La pierre de ROSETTE (Jean-François Champollion)

« Quelques mois après sa découverte par un officier français, le lieutenant Pierre Bouchard, en juillet 1799, on lit à propos de la Pierre de Rosette dans le Courrier d'Égypte : “ Cette pierre offre un grand intérêt pour l'étude des caractères hiéroglyphiques, peut-être même en donnera-t-elle enfin la clef .

” La stèle mise à jour est un bloc de granite d'un peu plus d'un mètre de haut sur lequel figurent trois écritures.

L'une est grecque, la deuxième démotique, la troisième hiéroglyphique.

On traduit du grec sans difficulté aucune le texte d'un décret qui institue le règne de Ptolémée V et proclame son culte dans tous les temples de l'Égypte.

Et l'on commence de croire que ce texte est la traduction de ceux qui sont gravés à l'aplomb...

Mais le général Menou sans renforts doit capituler à Alexandrie et y signer le 8 septembre 1801 un traité qui permet à l'Angleterre d'emporter la pierre à Londres.

En 1819 paraît dans l' Encyclopaedia Britannica un article de Thomas Young qui assure que l'écriture démotique dérive de celle des hiéroglyphes.

S'il a pu identifier les noms de Ptolémée, de Bérénice et de Cléopâtre, il demeure incapable de déchiffrer dans les hiéroglyphes des valeurs alphabétiques ou phonétiques.

Le 21 avril 1809, Jean-François Champollion a écrit à son frère : “ Tu me conseille d'étudier l'inscription de Rosette.

C'est justement là par où je veux commencer .

” Treize ans plus tard, le même Champollion qui n'a pas voulu aller à Londres voir la pierre de Rosette, lit le 27 septembre 1822 devant l'Académie des inscriptions et belles lettres sa Lettre à M.

Dacier .

Les hiéroglyphes ont cessé d'être une énigme indéchiffrable.. »