Devoir de Philosophie

Grand oral du bac : La maladie d Alzheimer

Publié le 16/11/2018

Extrait du document

TROUBLES DE LA MEMOIRE

Aloïs Alzheimer était un médecin allemand qui exerçait au début du XXe siècle. Il fut le premier à décrire les symptômes d'une de ses patientes démente de 51 ans : elle présentait une mémoire très perturbée, des problèmes de désorientation et des hallucinations auditives. Il pratiqua, après sa mort en 1906, des analyses de son cerveau et observa pour la première fois au microscope les lésions caractéristiques d’une nouvelle maladie neurologique : il décrivit des plaques et des cellules remplies de fibrilles. L'appellation de « maladie d'Alzheimer» fut donnée à cette pathologie en 1910.

PRÉSENTATION DE LA MALADIE

Caractères généraux

 

La maladie d'Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative qui provoque la perte accélérée et massive des cellules du cerveau. Elle conduit à une atrophie progressive et généralisée du cortex. Ses premières manifestations sont des plaintes de perte de mémoire de la part du patient accompagnées par une perturbation des activités de la vie quotidienne. La mémoire est la première fonction touchée. Suivent les fonctions intellectuelles et cognitives, l'aptitude aux activités quotidiennes. Au fil de la maladie, le patient devient de plus en plus absent et indifférent au monde. La pathologie entraîne inexorablement le malade vers une perte d'autonomie et un état de dépendance physique et psychique totale.

Il existe deux formes différentes de la maladie d'Alzheimer : une forme sporadique - la plus fréquente -liée à l'âge et une forme familiale - beaucoup plus rare - d'origine génétique.

 

Dans le monde, il y aurait plusieurs dizaines de millions de démences dont 70 °/o seraient dues à la maladie d'Alzheimer. Cette dernière touche entre 500000 et 600000 personnes en France mais seule la moitié est actuellement diagnostiquée. On a longtemps pensé que la maladie d'Alzheimer correspondait à une accélération du vieillissement cérébral mais il n'en est rien. C’est une maladie organique, une véritable pathologie chronique à évolution progressive. Elle se définit par des signes neuropathologiques (perte neuronale, présence de plaques séniles et dégénérescence neurofibrillaire) et modifie le fonctionnement cérébral, induisant des signes cliniques (perte de mémoire, trouble du langage, désorientation...). On regroupe parfois ces troubles sous le terme des «4 A» :

 

Amnésie : perte de la mémoire.

 

Aphasie : perte du langage.

 

Agnosie : perte de la connaissance des choses, des personnes et des sensations.

 

Apraxie : altération de la capacité à réaliser une activité motrice, perte du savoir-faire.

 

Une évolution en 3 étapes

 

Phase pré-clinique : début silencieux

 

La première phase de la maladie est lente, invisible et silencieuse. Les lésions cérébrales s'installent insidieusement sans traduction clinique. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, la maladie est présente depuis plusieurs années. On estime la durée de cette phase à 10 ou 20 années.

 

Phase pré-démentielle : apparition progressive des signes cliniques

 

Dans cette phase, la personne atteinte a conscience de ses troubles ; elle essaye souvent de les masquer. L'autonomie n'est pas encore altérée. Les premiers signes sont les troubles de la mémoire avec une difficulté à former de nouveaux souvenirs et la perte des souvenirs récents. Puis apparaissent des troubles du langage : la fluence verbale est altérée et le vocabulaire s'appauvrit. La désorientation temporelle est également souvent précoce. C'est en général à cette étape que les patients consultent un médecin et que l'on met un nom sur ces troubles. Cette phase dure en moyenne 3 à 5 ans.

