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Les Châtiments, Victor Hugo

Publié le 22/03/2014

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Dans Les Châtiments, recueil violemment polémique contre Napoléon III, V. Hugo se sert du personnage de Napoléon I pour faire ressortir par contraste la médiocrité de son successeur, mais aussi comme figure prophétique des événements du Second Empire. Dans le poème, situé au centre du recueil et intitulé L'expiation le poète donne un sens prémonitoire à l'épisode de la retraite de Russie, qui devient le premier épisode d'une expiation, celle de sa prise de pouvoir injuste lors du coup d’État du 18 Brumaire qui se prolongera par un 2nd coup d’État, celui qui verra l'établissement du Second Empire. Nous verrons comment V. Hugo transfigure l'événement historique lui conférant un sens métaphysique comme l'indique le titre. Pour ce faire, nous verrons en premier lieu la transfiguration épique d'une armée en déroute, puis nous montrerons en quoi cette retraite est présentée comme une expiation. I. La transfiguration épique 1) Les effets d'amplification Il y a un recours constant à l'amplification par différents procédés. L'anaphore «il neigeait» (vers 1, 5, 10, 18) qui suggère la toute-puissance de la neige. Une anaphore relayée tout au long du passage par «la neige» (vers 27). Une phrase extrêmement courte donnant l'impression que cette neige ne s'arrêtera jamais. La force inexorable de la neige qui va avoir raison de la Grande Armée, bien plus que les ennemis, qui sont a peine mentionnés: (vers 15) «Boulets, mitraille, obus». Répétition renforcée par adjectif «blanc/blanche» (4 fois) d'autant plus important car il annonce à la fin du texte l'image de «linceul» (vers 27); contribue encore à évoquer la toute-puissance de l'hiver, régnant sur tout le paysage, le transformant en un spectacle en noir et blanc, symbole de la mort. Même effet avec «muet/muette», signifiant que les sons et les couleurs, toutes ces marques de la vie ont disparu dans un silence qu'on peut qualifier de spectral. Adjectif «immense» contribue à l'amplification de la scène: «Pour cette immense armée un immense linceul» (vers 27). Les fig...
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« - vocabulaire hyperbolique, contribuant à l'amplification: «partout apparaissait» (vers 25), «il neigeait toujours!» (vers 18), «épouvantable à voir» (vers 24).

Le rythme pesant et martelé que cette anaphore («il neigeait») confère à tout ce passage, anaphore qui mime la marche lente et pénible de l'armée en retraite.

«La solitude vaste, épouvantable à voir» (vers 24) - allitération en «v» soulignant l'impact de la solitude et contribue à l'amplification de la figure allégorique. 2) La personnification des éléments Ce passage met en scène la confrontation d'un groupe d'hommes à des obstacles surhumains et à ce qui peut apparaître comme un déchaînement cosmique.

La Grande Armée se bat non contre les russes mais contre «l'âpre hiver» (vers 5), les éléments naturels sont personnifiés.

Ainsi, le ciel et la neige deviennent des personnages à part entière et qui vont avoir raison des hommes.

Même la «solitude vaste» (vers vers 24) se transforme en allégorie du châtiment en devenant une «muette vengeresse» (vers 25).

L'hiver est extrêmement présent et comme scandé, toutes ses manifestations sont mentionnées: «le neige» (vers 26), «l'avalanche» (vers 5), «le givre» (vers 13), «la glace» (vers 12) «le verglas» (vers 19).

Non seulement l'hiver est omniprésent mais il est aussi transformé en un véritable protagoniste par ce procédé récurrent qui est la personnification: «L'âpre hiver fondait en avalanche» (vers 5), «La froide bise/ Sifflait» (vers 18-19), «La solitude vaste, épouvantable à voir/ Partout apparaissait, muette vengeresse» (vers 24-25).

L'hiver est transformé par V.

Hugo en un véritable ennemi ce n'est donc pas un hasard que les «flocons» sont mis sur le même plans que les «boulets» (vers 15).

Ambivalence de «fondre», «siffler», «trembler»(face au froid) - ce ne sont pas les ennemis qui tuent mais la neige et le froid: «des clairons à leur poste gelés» (vers 12).

Les rejets: «Pleuvaient» (vers 16), «Sifflaient» (vers 19), accentuent la personnification par ces verbes d'action qui soumettent les soldats. 3) Le courage des soldats Ces milliers de soldats sont destinés à devenir des victimes anonymes de cette folie guerrière.

Même dans cette mort terrible ils se montrent héroïques: «des clairons à leur postes gelés» (vers 12), «Restés debout» (vers 13).

Pathétique car leur courage ne sert plus à rien.

Le poète souligne avec émotion la dignité de ces soldats qui continuent à avancer «pieds nus»(vers 20) sans rien manger: «On n'avait pas de pain» (vers 20). L'auteur nous rappelle qu'il s'agit d'une «immense armée» (vers 27), sous le commandement d'un aigle (vers 2).. »

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