Grand Oral du Bac: La politique du crédit
Publié le 07/11/2018
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LE MOTEUR DE L'ECONOMIE
L'investissement, la spéculation, la consommation, l’achat de biens durables... présupposent de nos jours la possibilité du crédit Le crédit est une avance pécuniaire qu’une personne ou un établissement bancaire consent à une autre ; il a pour contrepartie l'intérêt, c'est-à-dire la somme supplémentaire dont le receveur (appelé débiteur) accompagnera le remboursement de la somme avancée par l'émetteur (appelé créditeur). Depuis les débuts précapitalistes de l'organisation de la finance, l'intérêt est proportionnel à la somme prêtée et à la durée du prêt (il dépend par ailleurs également de l'objet de l'investissement et de la personnalité du débiteur). On l'exprime en pourcentage annuel : ainsi, à un capital de 100 euros prêté à 3 % correspondra un an plus tard un remboursement de 103 euros.
Le crédit peut être destiné à la consommation des ménages, notamment de biens durables (achat d'une voiture, construction d'une maison). Ce crédit à la consommation est en quelque sorte une anticipation de la consommation future, permettant aux particuliers de profiter dès aujourd'hui d'un bien qu'ils ne pourraient acheter qu'après de longues années d'économie, et aux organismes prêteurs (banques) de s'assurer sur le moyen et long terme de rentrées régulières.
Mais le rôle véritable de « moteur » de l'économie est tenu par le crédit d'investissement et de spéculation. C'est lui qui permet les grandes opérations industrielles, d'investissement (dans l'automatisation de la production par exemple) ou de regroupement. Les taux de cette forme de crédit
sont variables selon le prêteur, l'emprunteur et la destination du prêt, mais ils dépendent tous des taux dits « directeurs », donnant le « loyer » de l'argent à long terme et fixés par les banques centrales (qui ont le contrôle de l'émission de monnaie) en fonction de leur politique monétaire.
AUX ORIGINES DU CRÉDIT
Dans l'Antiquité, où l'usage de la monnaie n'en était qu'à ses balbutiements, le crédit n'avait pas de réelle valeur économique. Les capitaux investis dans une activité commerciale l'étaient en général par son promoteur lui-même. Dans cet environnement le crédit se limitait à l'avance à un particulier pour la traversée d'une échéance difficile ; les taux étaient alors proches de l’usure, et Aristote condamnait comme immoral le prêt à intérêt Cette condamnation morale sera reprise par l'Église catholique, le prêt à intérêt étant conséquemment abandonné aux infidèles (juifs et musulmans).
Au milieu du Moyen Âge, avec l'accroissement du commerce méditerranéen et hanséatique, ainsi que du trafic terrestre transfrontalier, la nécessité se fit jour de faciliter les échanges monétaires d'un pays à l'autre, et de financer les expéditions maritimes lointaines, coûteuses et hasardeuses mais le cas échéant d'un gros rapport. Les premières banques de change et de prêt se créent alors, appuyées sur des familles étendues dans toute l'Europe. La notion du taux d’intérêt commence à se dégager de la notion d'usure.
Mais c’est avec la révolution industrielle et la naissance des sociétés par actions, nécessaires pour mener à bien les gros travaux tels que le chemin de fer ou le percement des canaux de Suez et de Panama, que le crédit prend réellement son essor et s'organise en une multitude de produits différents. Les frères Pereire (Émile, 1800-1875, et Isaac, 1806-1880) furent les artisans de cette naissance. Ils créèrent le Crédit mobilier en 1852, participèrent au financement de la construction de chemin de fer et aux grandes réalisations industrielles du Second Empire.
Le crédit à la consommation est d'apparition plus tardive. Il est né aux États-Unis pendant l'entre-deux-guerres et ne s'est vraiment répandu que dans la seconde moitié du xxe siècle. Il acquit alors un rôle moteur non négligeable, par l'accroissement de la demande nécessaire à une économie basée sur la consommation de masse.
«
Lorsqu'au contraire, dans un contexte d'inflotion maîtrisée et de marché boursier atteignant la limite de ses possibilités haussières, l'objectif est de freiner les replis des investisseurs sur des valeurs refuges comme l'or ou les obligations (dettes de l'État à long terme), comme à la fin des années 1990, les taux directeurs sont diminués , favorisant la création monétaire et orientant les crédits vers le secteur boursier plutôt qu'obligataire.
LIMITATION DU CRtiiiT Certaines limites réglementaires existent quant aux taux d'intérêt et à la quantité maximale de crédit possible.
• Le taux de l'usure est la valeur à partir de laquelle le taux est considéré comme excessif, résultant d'un abus de faiblesse .
• La réserve obligatoire est la proportion des crédits totaux consentis par un établissement qui doit pouvoir être immédiatement couverte ; ainsi selon la réserve dont dispose une banque , elle est autorisée à consentir plus ou moins de crédits.
