Le 19e, siècle de l'affrontement de la science et de la religion ?
Publié le 04/07/2013
                             
                        
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                                Dissertation d'histoire Conférence de Mr Ferragu Léopold Scharwitzel Le 19e, siècle de l'affrontement de la science et de la religion ? Institut d'Etudes Politiques de Paris Premier cycle, première année Dans son Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain, Condorcet présente l'histoire comme le cheminement de la Raison qui prend lentement conscience d'elle-même. L'esprit humain doit lutter contre les superstitions qui l'asservissent. Cette opposition classique entre la Raison qui s'exerce dans les sciences et la religion est assez récente. En effet, la science telle qu'elle existe aujourd'hui, avec ses méthodes (recours à l'observation et au raisonnement) et ses objectifs, est née au 17e siècle. De l'Antiquité à la Renaissance, on parle davantage de « philosophies naturelles «, car la connaissance du monde est alors intimement liée à des fins métaphysiques. Cette science a pris ses distances avec la religion dès lors que les scientifiques ont compris que les Eglises gêneraient leur travail plutôt qu'elle ne le favoriseraient. Dès le 16E et le 17e, des conflits opposaient l'Eglise à des théories susceptibles de contester la validité du dogme. La condamnation de Galilée en 1633 au nom de la Bible en est certainement l'exemple le plus frappant. Mais les éclatants succès de la période 1770-1820 donnent à la science un véritable pouvoir intellectuel et social : elle ne se limite plus à chercher à comprendre le monde, mais elle vise à améliorer la condition de l'homme, notamment par la médecine ou par de nouvelles techniques de production. Elle offre donc une nouvelle éthique du bonheur détachée de l'idée religieuse de grâce ou de salut. Dès lors, elle se pose en compétiteur de la religion. Comment concilier les exigences du dogme et de la foi avec l'évolution de la pensée scientifique au cours du 19e siècle ? Nous verrons d'abord que l'opposition entre science et religion naît au cours du 19e pour devenir une lutte ouverte. Puis, nous analyserons les tentatives de réconciliation des deux domaines initiées par les milieux scientifiques et puis par les Eglises. A. La dichotomie entre science et religion se développe au cours du siècle et finit par paraître insurmontable. 1.Progrès et émancipation des sciences. Le conflit entre la science et la religion naît du décalage croissant de l'autorité « éternelle « et « certaine « des Eglises avec l'observation et l'interprétation des phénomènes naturels. Progressivement, la science s'intéresse à la connaissance de la terre, à la vie animale et végétale, au corps et enfin à l'esprit humain. Cette évolution accroît l'importance de la science dans la vie quotidienne de l'homme du 19e siècle, particulièrement dans la Bildungsbürgertum allemande ou dans les classes moyennes cultivées. L'héritage des Lumières L'autorité théologique avait déjà été érodée par la révolution copernicienne. Mais c'est au 18e siècle que l'attaque de la sciences contre la théologie est la plus vigoureuse, d'autant parce qu'elle s'appuie sur le mouvement philosophique des Lumières. Buffon publie son Histoire Naturelle à partir de 1749. Il rejette l'idée newtonienne de création divine du système solaire, l'attribuant plutôt à un phénomène naturel. Il refuse le Déluge et son estimation de l'histoire de la Terre est en évidente contradiction avec les estimations anté...
 
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                                                                                                                            Dans   son   Esquisse   d’un   tableau   des   progrès   de   l’esprit   humain ,   Condorcet   présente  
l’histoire comme le cheminement de la Raison qui prend lentement conscience d’elle-même.
                                                            
                                                                                
                                                                     
L’esprit   humain   doit   lutter   contre   les   superstitions   qui   l’asservissent.
                                                            
                                                                                
                                                                      Cette   opposition  
classique   entre   la   Raison   qui   s’exerce   dans   les   sciences   et   la   religion   est   assez   récente.
                                                            
                                                                                
                                                                      En  
effet, la science telle qu’elle existe aujourd’hui, avec ses méthodes (recours à l’observation et  
au  raisonnement)  et   ses   objectifs,  est  née  au  17 e
  siècle.
                                                            