 

Phase à déclin continu jusqu'à la démence et l'état grabataire Les manifestations cliniques s'aggravent avec l'évolution de la maladie. L'évolution est lente mais certaine. Viennent ensuite les troubles importants de l'orientation dans le temps et dans l’espace souvent accompagnés de vagabondage et de déambulation. Progressivement les capacités d'abstraction et de raisonnement disparaissent En parallèle, on observe des modifications dans la personnalité qui, souvent s'accompagnent d'une dépression sévère. Enfin, des maladresses gestuelles viennent compléter le tableau clinique. Peu à peu le patient s'isole, sa relation au monde est altérée : le malade participe de moins en moins aux conversations, il ne comprend plus ce que son entourage veut de lui ou essaye de lui expliquer, son raisonnement est atteint. Le langage évolue vers le mutisme. À ce stade, les actes de la vie quotidienne deviennent difficiles voire impossible à réaliser seul. Cette affection dégénérative du cerveau se développe progressivement et irrésistiblement vers une perte totale d'autonomie. La personne perd la conscience de ce qui l'entoure et la conscience de son handicap : c'est la phase démentielle qui dure une dizaine d'années.

« évolution des lésions du cerveau phase 1 hippocampe phase2 phase 3 comportementale visant à mettre en place des programmes d'activation cognitive et d'entraînement de /11 mém11ire pour maintenir le plus possible les fonctions intellectuelles.

Il est fondamental de réorganiser les habitudes de vie de façon à utiliser au mieux les capacités encore préservées, ce qui aura également pour conséquence de réduire au maximum les symptômes de méfiance, d'agitation et d'agressivité.

Dans la majorité des cas, le suivi thérapeutique précoce retarde l'évolution de la maladie d'Alzheimer et l'entrée en institution de près de deux ans.

ALZHEIMZER ET GÉNÉTIQUE Il ne faut pas confondre hérédité et susceptibilité génétique : on parle d'hérédité lorsque la transmission d'une maladie se fait par les gènes et on parle de facteur de risque lorsqu'un 1-------------...,.-- ....;;;;;;.

________ --1 facteur favorise la survenue de la entraînent la formation de plaques séniles qui provoquent la mort des cellules particulier qui sert à la communication des neurones entre eux, ces médicaments augmentent la présence de l'acétylcholine au niveau des zones de transmission, les synapses.

Ainsi, ces médicaments, appelés substances anti-cholinestérasiques, permettent de compenser le déficit en acétylcholine et retardent la progression des manifestations de la maladie.

La découverte de la tacrine a fait naître beaucoup d'espoirs car enfin apparaissaient des perspectives thérapeutiques à une maladie qui avait jusqu'à lors un statut de fatalité.

Les premiers essais cliniques ont été réalisés aux États-Unis en 1986.

La tacrine (Cognex®) est la première molécule commercialisée en 1993 aux États-Unis et en 1994 en France.

le cortex associatif Aujourd'hui son utilisation est restreinte sont touchés : ces du fait de ses 4 prises quotidiennes lésions sont responsables de la perte de la capacité d'abstraction.

Enfin, en phase terminale de la maladie, les lésions s'étendent à l'ensemble du cortex, tout le cerveau est touché : il existe alors une atrophie cérébrale diffuse.

Même si dans la maladie d'Alzheimer, il n'y a pas- comme dans la maladie de Parkinson par exemple - un déficit sélectif d'un neuro­ transmetteur spécifique, il existe cependant un déficit du système cholinergique (qui implique plusieurs neurotransmetteurs).

i!Bif!iiJMJiiti Aujourd'hui, il n'existe pas de traitement qui permette de soigner et guérir les malades d'Alzheimer.

Cette maladie incurable évolue lentement vers une démence et la mort.

En revanche, il est possible de freiner l'expression clinique et d'améliorer les performances de certains patients grâce à plusieurs médicaments, tous agissant de la même façon.

Le principe de ces médicaments repose sur le blocage de la dégradation d'un neurotransmetteur particulier, l'acétylcholine.

En réduisant la destruction de ce messager chimique mais surtout de ses effets secondaires sur le foie.

