L'industrie textile

« métier à tisser est en marche , les deux remisses vont bouger en opposition .

Lorsque l'une monte , l'autre descend.

La nav11tt11 contenant le fil de trame circule alors sur toute la longueur entre la nappe de fils pairs et la nappe de fils impairs .

Le peigne est ensuite amené vers le rouleau recevant Je tissu pour resserrer les fils.

Le tissu ainsi formé s'enrou le sur le rouleau.

LA MÉCANISATION DU TISSAGE La mécanisation du tissage a été un peu plus tardive que celle du filage.

En effet, ce n'est qu'en 1733 qu'un tisserand britannique, John Kay, met au point un système mécanique : la navette volante, invention qui permit de passer de l'artisa nat à l'industrie .

Le premier métier à tisser semi-automatique est celui de Cartwright en 1787 .

Les métiers ont depuis été perfectionnés sans cesse .

UUM.!i!H Nous avons décrit pour le moment le tissage comme s 'il s'agissait de tisser un type de fil et d'obtenir un tissu uni et régulier.

Mais l'on sait que ce n'est pas le cas de la majorité des tissus.

En effet, il peut y avoir plusieurs couleurs de fils qui s'entrelacent pour former des motifs , ou un tissage légèrement différent du tissage basique qui forme des mot if s sur le tissu .

Le motif est obtenu en ne levant qu'une partie des fils de chaîne pair ou impair lors du passage de la navette .

Ces pratiques existaient déjà avant l'apparition du tissage mécanique et on a voulu les rendre possible aussi à l'aide de métiers automatiques .

Les métiers Jacquard ont permis de réaliser des tissus que l'on ne pouvait réaliser avant , de manière mécanique .

En effet, ils permettent de réaliser des motifs complexes lors du tissage.

Lors de son invention par Jacquard en 1801 , le motif était déterminé par des cartons perforés.

En effet, les perforations du carton permettaient à la machine de savoir quels fils de trame devaient être soulevés avant le passage de la navette .

La machine déterminait l'emp lacement des trous à l'aide d 'aiguilles.

Le métier Jacquard a été amélioré au cours du temps et est encore utilisé pour réaliser des motifs complexes comme le brocard ou Je damas .

LES DERNIÈRES ÉVOLUTIONS Dès 1786, les métiers mécaniques utilisent la machine à vapeur.

Une seule machine devait entraîner plusieurs dizaine s de métiers , pour que cela soit rentable .

De gros moteurs électriques vont remplacer les machines à vapeur , au début du XX' siècle , lors de l'arrivée de l'électricité .

La mécanisation du métier à tisser est pratiquement achevée à la fin des années 1940 .

À partir de 1945 , la navette est remplacée par un outil appelé projectile qui permet d'augmenter la vitesse , puis par les métiers à jet de fluides , plus simples .

Le fil de trame se déplace entre les deux nappes à l'aide d'un jet d'eau ou d'air.

C'est la technologie utilisée actuellement pour la production de masse .

Ces innovations et améliorations ont permis d'augmenter la production tout en diminuant la main d'œuvre nécessaire.

Mais l'industrie textile ne stagne pas pour autant car de nouvelle s branches se sont développées comme les textiles techniques .

MMll@I Tous les textiles ne sont pas issus du tissage ou du tricotage, il existe aussi ce que l'on appelle Je textile non tissé .

C'est une nappe de fibres qui n'ont pas de direction fixée, elles sont positionnées aléatoirement.

Elles peuvent être liées de manière chimique , thermique ou mécanique .

C'est un liant polymère ou un liant solide , consolidé par chauffage, qui les retient ensemble .

Leurs usages sont multiples et, comme leur coût est moindre, ils sont souvent utilisés pour des produits jetables : couches, mouchoirs , vêtements médicaux , filtre s à café ...

LES TEXTILES TECHNIQUES De nos jours, nous ne nous contentons plus des tissus .

En effet, on cherche à apporter de plus en plus de fonctionnalités aux textiles selon l'usage qui en est fait.

Bien que l'industrie textile dédiée à l'habillement soit délocalisée en grande partie dans les pays en développemen~ elle reste présente dans les pays occidentaux notamment grace aux textiles technique s.

Le terme " textile technique » correspond soit à un textile ayant nécessité des recherches et des développements, des matières high­ tech et des traitements spécifiques pour sa réalisation soit à un textile " simple » directement transposé vers un secteur hors habillement.

Leurs applications sont très nombreuses : • stabilisation de routes (géotexti les), •fuselage s • voiles de bateaux • vestes de pompier ...

LES GÉOTEXTILES Les géotextiles sont des textiles qui laissent passer l 'eau.

Ils sont généralement issus de matériaux synthétiques et s 'utilisent dans le génie civil, le batiment e t l 'agriculture.

Par exemple, des géotextiles biodégradable s, comme la toile de jute, serve nt à favoriser la pousse de végétaux .

Ils peuvent servir à retenir un terrain qui s'érode en permettant la repousse de la végétation .

Ils sont aussi utilisés lors de la construct ion de routes pour créer une barrière entre le terrain et les matériaux utilisés pour former la chaussée.

Les petites particules du terrain ne contamineront alors pas les matériaux .

lEs FUSELAGES On cherche à réaliser des fuselage s de plus en plus résistants, adaptés à des usages où la performance et la sécurité doivent croître.

