Jacques Lefèvre d'Etaples

« Jacques Lefèvre d'Étaples v 1460 - 1536.

Natif d'Étaples, en Picardie, Jacques Lefèvre accomplit plusieurs séjours en Italie où il s'initie à laphilosophie antique.

Il devient maître ès Arts de l'université de Paris où il se fixe à partir de 1505.

Ses premierstravaux sont consacrés à l'édition des oeuvres d'Aristote qu'il entreprend de débarrasser des gloses accumuléesdurant le Moyen Age.

Il rencontre Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Ange Politien et découvre, par l'intermédiaire del' École néo-platonicienne, la tradition dionysienne et "Les Livres hermétiques" qu'il édite en 1494.

Protégé parGuillaume Briçonnet, évêque de Lodève et abbé de Saint-Germain-des-Prés, il accomplit une retraite dans sonabbaye, de l'été 1508 au printemps 1521.

C'est là que s'opère un tournant dans l'oeuvre du commentateur deLefèvre.

Spirituel humaniste, Lefèvre est en quête d'une méthode de lecture qu'il définit lui-même comme d'un"nouveau genre d'exégèse" et qu'il met en oeuvre dans une série de publications relatives à la Bible.

En 1509, paraît"Le Quintuplex Psalterium" (ou "Psautier Quintuple") qui juxtapose cinq versions du "Psautier" et accompagne chaquepsaume d'un résumé, de notes et de méditations.

A mi-chemin entre le respect et l'audace, Lefèvre abandonne enfait le système traditionnel de lecture de l'Écriture (littéraire, anagogique, moral et allégorique) pour affirmer l'unicitéde sens des textes sacrés: le sens de l'Ancien Testament est le sens spirituel.

Dans son édition commentée des"Épîtres de Saint-Paul" (1512), il déclare que l'Écriture est la source unique du dogme et que la foi est plusimportante que les oeuvres, double affirmation que la Réforme développera par la suite.

Inquiété par la Sorbonne,Lefèvre s'enfuit à Strasbourg, puis accepte l'hospitalité de Marguerite de Navarre à Nérac (1525).

C'est là qu'ilachève son grand oeuvre, la Sainte Bible en français qui paraît à Anvers en 1530.

Ne visant d'autre but qued'introduire à une lecture plus facile et à une compréhension plus immédiate du texte sacré, ce révolutionnairemalgré lui, qui jusqu'au bout a tenté l'impossible conciliation entre tradition des Pères et humanisme, s'éteint à Néracen 1536, année même de la mort d' Érasme.. »