Épargne
Publié le 09/08/2014
Extrait du document
La thésaurisation
La façon la plus primitive d'épargner consiste à laisser dormir son argent. On pourra évoquer ici l'image d'Harpa¬gon et de sa cassette pleine d'or enterrée au fond du jardin, ou celle du paysan qui remplit de billets son matelas... En termes techniques, on parlera de thésaurisation.
En fait, deux cas de figures sont possibles. Soit on thé¬saurise de l'argent, soit on thésaurise des valeurs (or, bijoux...). Dans le premier cas, on s'expose à voir son capi¬tal se déprécier, du fait de l'érosion monétaire due à l'infla¬tion (voir ce mot). Dans le second cas, on est plus proche d'une épargne spéculative, avec tous les aléas que suppose, justement, une spéculation sur l'or ou les bijoux. Mais dans les deux cas, les sommes ainsi épargnées sont soustraites du circuit économique. Elles ne circulent pas et ne sont pas uti¬lisables par un autre agent économique.
Notons qu'il n'est pas forcément évident de distinguer consommation et épargne thésaurisée. Par exemple, si M. Dupont achète un collier de diamants et l'enterre dans sa cave, c'est évidemment de la thésaurisation. Mais s'il offre ce collier à sa femme et que celle-ci le porte à certaines occasions, le laissant le reste du temps dans un coffre à la banque, on est à mi-chemin entre thésaurisation et consom¬mation.
«
Mais l'épargne forcée est aussi celle que les agents éco
nomiques réalisent malgré eux, du fait des réglementations
nationales.
Ainsi, les cotisations sociales que
l'État prélève
obligatoirement, à la source, sur les revenus des salariés
représente une sorte d'épargne forcée.
Comme son nom l'indique, dans l'épargne forcée, la
motivation est toute extérieure.
Peut-être un particulier éco
nomiserait-il de plein gré une somme équivalente à celle
que l'État prélève sous forme de cotisations sociales; mais
toujours est-il
qu'il n'a pas le choix.
La seconde cause d'épargne,
c'est la crainte du lende
main.
Ainsi, dès le Moyen Age, les artisans des diverses
corporations versaient une partie de leurs revenus dans une
caisse commune, afin de venir en aide à celui qui serait vic
time
d'un accident l'empêchant de travailler.
Aujourd'hui,
nombre de ménages mettent de l'argent de côté
pour pou
voir faire face à un éventuel
«coup durn, perte d'emploi ou
autre.
On parle dans ce cas d'épargne de précaution.
Notons que, là encore, une grande partie de cette épargne
est constituée
par les prélèvements obligatoires (Sécurité
sociale, cotisation chômage, etc.).
L'épargne de précaution
peut donc être une épargne forcée.
Troisième cause d'épargne, l'envie de se faire plaisir.
On économise pour les vacances, en prévision de Noël,
pour se payer un vêtement ou un tableau
...
ou même pour
acquérir un logement, via par exemple, en France,
le fameux
Plan d'Épargne-logement.
On parlera alors d'épargne de
confort.
Enfin, dernière motivation d'épargne, l'envie de faire
croître son capital.
C'est par exemple ce qui se produit
lorsque quelqu'un achète un bijou ou une œuvre
d'art, non
pas pour sa dimension esthétique mais dans
l'espoir de le
revendre ultérieurement en réalisant une plus-value.
Une
bonne partie des achats et des reventes d'actions en Bourse
participent de cette motivation.
Ainsi, à l'occasion des pri
vatisations menées en France en 1986 et 1993, on a vu de
très nombreux particuliers acheter les titres proposés pour
les revendre au bout de quelques mois, gagnant au passage.
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