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Commentaire composé sur un extrait de germinie lacerteux

Publié le 28/04/2015

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Commentaire de français sur un extrait de Germinie Lacerteux des Goncourt. Les frères Goncourt, Edmond et Jules, sont nés le 26 mai 1822 et le 17 décembre 1830. De 1842 à 1844, ils font des études de droit. A la mort de leur mère en 1848, leur héritage leur permet de vivre en rentiers. La vie littéraire des deux frères débute en 1851 par l'échec de leur premier livre En 18..., livre étant sorti le même jour que le coup d'état de Napoléon (le 2 décembre). Cette même année, ils commencent le Journal, tenu par Jules. Le 12 janvier 1852, ils deviennent journalistes pour l'hebdomadaire L'éclair et le 20 octobre pour le quotidien Paris. Suite à quelques vers, ils sont inculpés d'outrage à la morale publique et sont acquittés mais blâmés. En janvier 1857, ils rencontrent Théophile Gautier, le premier maitre littéraire d'Edmond ; et en avril, Flaubert. En 1860, ils publient Les hommes de lettres, un ouvrage à clefs [sous-genre romanesque dans lequel certains personnages ou la totalité de ceux-ci représentent, de façon plus ou moins explicite, une personne réelle]. Le 1er septembre 1867, Edmond est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Depuis 1850, Jules souffre de la syphilis [MST] et cette maladie s'aggrave au fur et à mesure des années. En 1868, ils déménagent à Auteuil et rencontrent Zola, leur admirateur et élève. Le 19 janvier 1870, Jules cesse de rédiger le Journal et meurt le 20 juin 1870. En 1873, Edmond rencontre Alphonse Daudet qui devient un bon ami. Il rencontre Maupassant en 1875. Pendant 20 ans, Edmond se hausse dans la vie mondaine et rencontre de nombreuses personnalités littéraires. En 1888, Edmond nomme Daudet comme exécuteur testamentaire pour fonder la nouvelle académie et le prix des Goncourt. Il meurt le 16 juillet 1896. La fondation officielle de la « Société littéraire dite des Goncourt » a lieu par la publicatio...

« On note tout d’abord la présence d’une description extrêmement détaillée d’un paysage de campagne.

Nous sommes dans la « première zone de banlieue intra-muros » (l.

7) « ce qui vient où Paris finit » (l.5), le lieu est déjà très précis.

Mais le narrateur ne se contente pas de ces quelques mots : le premier paragraphe n’est qu’énumérations et accumulations.

En effet, la seconde phrase du texte fait quant à elle cinq lignes.

L’énumération d’adjectifs qualificatifs concernant la route apporte une impression d’abondance, de désordre et de grandeur.

Tout comme l’accumulation de la ligne neuf à quatorze, qui quant à elle, décrit le paysage légèrement plus dans sa globalité, utilisant de nombreux groupes nominaux.

Nous remarquons aussi la présence de parallélismes qui rythment les phrases et mettent en avant certaines similitudes : « La descente finissait, le pavé cessait » (l.1), « Du monde allait et venait toujours.

La route vivait et amusait l’œil » (l.

16).

Cette description est également très complète : elle décrit aussi bien des éléments vivants que non-vivants.

Ainsi, le premier paragraphe est réservé à l’immobilité du paysage et le second à la mobilité des figurants.

On trouve alors de nombreux verbes d’actions dans le second paragraphe tels que « allait et venait », « trainaient », « passait ». Cet extrait est doté d’une simplicité frappante.

On n’y trouve aucune autre sorte de ponctuation que des virgules et des points, aucune figure de substitution, d’équivalence, d’amplification ou encore d’atténuation.

Le narrateur décrit les choses de son point de vue externe, c’est-à-dire telles qu’il les voit, avec des mots simples.

Il utilise très peu de figures de styles différentes car il ne veut aucune fioriture pouvant altérer la réalité.

Son texte n’est que description plate, utilisant uniquement de l’imparfait et du présent à valeur de description.

Il n’introduit aucune action réelle.

Son niveau de langage est soutenu.

Beaucoup de ses phrases sont simples, et pourtant très longues. A travers cet extrait, les auteurs affectent un choix de description particulier.

En effet, les objets et les figurants qui y sont dépeints ne sont pas des sujets de description classique : ils représentent la banalité de la vie de l’époque et ne sont habituellement pas intéressants.

Le fait que les auteurs les aient choisis les rend quelque peu captivant.

Le narrateur fait prendre conscience au lecteur que cette banalité quotidienne est la réalité et est importante.

Il utilise tout au long du texte le champ lexical de la tristesse : il décrit des évènements qui d’habitude égaient la vie de façon sombre et morne.

Par exemple : « mettait sur un mur l’ombre de sa grossesse » (l .19), « promeneurs faisaient des taches noires, presque immobiles, au loin » (l.35).

Il utilise un oxymore à la ligne 32 : « paresse heureuse » qui renforce le caractère abattu de la description.

« Le dernier réverbère pendu à un poteau vert » (l.15) comporte une rime intérieure ; cela ajoute une touche de poésie au texte mais la syllabe –ère n’est pas un son doux ce qui conforte la lassitude du texte.

Tout au long du passage règne une ambiance triste, grise, faite de calme oppressant et de mélancolie. Les nombreux détails de ce texte permettraient donc de le transposer en peinture.

Cependant, il faudrait que le peintre montre cette même volonté des auteurs de décrire uniquement la réalité et rien d’autre.

Si cet extrait représente un tableau littéraire, on perçoit aussi le désir de représenter la réalité de la part des auteurs. Ce passage est pour ainsi dire caractéristique du roman dans son ensemble.

À les lire on est frappé de cette discordance : d'un côté une attention maniaque aux moindres détails, de l'autre un souci de " faire vrai " tout en restant poétique : c'est ce qu'ils appellent " l'écriture artiste ".

Ils donnent l’impression de réaliser une œuvre scientifique tellement cette précision est prenante.. »

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