Intéressons-nous au cockpit d'une voiturr de coursr .

Pour résister aux chocs, tout en étant Je plus léger possible , celui-ci est composé d'une structure en aluminium léger en forme de nid d 'abeille qui est recouverte d'un laminé tissé fait en fibre de carbone ou de kevlar .

LES VOILES plus importants d'un bateau .

Leur tissu doit être solide et résistant , pour être adapté aux conditions parfois extrêmes .

Pour lutter contre la moisissure et les ultraviolets , on a commencé par utiliser Je nylon et le polyester .

Mais ces fibres résistent assez mal à l'étirement.

On utilise donc aujourd 'hui des fibres aramides ou du polyéthylène .

Ces fibres sont légères, solides et s'étirent peu.

En plus des fibres à performances élevées on utilise un tissu laminé pour améliorer encore les performances .

LA VEffi D'UN POMPIER Elle doit bien sûr résister aux températures élevées et aux flammes, mais aussi à l'eau, aux objets tranchants et doit être imperméable au sang, pour éviter les contaminations .

Pour respect e r toutes ces conditions la veste est composée de plusieurs couches .

La couche extérieure en tissu aramide est résistante aux flammes et aux déchirures.

Il y a ensuite une membrane étanche, qui isole le pompier de l'eau et du sang .

La dernière couche est un isolant en tissu aramide non tissé , elle protège contre les températures élevées.

LA MICRO ENCAPSULATION On peut aussi donner aux textiles des odeurs ou des propriétés cosmétiques , en utilisant la micro encapsulation.

Par exemple, il existe des caleçons amaigrissants : le principe actif est contenu dans des micro-capsules intégrées dans le tissu et est libéré progressivement.

LE TEXTILE ET LA SANTÉ Dans le secteur de la santé le textile est présent à tous niveaux , autant dans l'habillement du personnel ou Je linge , que dans les fils, les bandes, les pansements , voire même les prothèses .

Le textile technique y est donc très présent.

En effet, on essaye de passer au maximum du tissu non-tissé et donc jetables, à des textiles réutilisables , qui se classent parmi les textiles techniques .

Ils doivent être une barrière face aux bactéries , aux virus, aux fluides corporels, tout en étant stérilisables , donc perméable à la vapeur d 'eau.

Chaque avancée dans Je domaine textile , s'est r épercut ée dans Je domaine de la santé.

Ainsi, les fibres polymères ont permis de produire des pansements adhésifs , J'élasthane ; de nouvelles techniques de tricotage ont permis de produire des bas de contention bien adaptés ; les fibres polymères biocompatibles peuvent s'employer dans les prothèses ou lors de chirurgie vasculaire.

Aujourd 'hui, les progrès permettent de proposer des produits inenvisageables il y a encore quelque s années .

On réalise des T-shirts avec des écrans qui affichent un texte choisi, des vestes avec des lecteurs MP3 intégrés ...

Mais il reste toujours à aller plus loin comme en inventant des pansements qui tueraient les bactéries par contact par exemple .

LA DÉLOCALISATION On a pu observer que le premier secteu r touché par les délocalisations a été l'industrie textile car c 'est une industrie de base néce ssitant beaucoup de main d 'œuvre peu qualifiée.

Une grande partie des délocalisation s dans les années 70 ont eu lieu vers l'Asie, pour plusieurs raisons.

Le but principal était d'abaisser les coûts de production, parce que les salaires des ouvriers asiatiques sont bien inférieurs à ceux des ouvriers européens et que les frais de transports sont très compétitifs .

De plus, contrairement à ce que l'on pourrait croire , les pays à faible coût horaire offrent également une main d'œuvre qualifiée , plus particulièrement pour le textile en Asie.

Il ne faut pas oublier que la technique de la culture de la soie vient de Chine .

Apparue vingt sept siècles avant J.-C. , la Chine l'exportera pendant trois siècles à travers le monde, en gardant le secret de sa production.

Il sera éventé principalement par les marchands et transmis à d'autres civilisations , mais la production européenne ne commencera qu'au Moyen Âge pour trouver son apogée lors de la première révolution industrielle.

En plus des points évoqués, un certain nombre d'initiatives au sein des gouvernements de ces pays incitent les investissements étrangers et offrent des facilités aux entreprises et industries étrangères.

La mise en place d'infrastructures d'échange comme des routes , des ports, des aéroports et des voies ferroviaires à bas prix facilitent la délocalisation .

Les conséquences sont qu'en 2002 , le journal" le Monde» estime que 20 % des entreprises de confection ont délocalisé à l'étran ger tout ou une partie de leur production.

Ce phénomène s'est accéléré avec la libéralisation des quotas d'importation textile le 1 ~Janvier 2005.

Cette libéralisation intervient à cause du démantèlement des " Accords multifibres » qui avaient été créés en 1973 et reconduits depuis.

De plus , chaque pays émergent se taille une réputation et une spécialité, ainsi , on le sait maintenant , la Tunisie excelle dans la lingerie, le Maroc dans la fabrication des pantalons et des vestes, le Pakistan dans Je lingr de lit , la Chine dans les tissus de coton, et la Corée du Nord , comme le Vietnam, dans les vêtements de travail.

La veste d'un pompier. »