lecture linéaire: LL.2 LE Dîner DES DUPES L’abbé Prévost
Publié le 14/06/2023
Extrait du document
«
LL.2 LE Dîner DES DUPES
L’abbé Prévost est l’écrivain français précurseur du romantisme
du 18e siecle.
Il rédige l’histoire du chevalier Des Grieux et
de Manon Lescaut en 1731.
Jugé scandaleux, le roman est
condamné en 1733 et 1735.
L’auteur met en scène la passion naissante du chevalier Des
Grieux pour Manon.
C’est pour l’abbé Prévost l’occasion de
réaliser un traité de moral sur les dangers de la passion.
Néanmoins l’abbé Prévost est une personnalité complexe dont,
la vie oscille entre vocation religieuse et les plaisirs
mondains.
L’extrait que nous allons étudiez se trouve dans la seconde
partie du roman et présente une scène dans laquelle l’appât
du gain et l’esprit de vengeance font décider à Manon au
chevalier et M...T d'escroquer le riche G...M..., ., fils de
leur ennemi.
LECTURE DU TEXTE
CE QUI NOUS POUSSE A NOUS DEMANDER COMMENT
CETTE SCENE THEATRAL EXPOSE-T-ELLE la nature
manipulatrice des personnages ?
Nous étudierons dans un premier temps la Début du
stratagème.
Puis, nous mettrons en évidence les jeux théâtraux de
paraître à l'œuvre dans cet extrait.
Enfin, dans un troisième temps, nous analyserons le produit
immoral des Amants.
I) Naissance du stratagème L.1 à 6 (“Nous vîmes
paraître...” à “air de confiance et d’amitié”)
L’extrait s'ouvre sur un rappel de l’heure “Onze heure” et du
moyen de transport “le carrosse” Des Grieux précise que le
repas commence par un échange de politesses convenues,
rapportées au discours indirect.
Pourtant, ce diner est construit sur une duperie comme le
révèle l'antithèse « la trahison dans le cœur » / « un air de
confiance et d'amitié”.
La proposition subordonnée circonstancielle de concession «
Quoiqu'il n'y eût pas un seul de nous qui portât la trahison
dans le cœur » apparait donc cynique : le narrateur plonge le
lecteur dans un monde trompeur fait de faux-semblants.
Le champ lexical des apparences domine d'ailleurs dans ce
paragraphe :
« fort recherchés », « avait feint », « un air de confiance », «
lui paraitre gênant », « m'absentai exprès ».
En quelques lignes et un discours direct, l'abbé Prévost
recrée donc l'atmosphère d'un diner mondain, empli de
sourire faux, et de compliments qui cachent les pires
intentions.
La dernière phrase de ce passage est absolument
capitale car le narrateur nous fait entendre que M.
de G**M**
n'est pas dupe et joue lui aussi un rôle.
II)
UNE SCENE THEATRALE : LES JEUX DE
PARAITRE L.6 à 14 (De “G...M trouva aisément
l’occasion” à “la bonne chère”)
Ce repas est donc l’occasion pour g...M de “déclarer ses
sentiments à Manon”.
La scène est théâtrale dans le sens où les allées et venues du
Chevalier “je m’absentai exprès”, “à mon retour” l.8et9 rappel
les entrées et sorties de personnage dans une pièce de théâtre.
La tournure passive qui désigne Manon et son frère “on ne
l’avait pas désespéré” et le recours à une litote “on ne l’avait
pas désespéré par un exès de rigueur’ suggère ironiquement
l’ardeur mise par le duo frère-sœur dans cette tromperie.
Le résultat attendu est à la hauteur, comme en témoigne le
superlatif : “il était de la meilleure humeur du monde”.
Le rythme binaire et la parataxe (propositions juxtaposées sans
mots de liaison) donnent à voir un duel déguisé entre G...M...et
Des Grieux : Des lignes....
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