Mariage de Figaro Acte I Scène I

« de faire se dérouler la première scène dans la chambre des futurs mariés, Beaumarchais met l'accent sur le mariage qui se profile mais aussi sur l'abus de pouvoir que le Comte va tenter d'imposer.

L'intrigue se met donc rapidement en place dès la première scène : le comte souhaite obtenir les faveurs de Suzanne, ce que Figaro entend bien empêcher.

Dès cette première scène deux clans se forment. Le couple Suzanne / Figaro dont l'amour est sincère est opposée à l'image du libertin renvoyée par le Comte. Lors de cette scène Suzanne et Figaro se livrent à des activités. Suzanne arrange ses vêtements et sa parure, choisit la petite toque qu'elle portera pour ses noces.

Elle est donc plutôt centré sur son apparence.

Cette attitude révèle sa féminité et sa coquetterie. Présent dans la pièce, un bouquet de fleurs d'oranger, symbole de virginité avant l'union nuptiale.

Beaumarchais nous fournit donc des éléments qui permet au public de comprendre d'emblée qu'il a affaire à une jeune fille qui est sur le point de se marier et qui se fait belle pour cette occasion.

Le décor n'est donc pas décoratif mais plutôt symbolique. Figaro lui prend les mesures de la chambre en comptant ses pas.

Il prend ses mesures pour la disposition de leur futur lit commun.

Implicitement, Beaumarchais nous montre ce qui préoccupe avant tout le valet : le lit, qu'il partagera bientôt avec Suzanne.

Il faut en effet se souvenir qu'au temps de Beaumarchais, maris et femmes ne devaient pas avoir de rapports physiques avant le mariage, même si la suite de l'intrigue nous montrera que cette règle morale et religieuse n'est pas toujours appliquée.

Du point de vu scénographique, on peut dire que Beaumarchais anime la scène.

En effet dès la scène d'exposition le public voit des personnages qui occupent l'espace, qui effectuent des actions, ce qui rends encore plus vivant et plus vrais les dialogues qui s'ensuivent.

Ponctuation expressive du texte → présence de nombreux point d'exclamation ainsi que de points d'interrogation.

Création d'un rythme soutenu et vivant.

Au cours de la scène, Suzanne n'avoue pas tout de suite à Figaro la raison pour laquelle elle ne veut pas disposer de cette chambre.

S'en suit plusieurs répliques brèves entre Suzanne et Figaro avant que lumière soit faite.

En retardant l'aveu de Suzanne, Beaumarchais crée, dès les premières répliques un suspens, qui d'ailleurs ne cessera d'être présent tout au long de la pièce. Mais dès lors le ton est donné malgré la dimension sérieuse et « dramatique » de la situation, le ton de l'échange reste léger, teinté d'humour.

Thème de la tromperie abordée → « s'il y avait un petit bouton, des gens superstitieux..

» allusion populaire aux cornes du cocu.

Beaumarchais ne se contente pas d'exposer l'intrigue à travers l'échange des personnages, il dévoile aussi leur caractère, leur passé, leur expérience et la manière dont ils envisagent le moment présent. Contrairement à Figaro qui était déjà le personnage principal du Barbier de Séville, Suzanne apparaît pour la première fois dans le Mariage de Figaro.

Cependant Beaumarchais nous laisse entendre qu'elle a un passé commun avec Figaro, en tout cas qu'elle connaît le passé de. »