Deux autres médicaments ont été mis sur le marché en France en 1998 : la rivastigmine (Exelon®) et le donepezil (Arisept®).

Tous ces médicaments ont des effets secondaires : ils entraînent souvent des troubles digestifs.

Le traitement est d'autant plus efficace qu'il sera prescrit tôt dans l'évolution de la maladie, d'où l'importance d'un diagnostic précoce.

La recherche sdentfflque progresse mais les nouveaux traitements tardent à arriver : ainsi aujourd'hui, les espoirs ne sont pas encore transformés en réalité.

Cependant, bien que leur efficacité soit modeste et leurs actions purement symptomatiques, ces médicaments représentent un progrès important dans la prise en charge et le confort de vie des patients et de leur famille.

Les traitements non médicamenteux sont indispensables : ils correspondent à la prise en charge psycho- maladie.

l'influence de la génétique est différente selon le type de maladie d'Alzheimer : la forme familiale rare est héréditaire alors que la forme sporadique présente une susceptibilité génétique.

LA FORME FAMILIALE Elle apparaît précocement autour de 55 ans.

On estime que cette forme touche 0,5% de la population et représente 5 à 10% des cas de maladie d'Alzheimer.

La maladie est transmise par un seul parent atteint.

Plusieurs gènes sont impliqués : trois mutations ont été identifiées sur les chromosomes 21, 14et 1.

lA FORME CLASSIQUE Il existe une prédisposition génétique dans la forme non génétique de la maladie d'Alzheimer : chez certaines personnes, la probabilité de développer la maladie est un peu plus grande que pour la population générale.

On a déterminé un facteur de susceptibilité en relation avec une mutation sur le chromosome 19, qui porte le gène de l'apoliprotéine E, protéine qui joue un rôle dans la réparation neuronale.

Selon la forme du gène, la probabilité d'apparition de la maladie d'Alzheimer est différente.

Il existe 3 formes différentes de ce gène (ce que l'on appelle des allèles) et une forme particulière, la forme e4, semble être un facteur de susceptibilité.

Cependant, il est important de préciser que, d'une part, toutes les personnes qui possèdent cet allèle ne développeront pas la maladie e� d'autre part, la moitié des malades possèdent un autre allèle.

CAUSES , RISQUES ET PRÉVENTION La forme classique de la maladie d'Alzheimer est multi-factorielle : elle associe risques génétiques et environnementaux.

Les données concernant les causes, les risques et les facteurs de prévention sont formulées grâce à des études épidémiologiques mais elles doivent souvent être considérées comme des hypothèses et pistes de recherche plutôt que comme des certitudes.

Plusieurs facteurs sont suspectés pour favoriser ou prédisposer certaines personnes à la survenue de la maladie.

Le premier est l'âge : la probabilité d'apparition de la maladie augmente de façon exponentielle avec l'âge.

Le sexe semble être le second facteur : les femmes sont plus nombreuses à être atteintes par la maladie d'Alzheimer mais ces données sont probablement liées à la différence dans l'espérance de vie entre les deux sexes.

Les traumatismes crâniens, les antécédents d'accidents vasculaires cérébraux et l'hypertension artérielle peuvent favoriser et aggraver la maladie d'Alzheimer.

Néanmoins, ces facteurs qui semblent associées à un risque majoré de la survenue de la maladie d'Alzheimer n'ont jamais été encore démontrés scientifiquement À l'inverse, certains paramètres semblent correspondre à des facteurs de protection : les médicaments anti­ inflammatoires non stéroïdiens et les œstrogènes pourraient protéger contre l'apparition de cette pathologie.

Là encore, ce ne sont aujourd'hui que des hypothèses.

Par ailleurs, on a suggéré que la maladie d'Alzheimer était liée à un facteur socioculturel : il semble que le niveau d'éducation influencerait l'apparition de la maladie d'Alzheimer.

