FICHE Tx. 20 / Acte 4, Scène 5, Tartuffe, Molière

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20 / Acte 4, Scène 5, Tartuffe, Molière Le XVIIe siècle est un siècle majeur en littérature, marqué par deux courants littéraires – à savoir le baroque ayant marqué l'art et l'architecture, sans oublier la musique et la danse, ainsi que le classicisme se définissant par 3 mots clés : la clarté, la rigueur et la raison lesquels s’accompagnent de règles édictées en littérature ; notamment pour le théâtre avec la règle des 3 unités.

Durant cette période-là, le théâtre connaît une évolution considérable.

Il devient un genre noble, avec des tragédies écrites en vers ayant pour but de susciter la terreur et la pitié et avec les comédies – notamment avec Molière – le but est de faire réfléchir sur le comportement des Hommes et c’est ce qu’il propose d’ailleurs en 1664, dans sa pièce de théâtre Tartuffe.

Celle-ci est controversée et sera interdite par le roi et ne sera autorisée qu’en 1669, après avoir connu quelques maniements.

Elle relate l’irruption de Tartuffe, dans la famille d’Orgon et Elmire. Dans le cadre de cet extrait, porté à notre étude : il s’agit de la Scène 5 de l’Acte IV, dans laquelle Elmire tend un piège à Tartuffe pour prouver à son mari que ce n’est qu’un imposteur. Dès lors, nous verrons dans quelles mesures la ruse d’Elmire est-elle mise au service de la révélation de l’hypocrise de Tartuffe ? Afin d’y répondre, je verrais alors les 4 mouvements qui constituent cet extrait, à savoir un comique entre Elmire et Tartuffe (vers 1 à 18), qui induit un échange comique trivial (vers 19 à 26), puis de plus en plus inquiétant (vers 27 à 45) avant d’analyser la provocation d’Orgon (vers 46 à 53). Je vais dès à présent passer à la lecture du texte… Dans le cadre du premier mouvement, Elmire formule une question oratoire et emploie le pronom relatif “ce que vous voulez” (vers 1).

En retour, Tartuffe veut embarrasser Elmire, qui a pris son époux, à témoin caché, laquelle cherche à faire tomber le masque de Tartuffe qui va devenir le trompeur trompé.

Dans les premiers vers, les rimes suivies marquent son obsession.

L’expression “sans offenser le ciel” indique une provocation d’Elmire qui rappelle son statut de soi-disant religieux.

Tartuffe, de son côté, réduit le “ciel” à “peu de choses” (vers 4), qui correspond à une périphrase dépréciative montrant un désintérêt réel pour le sacré.

Par la suite, l’allocution verbale “Lever un tel obstacle” fonctionne en antithèse avec “est à moi peu de choses”.

Tartuffe est également un pseudo chevalier, prêt à tout pour conquérir le cœur de sa belle et va inciter Elmire à la tentation dans la négation totale “et cela ne doit pas retenir votre cœur” (vers 5).

Le mot “ciel” est repris d’une réplique à l’autre, ce qui indique qu’il est le point central pour les personnages.

Par ailleurs, il y a 4 occurrences du pronom “je” sur 6 vers et 3 occurrences du mot “ciel” sur 3 vers ; ce qui veut dire que Tartuffe veut gagner la partie contre la religion et se présente comme un Dom Juan.

Elmire assimile la foi et la vertu, à la peur du châtiment avec l’emploi de “Mais des arrêts du ciel on nous fait tant de peur !” (vers 6).

Ensuite, dans la tirade de Tartuffe, nous remarquons des allitérations en -S avec “dissiper” et “scrupules” ; en référence au serpent dans le passage biblique.

Tartuffe qualifie de ridicule les répliques d’Elmire et se donne le beau rôle avec l’apostrophe “Madame, et je sais l’art de lever les scrupules”.

Par la suite, le verbe “Étendre” au vers 12 rappelle sa prétention de croire qu’il peut envahir le cœur d’Elmire et la famille d’Orgon.

Elmire est vue comme un objet car est employée la négation restrictive “Vous n’avez seulement qu’à vous laisser conduire”.

Le jeu sonore dans “le mal sur moi” indique que Tartuffe incarne le mal.

Le COI “de tout” montre que Tartuffe est uniquement porté sur lui-même, le masque tombe, donc le stratagème d’Elmire fonctionne.

De +, dans la gradation “Vous n’avez seulement qu’à vous laisser conduire. Contentez mon désir” (vers 16/17), Tartuffe dévoile une démesure inquiétante et ne peut plus se faire passer pour.... »