LAVOISIER, Antoine Laurent de
Publié le 17/01/2022
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des mélanges.
Robert Boyle s'intéressa également au phénomène de la combustion, qui était alors une grande énigme, mais lemanque de précision des appareils de mesure, notamment pour évaluer les masses de matière échangées dans lesréactions, empêcha Boyle d'en percer les secrets.
La combustion était également au centre des préoccupations du chimiste allemand Georg Stahl (1660 - 1734).
Selonce dernier, les corps inflammables contiennent une substance, appelée le phlogistique, qui se dégage lors de lacombustion.
Cette théorie fut au centre des débats et des théories jusqu'aux découvertes de Lavoisier.
Lavoisier et la chimie moderne
L'essor de la chimie moderne s'est poursuivi avec le Français Antoine Laurent de Lavoisier (1743 - 1794).
Né à Parisle 26 août 1743, Lavoisier fit ses études au collège Mazarin, où, élève brillant, il apprit les bases de l'astronomie etdes mathématiques, de la botanique et de la chimie.
C'est en chimie qu'il se fit remarquer.
En 1768, à vingt-cinqans, il fut nommé chimiste associé à l'Académie des sciences.Il devint par la suite le directeur de cet institut, en1785.
Lavoisier consacra ses premiers travaux au gypse (sulfate de calcium), roche minérale dont il étudia la compositionet les réactions chimiques.
En étudiant la combustion, il effectua ses premières grandes découvertes, qui firentl'objet d'une communication à l'Académie des sciences le 1 er novembre 1772.
Grâce à des balances extrêmement sensibles, Lavoisier observa que les masses du soufre et du phosphore augmentaient lors de leur combustion dansl'air.Il attribua ce phénomène à une absorption "d'air", alors qu'à l'inverse la litharge (en fait un oxyde de plomb)était réduit à un élément plus léger (du plomb métallique), lorsqu'elle était chauffée en présence de charbon, ladifférence de masse étant due cette fois-ci à une "émission d'air".
La nature de cet "air" remettait en cause les théories sur le phlogiston, ce fluide particulier que l'on supposaitinhérent à tout corps inflammable et qui était censé produire la combustion en abandonnant ce corps.
Le chimistesuédois Carl Wilhelm Scheele (1742 - 1786) avait notamment observé que cet "air de feu", qui s'échappait lors decertaines réactions chimiques, entretenait la combustion, à la différence d'une autre fraction de l'air qui, elle, serévélait inerte.
De son côté, en Angleterre, Joseph Priestley (1733 - 1804) avait noté que les plantes libéraientégalement un gaz spécifique, indispensable à la vie animale.
Lui aussi recueillait dans les réactions chimiques cet "airde feu" qui entretenait la combustion : le 1 er août 1774, il parvint à isoler ce gaz à l'état pur, à partir d'oxyde de mercure chauffé.
La découverte de l'oxygène
Lorsque Lavoisier eut connaissance des travaux de Priestley, il en saisit promptement la signification : la combustiond'un corps correspondait à sa combinaison avec le gaz nouvellement identifié qu'il nomma "oxygène".
Lavoisiers'attacha à en calculer la proportion dans l'air, en avril 1777, au cours d'une expérience restée célèbre : sous unecloche remplie d'air, il chauffa du mercure pendant douze jours et douze nuits jusqu'à ce que tout l'oxygènedisparaisse de l'air pour se combiner au métal, causant une diminution du volume d'air sous la cloche d'environ uncinquième.
Le chercheur en déduisit que l'oxygène était présent dans l'air à hauteur de 20% environ.
Quant au gazrestant sous la cloche (80%), il ne semblait jouer aucun rôle dans la respiration des animaux.
Ainsi, Lavoisier lenomma "azote", c'est-à-dire "sans vie" (du grec a , "privé" et zoe , "vie").
Le Traité élémentaire de chimie
Après avoir déterminé la nature chimique de l'air, Lavoisier établit celle de l'eau, qu'il identifia comme étant unecombinaison d'oxygène et d'hydrogène.
Il découvrit également la composition de l'alcool et passa en revue lesprincipales substances connues afin de définir s'il s'agissait de corps simples, de composés ou de mélanges.
Avecl'aide d'un autre éminent chimiste, le Français Claude Berthollet (1748 - 1822), Lavoisier s'intéressa particulièrementà la combustion de la poudre à canon et, en 1787, mit au point un nouveau système de nomenclature chimiquerationnelle.
Mais ce fut surtout son Traité élémentaire de chimie , publié en 1789, qui résuma l'ensemble de ses travaux : il y dressa, entre autres, la liste d'une trentaine de substances jugées élémentaires, parcequ'indissociables en éléments plus simples par les méthodes chimiques alors connues.
On trouve dans la liste de Lavoisier les éléments hydrogène, azote, oxygène, soufre, phosphore et carbone, lesradicaux des oxydes chlorhydrique, fluorique et borique (le chlore, le fluor et le bore) et les corps simples (arsenic,bismuth, les métaux antimoine, argent cobalt, cuivre, étain, fer, manganèse, mercure, molybdène, nickel, or, platine,plomb, tungstène et zinc).
Des composés chimiques y figurent par erreur comme la chaux, la magnésie et la silice(calcium, magnésium et silicium n'ont pas encore été isolés), ainsi que la lumière et la chaleur.
Une mort tragique
L'année 1789 marqua tout à la fois l'apothéose de la carrière de Lavoisier et l'imminence de sa mort.
D'origine noble,Lavoisier avait profité, sous le règne de Louis XVI, du statut de fermier général, c'est-à-dire de percepteur desimpôts.
Les foudres de la Terreur ne l'épargnèrent pas.
Le législateur révolutionnaire Jean-Paul Marat accusa.
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