Louise Labé
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
VALOIS
Henri II
LE ROI, LES ARTS ET LES SCIENCES
Louise Labé,
poétesse de légende
1555
Louise Labé, une
des plus brillantes
représentantes de
l'École lyonnaise,
poétesse et amoureuse
fervente, chante comme
nul autre le malheur
d'aimer.
Lorsqu'elle
s'éteint, elle a à peine
quarante ans, mais sa
vie est devenue une
légende et son oeuvre,
publiée en 1555 dans un
volume unique, court les
salons jusqu'à Paris.
D
epuis le début du XVIe
siècle, Lyon fait figure de
seconde capitale de la Fran-
ce.
A la croisée du couloir rho-
danien et des routes qui con-
duisent à Rome et à Genève, la
ville voit transiter les marchan-
dises, mais aussi les hommes,
les livres et les idées.
On y
trouve des imprimeurs alle-
mands, des banquiers, des
commerçants et des
plomates italiens.
Ouverte à toutes
les influences, fa-
vorisant un bras-
sage social con-
sidérable, la cité
se révèle pro-
Buste de Louise
Labé par J.-J.
Carriès (Paris,
musée du Louvre).
pice au foisonnement d'une
vie intellectuelle et artistique
riche et créative, qui préfigure
la Renaissance.
Dans ce con-
texte de liberté et de raffine-
ment, les femmes bénéficient
d'une position exceptionnelle
pour l'époque.
Elles partici-
pent grandement à la vie artis-
tique et aux débats d'idées, et
leurs oeuvres connaissent un
grand succès.
Photo RMN H Lewandowski
La « Belle
Cordière »
Dans le domaine de la poésie,
les plus illustres représentants
de ce qu'on appelle alors l'É-
cole lyonnaise — même si ces
auteurs n'ont pas de doctrine
commune et font chacun oeu-
vre originale — ont pour noms
Maurice Scève, Pernette du
Guillet et Louise Labé.
Née en
1526, Louise Labé est la fille
de Pierre de Charly (ou Char-
lin), dit Labé (ou Labbé), riche
cordier, « maître des métiers
pour les marchands de chan-
vre », ce qui, ajouté à des
attraits physiques certains,
lui vaut son surnom de « la
Belle Cordière ».
Élève de
Scève, qui lui apprend le latin
et l'italien dans les textes de
Dante, elle est également
experte dans l'art de monter à
cheval, de chanter et de jouer
du luth.
Elle est âgée d'une
vingtaine d'années quand elle
épouse le sieur Ennemond
Perrin, qui affiche le
double de son âge
et sera un époux
complaisant pour
une amoureuse
ardenté dont les
plaintes ne lui
sont, de toute
évidence, pas
desti-
nées : les trois
élégies qui ouvrent le recueil
des poésies de Louise Labé
constituent une sorte de jour-.
»
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