la fouine
Publié le 12/11/2012
Extrait du document
«
combat à cheval , ce qui peut paraître insignifiant mais qui a en réalité de l'importance car un cheval coûte
cher et constitue de ce fait une marque de prestige, de richesse, de supériorité.
L'ascension sociale progressive des chevaliers
L'accès à la chevalerie constitue un bon moyen pour connaître une ascension sociale .
Cependant, cette
promotion n'est pas systématique.
Le titre de chevalier pouvait se perdre si le chevalier en question était
malade par exemple et que par conséquent, il ne pouvait plus assurer sa fonction militaire.
En outre, le
chevalier pouvait avoir subi des blessures graves durant une bataille ou un affrontement et ne plus pouvoir
combattre par la suite.
De fait, il perdait son statut et était petit à petit oublié de la société.
Au cours du
Moyen Âge, les chevaliers se sont rapprochés et unifiés durant les combats, à la guerre , et ont fini par
former un véritable ordre social à part.
Pendant les tournois , les chevaliers s'affrontaient pour gagner du
prestige et de la renommée et espérer connaître une ascension sociale par un mariage avec la fille d'un
seigneur par exemple.
Aussi, par ce facteur d'union entre membres de la chevalerie et de la noblesse , un
processus de fusion s'est opéré au cours du Moyen Âge entre la chevalerie et la noblesse, si bien qu'il
devenait de plus en plus difficile de distinguer les deux ordres, les deux ensembles.
Mais ce processus
majeur dans l'histoire de la chevalerie s'est opéré sur plusieurs siècles, ce fut un long et lent processus qui
a abouti à une véritable réunion, une assimilation des deux groupes sociaux aux XIV e
et XV e
siècles.
Ce
processus a débuté lors de la Renaissance du XIIe siècle : au cours de ce siècle, la chevalerie tend de plus
en plus à se confondre avec la noblesse dirigeante, et s'affirme comme un modèle par son prestige, sa
cohésion en tant que groupe 2
.
Cette chevalerie, contrairement au mythe faisant du chevalier un être mal
dégrossi qui balance entre la brutalité de sa fonction et la rudesse de son milieu, témoigne par ailleurs d'un
intérêt grandissant pour les manifestations littéraires, en particulier pour les poèmes les plus distrayants à
la création desquels certains s'essaient même (tel Wolfram von Eschenbach , auteur de Parzival ou les
chevaliers itinérants que sont les troubadours comme Gui d'Ussel , Guillaume IX ), ou encore l'histoire, en
tout cas celle de leur propre lignage (ainsi les comtes de Guînes font rédiger leur histoire par le magister
Lambert d'Ardres ) 3
.
Ces chevaliers lettrés apprennent dès leur enfance à lire en latin dans le psautier de
leur mère puis lisent les classiques latins, ce qui leur permet de parler de littérature avec les clercs savants
et les incite à réprimer leur violence (tel le chevalier Gervais de Tilbury qui devient juriste).
De même, la
poésie et la courtoisie polissent ce chevalier, allant jusqu'à le rendre plus charitable envers son prochain 4
.
D'un point de vue militaire , la chevalerie va progressivement imposer sa prépondérance sur les champs de
bataille , et cela dès le milieu du XI e
siècle, tout particulièrement en France .
En effet, les chevaliers
deviennent les combattants, les guerriers par excellence, l' élite de l' armée , un ordre militaire prestigieux
qui bâtit sa renommée sur ses exploits et victoires militaires.
Son action se révèle de plus en plus décisive
lors des batailles ; c'est elle qui décide de la victoire ou de la défaite.
Par conséquent, son prestige en est
rehaussé.
La bataille de Bouvines qui se déroula le 27 juillet 1214 est un bon exemple pour illustrer cette
idée.
En effet, l'action de la chevalerie décida en grande partie de la victoire française.
Mais cette place
centrale qu'occupe la chevalerie sur le champ de bataille s'appuie sur un passé qui les prédisposait déjà à
s'imposer.
En effet, dès l' époque carolingienne , la cavalerie tenait une place centrale dans l'armée.
Les rois
francs , dès Charles Martel , avaient privilégié l'utilisation de la cavalerie lors des affrontements.
De fait, la
chevalerie était encline à s'imposer par la suite comme un ordre social à part, supérieur.
Le rôle de l'Église
À ses débuts, la chevalerie n'était nullement valorisée par l' Église comme le précise Jean Flori 1
.
Effectivement, si cette dernière soutenait et défendait entièrement les chevaliers partant en croisade , elle
dénonçait ceux qui risquaient leur vie non pas pour Dieu mais pour de l' argent pendant les tournois
notamment.
À la base, elle voyait les chevaliers comme des hommes obéissant à leur seigneur et usant de
la violence pour s'imposer et appliquer leur autorité dans les domaines qu'ils devaient contrôler et
surveiller.
Il y avait également cette vision du cavalier errant, sans but ni objectif précis, qui pillait et
commettait des vols et autres rapts pour subvenir à ses besoins.
L'Église a fortement contribué à
influencer la chevalerie et à modifier ses valeurs, ses devoirs.
Elle a utilisé cet ordre pour en faire des
défenseurs de leurs propres causes.
Elle a en cela incité les chevaliers du siècle à devenir des Milites
Christi , autrement dit des "Chevaliers du Christ" au service de Dieu.
Pour ce faire, l'Église a ainsi assuré.
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