dom juan
Publié le 21/02/2013
Extrait du document
«
au piège.
En fait, le débat atteint ici une première étape: le «Et voilà» marque le constat, la mise en évidence
de l’incroyable incrédulité du maître.
La réponse de Dom Juan sur le moine bourru s’est faite sous la forme d’une exclamative au subjonctif, donc
un souhait, une malédiction lancée plus à l’encontre de ceux qui croient qu’au personnage de légende lui-
même.
La réponse est plus violente que les précédentes, c’est la marque d’une désapprobation plus forte.
Dom Juan méprise les croyances populaires car elles représentent tout ce qu’il déteste (naïveté, bêtise,
soumission).
Le verbe "croire" revient quatre fois : Dom Juan reprend notamment la question de Sganarelle "Ce que je
crois ?" afin de créer un effet d'attente et donner plus de force à sa déclaration.
Phrase brève, sèche,
froidement équilibrée, qui claque comme une gifle lancée à la figure du crédule.
Dom Juan s'affirme
matérialiste, rationaliste.
Tout est selon lui déterminé par la physique et non par la volonté divine.
La
première partie de cette discussion met surtout en évidence les théories de Dom Juan , dont la force réside
dans un quasi mutisme.
A l’opposé Sganarelle s'enthousiasme, se scandalise comme le montre le début de sa tirade.
L'argumentation maladroite du valet Une exclamative, marque de l'indignation, ouvre la tirade suivie d'une
interrogation .
(c'est aussi le schéma d'ouverture de la tirade de l'inconstance).C'est dans une parodie de
démonstration que se lance Sganarelle.
Il s'appuie dans un premier temps sur des vérités générales "Il
faut...des hommes...On..."Il oppose le bon sens populaire aux folies des gens cultivées ( donc lui et son
maître),le centre de sa démonstration va reposer sur son expérience personnelle alors qu’il revendique dans
un premier temps son ignorance, double négation :"personne ne...jamais rien", manifestant une fausse
humilité (reprise de "petit") qui cache mal une prétention soulignée par le superlatif "mieux que".
Sganarelle, comme tous les imbéciles, a une haute opinion de lui-même.
L'argument auquel il recourt est pourtant pertinent, c'est celui des causes finales ( pas de création sans
créateur)mais la métaphore qu'il utilise ("champignon") crée un effet burlesque.
Il choisit deux exemples ,
la nature et l'homme, utilise les procédés de l'énumération et de l'implication du destinataire
("vous" ;"vos")mais la remarque triviale est inconvenante.(le verbe "engrosser" montre la grossièreté du
personnage et par là même celle de sa démonstration.)Les énumérations qui pourraient avoir un pouvoir de
conviction donnent plutôt l'impression d'un flot de paroles.
Il s'embrouille : les points de suspension
traduisent les hésitations et un dernier terme incongru ("ingrédients")qui transfert l'anatomique dans le
culinaire achève et discrédite définitivement le discours.
Une exclamation marque son exaspération et signe
le triomphe de son interlocuteur.
Il avoue ainsi son échec.
CONCLUSION Pour Dom Juan, Sganarelle représente ici un moyen de mesurer son pouvoir, il n'a pas
besoin de parler, son mutisme et sa sérénité contraste avec l'excitation verbale et physique de son valet.
Celui-ci , dans sa chute finale semble vouloir se désintéresser du sort de son maître, mais c'est surtout par
dépit..
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