En réalité, des études plus poussées ont montré que cela s'expliquait par la mise en place de phénomènes de compensation qui contrecarrent les symptômes de la maladie.

Ces rôles protecteurs ne sont aujourd'hui que des tendances à l'étude qui restent à confirmer.

La dimension psychologique de la maladie reste encore trop peu prise en considération et l'impact de la maladie sur la vie affective, sociale et relationnelle encore moins.

Comme cette pathologie atteint l'image de soi de façon intolérable, elle génère beaucoup de souffrance : souffrance des patients qui se sentent décliner et souffrance de la famille, témoin impuissant du départ progressif de l'être proche.

Pendant un certain temps, le malade se rend compte de la détérioration de ses facultés et en tire une grande angoisse.

Toute nouveauté, toute perturbation dans l'environnement sera perçue comme un stress et une source d'anxiété par le patient.

l'agressivité des malades est liée à la blessure de ne pas se sentir à la hauteur de ses espérances et constitue un appel à l'autre.

La violence est souvent la dernière façon de se montrer capable de quelque chose quand on sent ses capacités intellectuelles s'altérer.

Conduites agressives alternent avec état dépressif.

Il faut traiter anxiété et dépression qui sont intimement liées à la maladie.

Les échecs multiples des malades les dévalorisent à leurs yeux e� leur semble-t-il, aux yeux de leur entourage ; il est important de les aider à retrouver une estime d'eux mêmes.

Le retentissement sur la vie sociale de l'entourage est évident : la maladie modifie considérablement la vie et les activités extra-professionnelles des proches.

La famille joue un rôle essentiel :c'est sur elle que repose la qualité de l'environnement du malade dont dépend son bien-être.

C'est elle qui doit faire face aux crises et aider le patient à utiliser et stimuler les capacités restantes.

Malgré leur perte progressive d'autonomie, les malades doiven� dans la mesure du possible, continuer à être maître de leurs choix dans la vie quotidienne.

Le choix de lieu de vie - à domicile ou en institution - pose également un problème.

Mais le pnssnge en institution s'avère nécessaire à un moment donné : il faut s'y préparer.

Lorsque la maladie a progressé, la famille n'est plus en mesure d'assurer les soins et la prise en charge du malade.

Alors, il faut l'accepter sans culpabilité d'abandon et placer le malade en institution spécialisée.

Il ne faut pas rester seul, il faut se faire aider : tout d'abord, se faire accompagner par une bonne équipe médicale spécialisée et à l'écoute.

Il existe des aides financières et des aides à domicile ; il ne faut pas les négliger.

C'est de la responsabilité des professionnels de santé, des travailleurs sociaux mais aussi de toute la société de ne pas laisser les personnes atteintes et leur entourage dans un isolement insoutenable à cause duquel l'état des uns et des autres ne peut que s'aggraver.

Par ailleurs, il est important de se rapprocher des associations qui aident à atténuer la solitude, à briser le silence et à lutter contre la fatalité.

Les principaux rôles des associations sont l'information, le soutien, l'aide; elles donnent des conseils pour améliorer et faciliter la vie de tous les jours.

UN RÉEL PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE Une étude récente a montré que seule la moitié des malades étaient diagnostiqués et que ces derniers l'étaient tardivement.

Cette pathologie est un problème incontestable tant sur le plan médical, social et humain qu'économique : la prise en charge de la dépendance est devenue un enjeu politique et un fardeau économique que l'on peut chiffrer.

la progression de l'espérance de vie dans les pays occidentaux entraîne un vieillissement de la population.

Or la probabilité d'apparition de la maladie d'Alzheimer augmente avec l'âge.

Ainsi, la situation va s'aggraver, il est donc fondamental dès aujourd'hui de prendre en considération ces données et de planifier des actions pour anticiper et éviter une catastrophe annoncée.

En parallèle, il est nécessaire de conduire une politique de recherche forte afin de progresser dans les découvertes sur les traitements curatifs et préventifs.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles