CHIMIOTHtRAPIE
Ces deux thérapeutiques, à la différence
de la chirurgie, permettent de détruire
la tumeur cancéreuse sans avoir à
l'enlever; par ailleurs elles permettent
de s'attaquer aussi bien à la tumeur
principale qu'aux métastases
disséminées dans les autres tissus de
l'organisme.
Elles consistent à endommager les
mécanismes de duplication des cellules
de la tumeur, de sorte qu'elles ne
puissent plus se reproduire.
la
prolifération cesse, et le système
immunitaire élimine la tumeur; ille fait
d'autant plus facilement que les
détériorations subies en entraînent le
plus souvent la dégénérescence.
le problème principal de ces deux
techniques tient au fait qu'elles
attaquent aussi bien les organes sains
que les tissus malades.
la violence des
effets secondaires sur l'organisme est
proportionnelle à l'efficacité du
traitement sur la tumeur, et le risque de
détériorations irréversibles de tissus
sains est le premier facteur limitant de
leur utilisation.
la chimiothérapie et la
radiothérapie tournent à l'échec quand
la virulence de la tumeur nécessite des
doses que l'organisme ne peut pas
supporter.
Pour cela il est essentiel de
consulter avant que la maladie ait
atteint un stade où la tumeur soit
développée et l'organisme affaibli.
La radiothérapie la radiothérapie,
généralement
appelée « rayons »
par les patients,
consiste à exposer
la tumeur et les
zones où sont
suspectées des
métastases à des
sources de
radiations dites ionisantes.
On appelle
« radiation ionisante » un rayonnement
qui pénètre les tissus et désorganise
l'ADN de ses cellules.
les rayons X,
utilisés en radiographie, ou les
particules gamma, émises par les
éléments radioactifs.
sont des
rayonnements ionisants.
Une exposition prolongée et répétée
aboutit à la mort des cellules exposées.
les techniques modernes d'irradiation
permettent d'isoler avec précision la
zone à traiter (et de protéger ainsi les
tissus environnants), et les temps
d'exposition comme le type de
rayonnement à utiliser sont aujourd'hui
bien maîtrisés.
Notons que l'irradiation des tumeurs
peut se faire par injection directe d'une
substance radioactive.
Dans ce cas, la
substance est choisie en fonction de sa
propriété à être fixée spécifiquement
par l'organe à traiter, celui-ci se
trouvant alors irradié de l'intérieur.
La
glande thyroïde ayant la particularité de
fixer l'iode, on traite le cancer de la
thyroïde par injection d'iode
radioactive.
le produit radioactif est
éliminé par les urines au fur et à
mesure de la mort de la tumeur.
La chimiothérapie
Lors d'une chimiothérapie, on injecte au
malade un ou plusieurs produits
toxiques qui bloquent la division
cellulaire.
Les principes actifs utilisés
sont très variés et leurs mécanismes
d'action le sont tout autant Certains
bloquent la cellule au milieu d'une de .
..,, ..
.
.
' ses
phases
de division
(c'est le
cas de la
colchicine,
tiré du
colchiqu�).
d'autres s'attaquen� par
exemple, au mécanisme d'enroulement
de l'ADN en chromosomes.
le principal problème des
chimiothérapies est leur manque de
spécificité : les principes actifs voyagent
dans le sang et touchent donc toutes les
cellules de l'organisme.
la recherche
porte aujourd'hui sur les moyens de les
déposer directement au cœur de la
tumeur, sans exposer les autres tissus.
TRAITEMENTS CONJOINTS
Il est rare de n'appliquer qu'une seule de
ces techniques au traitement d'une
tumeur cancéreuse : pour obtenir de
meilleurs résultats, les médecins
combinen� autant que faire se peu� la
chirurgie (pour éliminer la plus grosse
partie de la tumeur), la radiothérapie
(pour détruire les parties de la tumeur
que la chirurgie n'est pas parvenue à
extraire, ainsi que les métastases qui ont
pu être localisées) et la chimiothérapie
(pour attaquer les métastases que
l'Imagerie médicale ne permet pas
encore de détecter).
