LA PSYCHOBIOLOGIE (Sciences et Techniques)
Publié le 17/01/2022
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GOLGI ET CAJAL
Jusqu'en 1873, la structure du système nerveux est demeurée invisible à l'œil humain.
Cette année-là, Camillo Golgi (1843-1926),médecin dans un petit hôpital pour incurables d'Abbiategrasso, met au point une méthode de coloration à base d'imprégnation departicules d'argent qui permet d'observer au microscope le tissu et la cellule nerveuse.
L'avantage de cette méthode est que,même si elle ne colore que 10 % des cellules, ces dernières sont très bien mises en évidence, ce qui permet de les analyser avecprécision.
Les images montrent que chaque cellule est formée d'un corps central duquel partent un prolongement long et fin,l'axone, et d'autres prolongements courts se présentant en arborescence, les dendrites (neurone).
Golgi ne parle cependant pasde neurone, terme introduit par H.
W.
Waldeyer en 1891 pour identifier l'unité anatomique et fonctionnelle du système nerveux,la cellule nerveuse.
Golgi pense à tort que les neurones sont des unités et forment entre eux un réseau diffus, thèse contestée parWaldeyer et par l'Espagnol Santiago Ramón y Cajal (1852-1934), professeur d'anatomie.
Pendant quelques années s'opposentdeux conceptions du système nerveux, la conception « réticulaire » de Golgi et la conception « cellulaire » de Cajal.
Grâce à unevariante de la technique de Golgi, le savant espagnol approfondit l'étude du tissu nerveux, commence les premières recherchessur le développement embryonnaire du cerveau et devient un tenant inconditionnel de la théorie neuronale selon laquelle lescellules sont des unités distinctes, même s'il existe entre elles des contacts très étroits en certains points.
Là où les images aumicroscope montrent un contact direct entre les cellules, il y a en fait un espace très petit, trop petit pour être vu, dit Cajal, quiavance en outre l'idée que la conduction des signaux nerveux le long de la cellule se fait dans un ordre précis, des dendrites versle corps de la cellule et l'axone, et jamais dans le sens contraire.
RÉFLEXES CONDITIONNÉS
Ivan P.
Pavlov (1849-1936), diplômé de l'université de Saint-Pétersbourg, où il passe le reste de sa vie, commence, en 1879,des études sur les réflexes conditionnés.
Grâce à ses recherches sur les chiens, Pavlov démontre que la salivation, ou réflexesalivaire, est stimulée non seulement de façon directe, par la présence de la nourriture dans la bouche, mais aussi de façonindirecte, ou conditionnée.
Si, pendant un certain temps, l'animal reçoit la nourriture (stimulus inconditionné) après avoir entendule son d'une cloche (stimulus conditionné), le son seul suffira finalement à stimuler la salivation, qui se présente donc comme unréflexe conditionné.
Les recherches sur la sécrétion de l'estomac aboutissent à des conclusions analogues.
Moyennant unconditionnement approprié, le chien sécrète le suc gastrique quand il a encore la nourriture en bouche.
Tout comme il est possiblede d'apprivoiser un animal, il est aussi possible de le conditionner.
S'inspirant de la théorie de Sechenov sur le mécanisme réflexede l'activité psychique, Pavlov propose un deuxième et un troisième ordre de réflexes conditionnés, mis en œuvre selon lui dans l'apprentissage du langage et de la pensée symbolique.
L'idée fondamentale est que, au moyen des réflexes conditionnés, unorganisme s'adapte aux changements du milieu en mettant au point des formes de comportement qui lui permettent de survivre.
Les études de Pavlov auront une influence profonde sur la physiologie et sur la psychobiologie ultérieures.
Par exemple, onpensera pendant longtemps que la production de sucs digestifs et la digestion sont régulées par le système nerveux, alors que celan'est pas exact.
En outre, c'est de Pavlov que s'inspireront de nombreuses études sur l'apprentissage et sur la maladie mentale et,en particulier, le courant de pensée appelé « béhaviorisme ».
LES THÉORIES DE SHERRINGTON
À peu près à l'époque où Ivan P.
Pavlov aborde l'étude des réflexes conditionnés, le physiologiste Charles S.
Sherrington (1857-1952), de l'université de Londres, entame une étude systématique des réflexes spinaux, les réflexes élémentaires responsables,.
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