Marivaux
Publié le 22/02/2012
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Marivaux
Né à Paris, il fait ses études à Riom, en Auvergne.
Revenu s'établir à Paris en 1712 — il ne quittera plus la capitale — il participe très tôt à la vie littéraire.
Ilsigne des articles de journaux dans Le Mercure galant (hebdomadaire qui rend compte de la vie mondaine et artistique).Un « moderne » et un polygraphe.
Marivaux s'engage dans les débats littéraires, notamment la « Querelle des Anciens et des Modernes » qui agite lesmilieux intellectuels depuis un demi-siècle : il se range dans le camp des « Modernes » qui refusent de choisir comme seul modèle de référence etd'inspiration la perfection des oeuvres antiques.Journaliste et romancier, Marivaux est un écrivain polygraphe, c'est-à-dire qu'il écrit dans différents genres littéraires, et sur toutes sortes de sujets.
Il aune activité importante de journaliste, crée plusieurs périodiques (Le Spectateur français, L'Indigent philosophe, Le Cabinet du philosophe) ; dans sesarticles il note ses observations sur la vie contemporaine, développe ses idées morales ou esthétiques.
Il est aussi romancier.
Ses deux oeuvresprincipales, La Vie de Marianne (1731-1741) et Le Paysan parvenu (1734-1735), sont des romans d'apprentissage qui nous font suivre le cheminementpsychologique d'un individu (Marianne une enfant trouvée ; Jacob un paysan venu à Paris) et sa progressive élévation dans la société.
Un grand auteur de comédies.
L'oeuvre théâtrale de Marivaux est très singulière.
Peu influencée par ce qui la précède — la tradition venue de Molière — elleest d'abord le fruit d'une collaboration régulière et durable entre l'écrivain et les Comédiens-Italiens qui viennent de rentrer en France (1716).
Entre 1720et 1740 Marivaux est l'auteur principal de cette troupe officielle.
Cela impose quelques contraintes d'écriture : au début la troupe maîtrise plus ou moinsbien la langue française; ses effectifs sont relativement réduits; chaque comédien est spécialisé et interprète un rôle spécifique : par exemple, l'acteurThomassin crée tous les rôles d'Arlequin chez Marivaux (depuis Arlequin poli par l'amour en 1720 jusqu'aux Fausses C onfidences en 1737, où le rôle esttrès réduit, en partie à cause du mauvais état de santé de Thomassin) ; l'actrice Silvia interprète les personnages d'amoureuses — qui, dans les pièces,portent souvent son nom : Silvia du Jeu de l'amour et du hasard, par exemple.
Les créations avec la troupe des Italiens ont du succès tandis que les piècesconfiées à la Comédie française ne sont pas reçues avec le même enthousiasme.
Cependant les critiques et les hommes de lettres de l'époque minimisentl'importance de Marivaux.
On reproche à son oeuvre théâtrale un raffinement excessif, le caractère répétitif des thèmes traités (la surprise de l'amour.)C'est le XXe siècle qui impose définitivement Marivaux: il est aujourd'hui, après Molière, l'auteur classique dont les comédies sont le plus souvent jouées.
Le triomphe de l'amour et du sentiment.
Le théâtre de Marivaux est rempli de rebondissements, de révélations soudaines, mais tout cela se passe avanttout à l'intérieur des êtres.
L'auteur résume ainsi l'ambition de son oeuvre : «J'ai guetté dans le cœur humain toutes les niches différentes où peut se cacherl'amour lorsqu'il craint de se montre); et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ses niches.» Son théâtre nous place face à desêtres que le sentiment amoureux métamorphose : nous assistons au cheminement de l'amour en eux, depuis son éclosion (échange de regards) jusqu'à sonextériorisation (échange d'aveux sincères).
Entre le premier regard et l'aveu ultime, les personnages auront traversé toutes sortes d'épreuves, connu ledésarroi, l'aveuglement sur eux-mêmes et sur leurs sentiments avant d'accéder à une clairvoyance qui leur fait reconnaître et accepter ce qu'ils éprouvent.L'aveu amoureux marque un moment où il y a harmonie totale entre le langage et le sentiment, entre ce que dit le personnage et ce qu'il ressentprofondément.