                                                                                
                                                                      De l’Antiquité  à  la  Renaissance,   on  
parle   davantage   de   «   philosophies   naturelles   »,   car   la   connaissance   du   monde   est   alors  
intimement  liée  à des fins métaphysiques.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette science a pris  ses distances  avec  la religion  
dès lors que les scientifiques ont compris que les Eglises gêneraient leur travail plutôt qu’elle  
ne   le   favoriseraient.
                                                            
                                                                                
                                                                      Dès   le   16 E
  et   le   17 e
,   des   conflits   opposaient   l’Eglise   à   des   théories  
susceptibles  de contester la validité du dogme.
                                                            
                                                                                
                                                                    La condamnation de Galilée en 1633 au nom  
de   la   Bible   en   est   certainement   l’exemple   le   plus   frappant.
                                                            
                                                                                
                                                                      Mais   les   éclatants   succès   de   la  
période 1770-1820 donnent à la science un véritable pouvoir intellectuel et social   : elle ne se  
limite   plus   à   chercher   à   comprendre   le   monde,   mais   elle   vise   à   améliorer   la   condition   de  
l’homme,   notamment   par   la   médecine   ou   par   de   nouvelles   techniques   de   production.
                                                            
                                                                                
                                                                      Elle  
offre donc une nouvelle éthique du bonheur détachée de l’idée religieuse de grâce ou de salut.
                                                            
                                                                                
                                                                     
Dès   lors,   elle   se   pose   en   compétiteur   de   la   religion.
                                                            
                                                                                
                                                                      Comment   concilier   les   exigences   du  
dogme   et   de   la   foi   avec   l’évolution   de   la   pensée   scientifique   au   cours   du   19 e
  siècle   ?   Nous  
verrons   d’abord  que  l’opposition  entre  science  et   religion   naît   au  cours   du  19 e  
pour  devenir  
une  lutte  ouverte.
                                                            
                                                                                
                                                                      Puis,  nous  analyserons   les   tentatives   de  réconciliation   des  deux  domaines  
initiées par les milieux scientifiques et puis par les Eglises.
A.
                                                            
                                                                        
                                                                      La   dichotomie   entre   science   et   religion   se   développe   au   cours   du  
siècle et finit par paraître insurmontable.
1.
                                                            
                                                                                
                                                                    Progrès et émancipation des sciences.
Le   conflit   entre   la   science   et   la   religion   naît   du   décalage   croissant   de   l’autorité  
«   éternelle   » et «   certaine   » des Eglises avec l’observation et l’interprétation des phénomènes  
naturels.
                                                            
                                                                                
                                                                    Progressivement, la science s’intéresse à la connaissance de la terre, à la vie animale  
et   végétale,   au   corps   et   enfin   à   l’esprit   humain.
                                                            
                                                                                
                                                                      Cette   évolution   accroît   l’importance   de   la  
science   dans   la   vie   quotidienne   de   l’homme   du   19 e  
siècle,   particulièrement   dans   la  
Bildungsbürgertum  allemande ou dans les classes moyennes cultivées.
· L’héritage des Lumières   
L’autorité théologique avait déjà été érodée par la révolution copernicienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais c’est  
au 18 e
  siècle que l’attaque de la sciences  contre la théologie  est la plus vigoureuse, d’autant  
parce   qu’elle   s’appuie   sur   le   mouvement   philosophique   des   Lumières.
                                                            
                                                                                
                                                                      Buffon   publie   son  
Histoire Naturelle  à partir de 1749.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il rejette l’idée newtonienne de création divine du système  
solaire,   l’attribuant   plutôt   à   un   phénomène   naturel.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   refuse   le   Déluge   et   son   estimation   de  
l’histoire   de   la   Terre   est   en   évidente   contradiction   avec   les   estimations   antérieures,   fondées  
sur la Bible.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il finit par être condamné par la Sorbonne et se rétracte.
                                                            
                                                                                
                                                                    L’idée d’évolution, qui  
sera   la   pomme   de   discorde   entre   théologiens   et   scientifiques,   commence   à   apparaître   en  
astronomie   avec   Kant   ( Histoire   générale   et   théorie   des   cieux )   ou,   un   peu   plus   tard,   avec  
Laplace ( Exposition du système du monde ).
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, sans remettre en cause le dogme de façon  
radicale   (à   l’exception   de   la   période   révolutionnaire),   le   18 e
  prépare   le   terrain   aux   grands  
bouleversements du siècle suivant..
                                                                                                                    »
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- Bertrand Russell, Science et religion (résumé et analyse)
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                