dormeur du val
Publié le 06/06/2024
Extrait du document
«
Au XIXe siècle, le symbolisme donne la possibilité a de nombreux des
symboles pour afin d’évoquer leur idée et émotion.
C’est ainsi qu’Arthur
Rimbaud âgé de 16 ans, adolescent tourmenté rédige au cours de deux fugues
en 1870, 22 poèmes réunis par la suite dans un recueil nommé Cahiers de Douai
publié en 1919.
On retrouve notamment dans ce recueil le poème « Le Dormeur
du val » est une évocation du conflit qui oppose en 1870 la France et la Prusse.
Le sonnet est construit sur la description apparemment paisible d'un soldat dans
une nature magnifique mais propose une chute en fin de poème révélant les
horreurs de la guerre.
Comment Rimbaud fait-il une dénonciation subtile de la guerre à travers son
poème ?
Le poème se structure en quatre mouvements :
L.1-4 : un cadre naturel idyllique
L.5-8 : L’apparition du jeune soldat
L.9-11 : La description du soldat endormi
L.12-14 : La révélation final
Le sonnet « Le Dormeur du val » instaure des contrastes frappants : entre
le mouvement de la nature et l'immobilité du soldat, entre les couleurs, entre le
chaud et le froid, entre la vie et la mort.
Il est construit selon une progression
dramatique qui conduit le lecteur à passer d'une nature luxuriante et idyllique à
une nature conçue comme le dernier lit d'un soldat tué à la guerre.
On peut donc rapprocher ce poème du poème “Le Mal” d’Arthur Rimbaud dans
lequel il décrit sont antimilitarisme et aussi la guerre franco-prussienne.
TEXTE 14 LE DORMEUR DU VAL
MOUVEMENT 1 : UN CADRE NATUREL IDYLIQUE
Ce premier quatrain en alexandrins à rimes croisées dépeint un havre naturel de
paix où la nature est omniprésente en mouvement Champs lexicale de la nature
“C’est un trou de verdure où [chante une rivière]” : présentatif, terme,
personnification : montre une volonté de description picturale.
Le poète va
s’adresser à l’imaginaire du lecteur.
évoque un havre de paix, mais peux
également désigner une tombe à la 2e lecture, ce qui donne une impression de
fête et d’harmonie mise en valeur par son anteposition.
“[Accrochant follement] aux herbes des haillons” : adverbe : évoque
également la gaité
“D’argent ; où le soleil, de la [montagne fière]” : personnification :
Le tableau baigne dans un paysage lumineux avec le champ lexical de la lumière
: “D’argent” ; “Luit”(verbe) ; “soleil” ; “rayons”.
Les deux enjambements des
vers 3 et 4 participent d’ailleurs à mettre en valeur cette lumière omniprésente.
Le lecteur est donc immédiatement ébloui par cette explosion de couleurs.
“Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons”
: présentatif et
métaphore : permet de clore la description.
Cette métaphore permet, en plus de
renforcer la lumière du tableau, d’évoquer la nature comme un tout, avec des
éléments qui fusionnent, donc une image d’harmonie.
De plus, ce lieu idyllique est caractérisé par la conjugaison harmonieuse des
différents Éléments : l'eau grâce à la rivière, la terre grâce aux herbes, le feu
grâce au soleil.
Bilan : Ainsi donc, dans cette première strophe, Rimbaud dresse un cadre
verdoyant et agréable qui ne laisse pas supposer le caractère engagé du poème.
Pourtant, en ajoutant un personnage dans la seconde strophe, le poète peaufine
peu à peu son tableau.
MOUVEMENT 2 : L’APPARITION DU SOLDAT
Le groupe nominal “Un soldat jeune” permet d’introduire le personnage.
On
note l’utilisation de l’indéfini “un” qui permet d’universaliser le propos : il
pourrait s’agir de n’importe quel soldat.
L’adjectif épithète “jeune” permet à Rimbaud de rappeler qu’un grand nombre
des appelés à la guerre sont très jeunes.
La position du soldat est porteuse d’ambiguïté.
Elle fait d’abord penser au
sommeil avec un champ lexical dans l’ensemble de la strophe : “bouche
ouverte” ; “Dort” ; “étendu” ; “lit”.
Le verbe “dort” est d’ailleurs repris par 3 fois (v.
7 ; 9 ; 13), comme pour
insister sur l’immobilité du corps.
Comme dans la première strophe, les enjambements mettent des termes en
valeur : “Dort” au vers 7 et “Pâle” au vers 8.
L’adjectif “pâle” accentue l’ambiguïté.
Le soldat est-il seulement endormi, ou
est-il également malade ? ou pire ? Ainsi, la “bouche ouverte” peut être lue
comme un signe de sommeil profond, ou alors comme une attitude de mort.
On voit clairement que le personnage se dégage du paysage dans lequel il se
trouve.
Il n’entre pas en harmonie avec la nature.
Son immobilité parfaite s’oppose au mouvement incessant de la nature, rappelée
par les référence à l’eau (toujours....
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