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La littérature romantique (XIXe siècle)

Publié le 22/02/2012

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La primauté de la passion. «Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire», disait Victor Hugo, qui proclamait aussi, dans la préface d'Hernani: «Le romantisme, c'est le libéralisme en littérature.» Le romantisme, réaction contre les consignes et les thèmes classiques, était avant tout l'expression d'une sensibilité nouvelle. L'émotion, l'imagination, prenaient le pas sur le rationalisme et l'esprit d'analyse. De tant de bouleversements — Révolution, émigration, guerres impériales — surgissait une littérature exaltant le sentiment individuel, s'adressant plus au coeur qu'à l'intelligence. Jadis, poètes et romanciers exprimaient leurs opinions et leurs états d'âme par l'intermédiaire de personnages fictifs. Désormais, ils n'hésiteront pas à les livrer directement, à la première personne, avec une sombre ou fiévreuse délectation.

« Le Roman français au x1xe siècle Au XIX' siècle, la littérature française est traversée par des courants complémentaires et féconds: romantisme, réalisme naturalisme, symbolisme.

Le ;oman y devient un genre littéraire majeur.

Majeur d'abord par le succès qu'il obtient auprès du public.

Majeur surtout grâce à des créateurs de génie: Stendhal, Balzac, Hugo, Flaubert, Maupassant, Zola et quelques autres ...

G e~re li ttéraire cultivé depuis plusieurs SI~cles, le roman connaît un regain de vita­ lite dans la France littéraire du XIX' siècle.

Au début de ce siècle, au moment de l'essor du mou­ vement romantique européen , les romans auto­ biographiques sont très en vogue.

L'auteur s'y livre à des confidences personnelles, le plus souvent sous couvert de fiction et d'invention ou bien en s'inventant une vie imaginaire, libre~ent rêvée à partir des circonstances de sa propre exis tence.

Une ~econ?e orientation du genre romanesque , à la meme epoque, se tourne vers le passé: sous l'impulsion de l'Anglais Walter Scott, on se met à écrire des romans historiques (comme Notre­ Dame de Fbris ou l'Homme qui rit de Victor Hugo, ou bren les romans d'Alexandre Dumas).

Cependant, la tendance la plus affirmée du roman français est le réalisme.

De Stendhal à Zola, en passant par Balzac et Flaubert, les grands romanciers affirment un souci constant de peindre les réalités de leur temps , politiques, sociales, économiques ...

Leur travail se veut documentaire.

Dans sa préface du Rouge et le Noir (1830), Stendhal exploite la métaphore du reflet: "Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route .

Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux , tantôt la fange des bourbiers de la route .

•• Parfois, le but ouvertement affiché est d'égaler les hommes de science; l'ambition créa­ trice d'une ampleur démesurée , qui vise à l'ex­ haustivité ou à la rigueur scientifique , conduit à l'élaboration de sagas ou de cycles romanesques monumentaux (la Comédie humaine de Balzac ou les Rougon-Macquart de Zola).

Les romanciers enregistrent les mutations de la société française, s'intéressent aux grands bouleversements poli­ tiques et historiques que vit le pays: la bataille de Waterloo (1815) est évoquée dans la Chartreuse de Fbrme de Stendhal et dans les Misérables de Hygo ; la révolution de 1848 est retracée dans l'Education sentimentale de Flaubert.

Les œuvres de Stendhal et de Balzac font resurgir la France de la Restauration (1815-1830) ou de la Monar­ chie de Juillet (1830-1848).

Zola illustre l'appétit de vivre du second Empire (1850-1870 ).

Mais, si le réel est saisi avec un souci docu­ mentaire , il est aussi transfiguré par le travail de J'écrivain.

La réalité est toujours construite , inter­ prétée, façonnée par le regard du romancier; il l'ordonne, la dramatise , l'agrandit, la simplifie, l'embellit par son art du récit et les singular ités de son style.

Pour reprendre l'image de Stendha l , tl faut bien que quelqu 'un tienne le miroir pro­ mené sur la grande route , l'oriente vers telle ou telle direction , selon ses choix personne ls, selon la conception qu'il a de la beauté et de la vérité.

Le romantisme Au début du XIX' siècle, le romantisme, venu du nord de l'Europe , d ' Allemagne notamment, gagne la France.

Il s'affirme en réaction contre le rationa­ lisme du siècle des Lumières (x v ur siècle).

Il privi­ légie l'instinct , les forces de l'irrationnel, la singu­ larité du moi , les fantaisies de l'esprit et de l'imagi­ nation.

Influencée par les romans de Jean­ Jacques Rousseau (la Nouvelle Héloïse , 1761) et de l' Allemand JW Goethe (les Souffrances du jeune Werther, 1774) , la génération romantique se lance dans des œuvres où la confidence person­ nelle devient le thème principal.

Culte d 'un moi douloureux , volonté de s'épancher, de commu­ nier avec la ature, de faire s'accorder ses états d'âme avec les paysages deviennent l'apanage de la génération romantique.

Le moi, souvent en proie à un profond mal de vivre, s'exam ine, se raconte , s'analyse , se répand en amertume ou en sarcasmes.

La première génération romantique , celle qui a vécu la tourmente de la Révolution française , repr e nd les thèmes du Werther de Go the: Oberman de Senancour (1770-1846), Adolphe de Benjamin Constant (1767-1830 ), René ~ Au xx- siècle , le cinéma a puisé dans les chefs­ d 'œuvre littéraires du XIX" siècle.

Le roman de Gustave Flaubert , Madame Bovary , a suscité plusieurs adaptations à l'écran, donnant aux actrices l'occasion d 'interpréter le rôle émouvant d' Emma Bovary (Jennifer Jones sur l'affiche ci-contre, dans un film de l'Américain Vincente Minnelli; plus récemment , Isabelle Huppert dans un film de Claude Chabrol).

' Dans les années 1950 , Gérard Philipe a incarné pour le cinéma deux héros stendhaliens: le sombre et ambitieux Julien Sorel dans le Rouge et le Noir , mais aussi Fabrice del Dongo , aristocrate milanais, énergique, enthousiaste, épris de gloire et d'amour.

de Chateaubriand (1768-1848) sont des romans autobiographiques peignant des âmes jeunes, inquiètes et pleines d'élans inaboutis , qui culti­ vent avec volupté la solitude et la mélancolie , par­ fois jusqu 'au dégoût de soi.

fuur la seconde génération des romantiques , Alfred de Musset (1810-1857), Théophile Gautier (1811-1872) , Gérard de erval (1808-1855) , l'insa-. »

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