L'utilisation
conjuguée des trois thérapeutiques
permet de limiter la violence de chacune,
et donc de réduire les effets secondaires.
LA PEUR DU CANCER
Bien que de mieux en mieux dépisté, le
cancer reste une cause importante de
mortalité.
Le fait que certains malades
soient atteints de formes sévères alors
qu'ils menaient une vie raisonnable, là
où d'autres semblent y échapper en
dépit d'excés évidents, renforce le
sentiment d'injustice face à la maladie.
Plus encore que pour toute autre
pathologie, le cancer est cause de peurs
irraisonnées et d'angoisses qui amènent
à des réactions souvent préjudiciables.
Dans la mesure où il s'agit d'une
maladie sans symptômes réellement
spécifiques, certains patients angoissés,
voire fragiles psychologiquemen� développent
la conviction, purement
fantasmatique, d'être atteints.
le cancer étant trop fortement lié à
l'idée de mort, une autre réaction
consiste à refuser la maladie.
Beaucoup
tardent à venir consulter, préférant « ne
pas savoir », comme si le fait de nier la
maladie les protégeait de son
développement.
C'est ignorer qu'un
grand nombre de malades pourrait être
sauvé par un traitement précoce.
Par ailleurs, les difficultés liées au
diagnostic et l'Incertitude du résultat des
traitements découragent
immanquablement le patient qui en
vient à perdre confiance en leur
efficacité.
Enfin, trop souven� les
malades fragilisés sont la cible de
charlatans ou d'illuminés qui abusent de
leur détresse; les médecins se trouvent
ainsi confrontés à des formes avancées
et incurables.
On ne guérit pas encore
du cancer avec des vitamines, des
extraits végétaux, des manipulations ou
des séances de magnétisme!
A la différence des maladies infectieuses,
on ne parle pas pour le cancer de
guérison mais de survie, ce qui renforce
l'Idée fausse qu'un cancer est toujours
fatal.
Dans l'état actuel des
connaissances, rien ne permet de prédire
l'apparition d'un cancer mieux qu'avec
des tableaux statistiques; on ne peut
donc jamais affirmer, a prés l'éradication
d'une tumeur, qu'une deuxième ne se
formera pas.
On peut tout au plus
pronostiquer une période de rémission.
Cela ne signifie en rien qu'on
développe toujours un second cancer
après avoir survécu à un premier, cela
veut simplement dire que,
statistiquemen� on a plus de risque
d'en contracter un que les gens qui
n'en ont jamais eu.
Dans la mesure où
les statistiques sont tout ce dont
disposent les médecins pour évaluer
l'avenir des malades après un
traitement réussi, les patients font
l'objet d'une surveillance poussée et
régulière, même après la disparition
complète de tous les symptômes et le
retour à un état de santé normal.
TABLEAU STATISTIQUE DU CANCER EN FRANCE
Nombre de nouveaux cas (2001 )
Type-localisation Hommes Femmes Ensemble
Sein 34000 34 000
Côlon et rectum
18000 15000
33 000
Prostate 26000
26000
Poumon 19000
3000 22
000
Bouche et pharynx
11 000 1 750 12 750
Vessie 8 000 2000
10000
Estomac 4500 3 000
7 500
Lymphome (sauf Hodgkin)
4000 3 000 7000
Rein 3 500 1 500
5000
Œsophage 4 250
750 50 00
Cerveau et système nerveux
2500
2000
4500
Endomètre (utérus)
4500 4 500
Larynx 4 000 250
4 250
Mélanome (peau)
1 500 2
500
4 000
Leucémie 2 250
1 750
4000
Foie 3 000
600 3 600
Col de l'utéru.s
3 000
3 000
Pancréas 1 750 1
250
3 000
Ovaire 3 000
3 000
Thy roïde
750 1 750 2 500
Myélome (moelle osseuse)
900 900 1 800
Testicule 1 800
1 800
Maladie de Hodgkin
700 400 11
00
Tous cancers
117 400
85 900 20] ]00.
»
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