Degas
Publié le 22/02/2012
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«
DEGAS
1834-1911
DEGAS est sans contredit une des plus étonnantes figures d'artiste de la génération impression
niste.
En tant qu'homme, pJ.r la bizarrerie de son humeur composée de rudesse et de délica
tesse
tout à la fois.
En tant que peintre, par la hardiesse ct la sagesse dont son œuvre fait preuve
et la place très à part qu'il occupe à son époque.
Né à Paris en 1834, il a du côté paternel des attaches napolitaines, tandis que sa mère
appartient à une famille de Français émigrés à la Nouvelle-Orléans.
Après avoir commencé ses
études de droit, il les abandonne pour entrer à l'Ecole des beaux-arts.
Il suit pendant un temps
l'enseignement de Lamothe.
Cc disciple
d'Ingres professe pour son ancien maître un véritable
culte
qu'il communique à Degas, de sorte que ce dernier peut être considéré comme indirecte
ment l'élève d'Ingres.
Les copies au Louvre ou dans les musées d'Italie où il fait un assez long séjour succèdent
aux travaux d'école.
Il entreprend également de grandes compositions historiques.
Néanmoins,
son
œuvre de jeunesse est surtout constituée par des portraits d'une facture ·plate et lisse, d'un
dessin serré et minutieux, très fortement marqués par l'influence d'Ingres.
Toutefois, il renonce
à ce
premier idéal et se dégage de cette emprise excessive.
Peu à peu sa facture prend de la li
berté, en même temps que ses personnages deviennent plus vivants, saisis dans leur milieu et
leurs occupations habituelles.
Après
la guerre de 1870, Degas fait un séjour chez ses frères à la Nouvelle-Orléans et il y
exécute,
outre des portraits de sa belle-sœur, une toile représentant leur comptoir de coton en
pleine activité, assez typique de cette évolution vers
la scène prise sur le vif.
C'est ensuite
que se répètent de plus en plus les chevaux de course et les danseuses, dont l'ob
servation des mouvements ct des attitudes le passionne et qu'il note en des séries d'esquisses sur
bristol à la peinture à l'essence dégraissée.
Plus encore que le cheval en plein galop, c'est le che
val attendant le départ, au pesage, ou après l'arrivée, devant les tribunes, qui l'intéresse dans
ses différentes poses, de même qu'à la scène de ballet il préfère la classe de danse qui lui permet
d'étudier la ballerine à l'entraînement et au repos.
Aux approches de 188o, il délaisse de plus
en plus la peinture pour le pastel qui, bientôt,
devient presque son seul moyen de travail,
et qui favorise son goût pour les essais et les expériences,
en le dispensant de la servitude d'attendre que son travail soit sec pour le reprendre.
C'est alors
que l'on voit Degas négliger le pur sang au profit du nouvel objet d'engoue
ment qu'il trouve dans la femme sortant du bain, et qui finalement partagera seul avec la danseuse
l'intérêt du peintre, lui faisant oublier même les modistes et les repasseuses pourtant fort chè
res pendant un temps.
Ballerine au repos ou baigneuse, épiée sous tous les angles, sur toutes
ses faces, dans toutes ses postures et dans tous ses mouvements, la femme considérée dans son
esthétique animale devient
peu à peu l'unique objet d'attention de Degas, en même temps que
l'unique élément de son tableau..
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