Cette attention que Marivaux porte à l'intimité des êtres, aux mouvements et aux nuances des âmes, ne lui fait pas renoncer aux procédésles plus réjouissants de la comédie : pour faire « sortir » l'amour « de ses niches », il élabore des intrigues riches en déguisements, en stratagèmes,mensonges, en mises à l'épreuve plaisantes à voir parce qu'elles assurent le triomphe de l'amour et de la sincérité, mais qui, sinon, se réduiraient à desmanipulations d'une grande cruauté.Beaumarchais déploie durant toute sa vie une énergie étonnante, et pas seulement dans le domaine de la création littéraire.Un homme inventif, aventurier et ambitieux.
Fils d'un maître horloger parisien, Beaumarchais est lui-même un jeune artisan inventif.
Il connaît uneascension sociale rapide, il est introduit à la C our en 1759 et l'année suivante il acquiert la charge de « secrétaire du roi », ce qui rend possible sonanoblissement.
Ses activités sont très variées.
Il est tour à tour: éditeur ; diplomate agent secret; financier se lançant dans des opérations plus ou moinsheureuses ; trafiquant d'armes...
Sa capacité hors du commun à toujours entreprendre l'empêche d'être abattu par les épreuves (procès, disgrâces, prison,exil, ruine...) De ce point de vue, il est le frère jumeau du Figaro qui, dans un monologue célèbre, nous dresse le tableau de son exitence tumultueuse.L'oeuvre théâtrale de Beaumarchais comprend des parades, des drames et des comédies.
Les parades.
Beaumarchais commence par écrire de courtes pièces comiques, les parades, très à la mode dans la bonne société de l'époque.Les intrigues, assez schématiques, sont prétextes à animer la scène avec des gags, des déguisements, des mots d'esprits, des propos grivois, deschansons, et à faire entendre une langue pseudo-populaire, truffée de pataquès (fausses liaisons).
Les drames.
Beaumarchais cherche ensuite à s'illustrer par des oeuvres plus ambitieuses.
Dans son Essai sur le genre dramatique sérieux, il fait l'apologied'une forme nouvelle au XVIIIe siècle (et qui disparaîtra ensuite) qu'on appelle « drame bourgeois ».
C'est une forme de théâtre réaliste, proche des réalitéscontemporaines et mettant en scène des personnages bourgeois, par laquelle Beaumarchais et d'autres auteurs comme Diderot espèrent émouvoir le publicet le rendre meilleur : il s'agit de mettre l'émotion vraie au service de la morale et de la vertu.
Les trois drames de Beaumarchais (Eugénie, Les Deux Amis,La Mère coupable) n'ont pas obtenu de succès durable.
Les comédies.
Beaumarchais s'impose dans le genre de la comédie avec deux pièces, Le Barbier de Séville et Le Mariage de Figaro.
Elles forment avec LaMère coupable ce qu'on appelle une trilogie qui met en scène trois épisodes de la vie d'un grand seigneur, le Comte A lmaviva.
Sans renoncer à la viséemorale de l'oeuvre théâtrale, Beaumarchais revendique pour la comédie une totale liberté d'inspiration.
Simplicité et complexité.
Le Barbier de Séville reprend un schéma traditionnel autour de quelques personnages et d'une intrigue simple.
En revanche LeMariage de Figaro est d'une construction complexe et virtuose.
Dans un cas: un morceau de musique de chambre ; dans l'autre : un grand mouvementsymphonique avec des scènes d'intérieur et des scènes de plein air, des scènes intimes et des scènes de foule, des actions entrecroisées où lespersonnages expriment et confrontent leurs volontés, leurs désirs, leurs rêves jusqu'à ce que le dénouement in extremis apaise et harmonise(provisoirement?) ces multiples aspirations.
La gaieté.
Cependant dans l'une et l'autre comédies Beaumarchais impose un principe dynamique qui doit emporter l'adhésion du public : la gaieté.
À proposdu Barbier de Séville, il écrit: « Me livrant à mon gai caractère, j'ai [...] tenté [..] de ramener au théâtre l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le tonléger de notre plaisanterie actuelle.
» Cette gaieté, il la partage avec son personnage fétiche, Figaro qui en a fait une arme pour affronter l'existence et sesaléas : «Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer» (Le Barbier de Séville, I, 2)..
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