Le taux de réserve obligatoire est fixé chaque année par les banques centrales.
Il arrive, dans certaines conjonctures difficiles , que les banques fassent montre d 'une prudence excessive et prêtent avec difficultés, même à des emprunteurs parfaitement solvables, sans que cela ne se traduise par une hausse des taux .
Les emprunteurs potentiels ne peuvent alors financer leurs projets d'investissement : on parle d'étranglement du crédit.
Il peut être attribuable à plusieurs facteurs , par exemple les contraintes réglementaires ou une réaction exagérée des banques à la détérioration de leurs actifs et de leur rentabilité .
Les deux termes sur lesquels joue la politique monétaire sont la quantité de monnaie elle taux d'intérêt.
Mais ces facteurs ne sont pas indépendants : en effet de bas taux d'intérêt facilitent les conditions d'obtention du crédit , ce qui revient à augmenter la quantité de monnaie en circulation.
La quantité de
points en pourcentages 1 Taux d'intérêt des Ëtats -Un is
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monnaie est en étroite corrélation avec l'inflation (les prix augmentent avec la croissance de la masse monétaire ).
La politique monétaire est donc essentielle dans le contrôle de l'inflation.
MOTIFS DE LA REGULATION L 'action sur les taux reste aujourd'hui influencée par des considérations de politique interne : nécessité de freiner la demande de crédit par une hausse des taux d'intérêt, utilisée soit pour ralentir les anticipations inflationnistes des agents économiques, soit au motif de considérations monétaires internationales (pour attirer les capitaux extérieurs ou, au contraire, les empêcher d'entrer).
Il est même arrivé que certains États soient amenés à fixer des taux d 'intérêt négatifs pour empêcher l'arrivée de capitaux massifs en provenance de l'extérieur.
Ce fut le cas de la Suisse pendant plusieurs années, durant lesquelles, pour dissuader l'arrivée de capitaux en provenance de l'étranger et leur transformation en francs suisses ce qui aurait eu comme conséquence d'accroî tre la masse monétaire interne et d'engendrer un effet inflationniste -, Je gouvernement fédéral a non seulement interdit aux banques de servir un intérêt, mais encore les a contraint d'opérer un prélèvement sur chaque compte en francs suisses.
Depuis les années 1990 , en revanche, les États ont tendance à maintenir des taux d'intérêts assez bas afin de favoriser l'investissement boursier , qui est devenu la mesure de la bonne marche de l'économie .
Les risques d'inflation excessive sont contenus par la hausse des revenus spéculatifs, qui permettent d'absorber la masse monétaire supplémentaire.
Cela ne va pas sans un certain déséquilibre entre les économies des pays économiquement dominants, dont la politique monétaire détermine les flux mondiaux de capitaux, et les places financières « secondaires "· qui doivent s'adapter à la conjoncture globale.
LE CONTRÔLE DU CRÉDIT
Pour éviter des abus ou des prises de risques inconsidérées qui pourraient déstabiliser entièrement l'économie d 'un pays, les activités de crédit sont contrôlées par des organismes officiels,
dépendant ou non directement de l'État, ainsi que par des systèmes internes (rendus obligatoires dans les établissements de crédit depuis 1997 en France) .
ORGANISMES DE CONTRÔLE Les secteurs monétaires et financiers sont soumis à un certain nombre d'organismes de contrôle, divers selon les pays et soumis à réorganisation fréquente par suite du développement extrêmement rapide de ces secteurs.
En France, avant la réforme du système prévue pour la fin de l'année 2003, la réglementation du crédit s'effectue sous l'autorité du Comité de la réglementation bancaire et financière ; le Conseil national du crédit et des titres est doué de compétences consultatives, tandis que la Commission bancaire fixe les règles de bonne conduite et effectue Je contrôle prudentiel (c'est-à-dire vérifie que les établissements ne se lancent pas dans un nombre trop important de transactions à risques).
Le comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement donne aux établissements de crédit l'agrément indispensable.
Il est prévu de fusionner certains de ces organismes entre eux et avec d'autres instances de contrôle, tels la Commission des opérations boursières qui contrôle la régularité des placements en Bourse et Je Conseil national des assurances, afin d'améliorer l'efficacité et la lisibilité du système.
CONTROLE INTERNE Malgré l 'utilité des ratios quantitatifs comme outil de mesure et de limitation de certains risques, ni les banquiers ni les autorités ne sauraient s'en contenter.
En effet, les ratios ne permettent pas de détecter les risques .
De plus, leur caractère uniforme et simplificateur n'apportent pas non plus
Le micro -crédit, dont l'invention est attribuée au professeur Yunus , fondateur au Bangladesh de la Grameen Bank dans les années 1970, repose sur un principe très simple .
