Comment Camus utilise-t-il le mythe de Sisyphe pour tirer de l’absurdité de sa condition une idée de grandeur humaine ?
Publié le 18/10/2013
Extrait du document
«
Quel est son châtiment ?Que représente l’ensemble des gestes et des attitudes de Sisyphe
dans les lignes 21-28 ?
Dans les lignes 21 à 28, Camus décrit le labeur titanesque que constitue le châtiment imposé
à Sisyphe.
Tout signale la rudesse de la tâche : « l’effort d’un corps tendu » (l.
21), « le visage crispé »
(l.
23) et le « long effort » (l.
26).
+ accumulation d’actions l.23-25.
C’est aussi l’idée de répétition qui est soulignée par l’expression : « cent fois recommencée »
(l.
22).
Ce travail est donc une torture , puisque tous les efforts ne conduisent qu’à voir « la pierre
dévaler en
quelques instants », le complément de temps marquant la vanité de l’action.
Comment ces gestes expliquent-ils l’expression « prolétaire des dieux » (ligne 40) ?
Ce tableau n’est pas sans évoquer le contexte historique dans lequel s’inscrit l’œuvre : le
travail mécanique instauré par la révolution industrielle se traduit par les efforts
constamment répétés de l’ouvrier ou « prolétaire » (l.
40), efforts essentiellement
physiques.
Le texte prend alors une dimension politique autant que symbolique : les dieux
sont comparés au patronat qui, sur terre, épuise la force des hommes.
En quoi les lignes 14-19 s’appliquent-elles aussi au destin de l’homme ?
Mais c’est aussi tout homme qui est concerné, dans la mesure où chacun aime la vie, fuit
la mort et y est malgré tout condamné.
La phrase « c’est le prix qu’il faut payer pour les
passions de cette terre » (l.
19) est au présent, expression d’une vérité générale.
Quel sens prend alors l’adjectif « absurde » (ligne 16) ?
Ainsi, l’expression « Sisyphe est le héros absurde » (l.
16) résume la pensée de Camus :
l’homme est héroïque dans la mesure où il lutte pour jouir de la vie, mais l’issue de ses
efforts étant nécessairement rendue vaine par la mort, toutes ses actions et même son
triomphe momentané perdent leur sens.
3.
La grandeur tragique de la condition humaine (question 4)
D’après la fin du texte, pourquoi peut-on parler d’une grandeur tragique de la condition
humaine ?
Ce qui fait le tragique de notre condition, c’est l’issue fatale de la vie .
Or, face à ce destin, la
lucidité est évidemment douloureuse (« tourment », l.
42) .
Mais elle confère à l’homme sa
grandeur dans la mesure où elle lui permet de connaître sa misère .
L’inspiration de Camus
rejoint la vision de Pascal chez qui le même renversement caractéristique établit la faiblesse
de la condition humaine, pour fonder la grandeur de l’homme sur la conscience qu’il en a
(voir manuel, p.
174-175).
Comment l’homme peut-il dominer son destin ?.
»
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