Jean-Honoré Fragonard
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
FRAGONARD
1132-1806
NÉ à Grasse en I 732, Jean-Honoré Fragonard vient tout jeune à Paris.
A dix-huit ans,
il entre chez
Chardin, qu'il quitte six mois plus tard pour Boucher.
Grand Prix de Rome en 1752,
il passe
d'abord trois ans à Paris à l'Ecole des Elèves Protégés, dirigée par Carle Van Loo.
Il gagne
Rome en 1756, y séjourne trois ans à l'Académie de France, sous l'égide de Natoire et, son temps
achevé, visite l'Italie.
Il rentre à Paris en 1761.
Ces longues études
l'ont pourvu de la plus solide culture.
Trop jeune, il n'a guère pro
fité des leçons de Chardin, mais doit à Boucher un brio qu'explique seul un labeur acharné.
Van Loo et Natoire l'astreignent à la copie des maîtres.
L'abbé de Saint-Non l'accueille à la
villa d'Este avec Hubert Robert.
La campagne et les jardins inspirent ces grandes sanguines
où déjà s'affirme sa maîtrise.
Tintoret, Tiepolo, Solimène, Giordano éveillent
en son tempéra
ment méridional des résonances profondes, tandis que son génie s'accorde mal à celui des grands
maîtres classiques.
C'est à Boucher, féru des écoles
du Nord, qu'il doit leur révélation.
Tout jeune, il copie
Rembrandt, avant d'étudier les Rubens de la Galerie du Luxembourg.
L'influence, si nette dans
ses œuvres, des paysagistes et des intimistes hollandais, comme celle des portraits de Hals, s'ex
plique par la présence de leurs toiles dans les collections parisiennes.
Quelques copies cependant
exigent l'hypothèse d'un voyage en Flandre et en Hollande.
En 1773 - I 774, un second voyage
en Italie lui permet de visiter au retour les galeries de Dresde et de Vienne.
La légende d'ùn
Fragonard inculte et paresseux s'efface devant les faits.
L'artiste le plus fantaisiste du XVIIIe
siècle n'a cessé de pratiquer les maîtres.
Le sfumato corrégien lui est aussi familier que les vapeurs
murillesques.
Il emprunte à Rembrandt et aux vénitiens modernes la technique de l'eau-forte
libre,
du griffonis de peintre-graveur.
A Rembrandt encore, sa lumière et l'usage du dessin au
pinceau; à Hals, ses plis en coup de fouet; à Ruysdael, ses ciels immenses et nuageux, son sens
du paysage réaliste; à Miéris, ses scènes de genre et ses robes de satin.
Il a la santé de Rubens
et son
amour de la vie.
Ces emprunts innombrables, il les assimile et les
marque de la griffe de son génie.
Elle ap
paraît toujours aux familiers de son œuvre, à travers cette infinie variété d'inspiration et de tech
nique, dont chaque aspect suffirait à la gloire d'un artiste.
Tour à tour sensuel ou rêveur, passion
né ou ému, tendre
ou spirituel, il sait exprimer, par l'accord des lignes, l'harmonie des couleurs,
la qualité de touche, le choix de l'éclairage, la juste ambiance qui sied au thème choisi.
Son pin
ceau estmoelleùx ou emporté, précis ou vague, il empâte sa toile ou l'effleure à peine.
Ses petits
paysages sont presque monochromes,
ses mythologies débordantes de couleurs fantastiques, ses
scènes galantes ont les nuances les plus tendres et certaines de ses toiles sont baignées d'or et
d'ambre recuit.
Parfois calmes, classiques, équilibrées, ses compositions sont souvent ·diagonales,
ses personnages saisis en plein élan.
Il pratique l'huile, le pastel, la miniature, la gouache, l'eau
forte même.
Dessinateur, il donne sa faveur au lavis de bistre et à la sanguine.
Quelque procédé.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Jean-Honoré Fragonard a-t-il peint Le Verrou ?
- Jean-Honoré Fragonard : Les Hasards heureux de l'escarpolette
- Fragonard, Jean-Honoré - vie et oeuvre du peintre.
- FRAGONARD Jean-Honoré : Les Deux amies (analyse du tableau).
- FRAGONARD Jean-Honoré : Le Colin-Maillard (analyse du tableau).