Les populations les plus défavorisées, n'ayant pas accès au système bancaire traditionnel en J'absence de biens garantissant Je remboursement des crédits, sont livrées aux usuriers et aux banquiers de rues, dont les p ratiques ne leur permettent pas une quelconque accumulation.
L'idée du professeur Yunus est de prêter à ces personnes, mais collectiv ement : un groupe de 4 ou 5 personn es est solidaire pour assurer le remboursement du prêt (souvent des femmes , car on s'est rendu compte qu'elles remboursaient mieux; de plus , cela leur assure une indépendance financièr e qui dans de nombreux pays est un élément non négligeable) .
Ces prêts servent souvent à un investissement dans une activité agricole ou artisanale , qui permet de dégager le montant des remboursements tout en assurant une amélioration de la situation économique de ces personnes .
1--------------..l...-------------1 de réponse à chaque situation prise
Le système du micro-crédit s'est développé rapidement, bénéficiant d'un taux de remboursement des crédits de 97 % .
Dès lors, il s'est développé dans Je mond e entier, en priorité dans les pays en voie de développement, mais aussi dans certains pays développé s, dans certains secte urs où l'activité de
LA FED (BANQUE CENTRALE DES ÉTATS-UNIS)
La Federal Reserve Bank, ou FED, est la banque centrale des États-Unis.
Créée en 1913, elle est dirigée par un président (actuellement A/on Gnenspon) et six gouverneurs nommés par Je président des États Unis.
Elle fixe le taux de réserve obligatoire (c'est-à-dire la quantité minimale d'argent immédiatement disponible rapportée à la somme des crédits accordés par une banque) et le taux d'escompte (Je taux d'intérêt pratiqué pour Je rachat de dettes avant échéance).
Elle dirige également les opérations de marché (achat ou vente de devises, permettant de peser sur la masse monétaire américaine et,
conséquemment, sur les taux d'intérêt).
Elle est secondée dans ses rapports avec les banques commerciales par douze banques régionales (Regional Reserve Banks).
La Fed définit et applique la politique monétaire des États-Unis.
Ses décisions en matière de taux d'intérêt comme les opinions énoncées régulièrement par son président sur la conjoncture économique (américaine et mondiale) ont de fortes répercussions sur les marchés financiers (pas seulement monétaires) américains et, subséquemment, mondiaux .
Depuis les années 1990, la Fed baisse régulièrement ses taux d'intérêt afin d'encourager les investisseurs à emp runt er sur les marchés financiers pour placer sur le marché des actions, dans l'espoir que cette création de monnaie favorise la hausse boursière et permette de financer le déficit budgétaire abyssal des États-Unis .
Mais les marges de manœuvre se réduisent : en juin 2003, le taux directeur de la Fed est passé de 1,5 % à 1,25 %, alors que les marchés d'actions attendaient une baisse d'un demi-point de pourcentage.
Or le taux de crédit ne peut (en principe) pas descendre en dessous de l'inflation ...
individuellement.
Le contrôle interne consiste en cinq éléments étroitement liés : •la surveillance et l'exe rcice des responsabilités de la part du conseil l'État était insuffisante .
d 'administration et de la direction Mais il serait déraisonnable de croire générale, favorisés par l'existence d'une que dans Je micro-crédit réside la forte culture de contrôle ; solution aux problèmes de sous- • l'éva luation adéquate (exhaustive et développement et des rapports permanente ) des risques inhérents à économiques de domination.
S'il l'activité bancaire ; permet à quelques-uns de sortir d'une •la mise en place d'éléments clés de certaine précarité de vie, le micro-crédit contrôle à chaque niveau opérationn e l ; ne se traduit pas pour autant par un •l'existence d'une bonne développement économique sensible communication de l'information entre au niveau de l'État.
Il est donc surtout les différents niveaux de responsabilité ; complémentaire du crédit traditionnel, • l'efficacité des activités de surveillance mais sans présenter la« solution et notamment des programmes d'audit.
miracle " que certains ont décrite .
TAUX D'INTÉRÈT PAR PAYS (EN% AU 15/08/2000)
banque taux au taux à taux à Pays centrale jour le jour trois mois 10 ans
Allemagne 4,25 4,38 4,79 5,22 Australie 5,5 6,11 6,49 6,25 Canada 6 5,72 5,66 5 ,79 Espagne 4,25 4,38 4.7 5,53 États-Unis 6,5 6,66 6,6 5,8 France 5,25 4,39
4,49 5,38 Royaume-Uni 6 6,38 5, 97 5,3 Italie 4,25 4,38
4, 76 5,55 Japon 0,5 0,25 0,25 1.75 Pays-Bas 4,25
4,35 4,76 5 ,38 Suisse 0,5 2,5 3,31 3,91.
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