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Clément Marot: le poète et sa poésie

Publié le 22/02/2012

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(1496-1544) Poète sensible et valet de chambre du roi. Né à Cahors, en Quercy, en 1496, d'une mère gasconne et d'un père normand, Clément Marot vient à Paris avec son père qui fait partie de la maison d'Anne de Bretagne. Il devient page du seigneur de Villeroy. En 1515, il offre à François Ier, à l'image des rhétoriqueurs du Moyen Age, Le Temple de Cupido; le roi le recommande à sa soeur Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Alençon, puis reine de Navarre. Depuis cette date, la protection royale ne manque pas au poète qui en a bien besoin. Différentes affaires, source d'inspiration, émaillent sa vie aventureuse. En 1525, il est dénoncé pour avoir mangé du lard en carême et enfermé au Châtelet; délivré par Louis Guillard, évêque de Chartres, il donne L'Enfer qui sera publié plus tard. Valet de chambre du roi, il se marie mais, séduit par les nouvelles idées religieuses, il s'attire la haine des docteurs de la Sorbonne. Emprisonné une nouvelle fois, accusé d'hérésie, il est délivré en 1531 par François Ier et Marguerite.
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« CLÉMENT MAROT: sa vie et son oeuvre Clément Marot est le fils d'un poète de cour fort célèbre en son temps, qui appartenait à l'école des grands rhétoriqueurs: son père l'introduit auprès des princes et l'initie au métier poétique.

Le fils du poète de Cour.

— Dès l'âge de dix ans, Marot quitte son Quercy natal, où il a vécu librement, telle « l'hirondellequi vole », pour suivre son père à la cour d'Anne de Bretagne et de Louis XII.

Il forme son goût en traduisant, à dix-huitans, la première églogue de Virgile.

En 1515, le nouveau roi François ler se plaît à la lecture du Temple de Cupido que luioffre, pour ses débuts, le jeune page.

En attendant d'obtenir une place officielle à la Cour, il est clerc de basoche, dit-on,et il exerce son esprit aux farces des basochiens; mais déjà il compose d'aimables épîtres au Roi et à sa soeur Marguerite.En 1518, Marguerite le « couche sur son état » dans l'emploi de secrétaire : le voilà désormais poète de Cour. Le fils du grand rhétoriqueur.

— Or Jehan Marot, dès les premières leçons qu'il donna à son fils «pour doulcement lamusette entonner », l'avait initié aux recettes poétiques mises à la mode par la « rhétorique » du Moyen Age.

Il lui avaitappris, dans le Roman de la Rose, dont notre poète publiera une édition rajeunie, comment on développe un thème sousle voile de l'allégorie et comment on chante l'amour courtois; il lui avait montré aussi, par son propre exemple, comment onagence ballades ou virelais.

Le Moyen Age lui enseigne l'art de jouer avec les mots, les fantaisies du son et du rythme,mais sans que son génie facile y perde rien en naturel.

Dès ses premiers vers apparaît le sourire du vrai poète, quis'amuse où les autres s'embarrassent. L'influence de la Renaissance mondaine.

- Lorsque Marot devient le secrétaire de Marguerite, la délicatesse italienne adéjà exercé son influence sur le monde aristocratique.

Le goût est à l'enjouement, et aussi, sous l'influence despétrarquistes, à la préciosité : on s'en aperçoit dans quelques-uns des fins poèmes que Marot composa pour l'amourd'Anne d'Alençon, nièce de Marguerite.

Mais, chez Marot, nulle obscurité, nulle insistance, ce raffinement n'est qu'une grâcede plus : « la Cour du Roi, sa maîtresse d'école », complétant les leçons du Moyen Age, épanouit en lui deux précieux dons,le sens de la mesure et le goût de la clarté.L'influence de la Réforme.

— En même temps, auprès de Marguerite, Marot découvre la joie de lire l'Ancien Testament et lesÉvangiles; il se risque à fronder la Faculté de Théologie : audace permise à une reine; mais un simple secrétaire courtgrand danger à suivre son exemple.

L'attrait pour la Réforme est à l'origine des tribulations que va connaître le poète. En 1525, François 1er a été vaincu et fait prisonnier à Pavie : la Sorbonne en profite pour attaquer les représentants desidées nouvelles.

A deux reprises, en 1526, puis en 1527, Marot est mis en prison; mais le Roi le fait libérer.

Le poèteconnaît des années plus calmes; en 1532, la publication de l'Adolescence clémentine, premier recueil de ses oeuvres,consacre sa gloire.

Puis c'est l'affaire des Placards : nouvelle alerte.

Marot s'exile en Italie chez la duchesse Renée deFerrare et revient en France deux ans plus tard, après avoir abjuré.

Ces aventures revivent dans ses vers. Dans l'Epître à Lyon Jamet (1526), Marot, enfermé au Châtelet pour avoir mangé du lard en Carême, demande à son amide le secourir comme fit le lion pour le rat.

Puis, joyeux d'avoir été transféré « dans la prison claire et nette de Chartres »,il conte, en un long poème, l'Enfer, son arrivée au Châtelet : mêlant la satire à l'émotion, il évoque les tortures infligéesaux accusés, retrace son interrogatoire, plaisante sur son nom, sur son prénom et fait une lumineuse description deCahors, sa ville natale.

Au cours de son second séjour en prison, pour avoir prêté main-forte à un prisonnier qui s'évadait,il compose l'Epître au Roy pour sa délivrance (1527).

Quatre ans plus tard, dans l'Epître au Roy pour Marot étant malade àParis (1531), il raconte comment il fut volé par son valet et dans quel état piteux le met sa maladie; il termine en sollicitantun prêt d'argent.Voici Marot en Italie; il compose l'Epître au Roy du temps de son exil à Ferrare (1534) : il se plaint des juges qui, « parfaute de pécune », condamnent les innocents, de « l'ignorante Sorbonne », hostile aux efforts royaux pour restaurer lesLettres et les Arts; il se défend d'être « luthériste », se justifie d'avoir possédé des livres défendus, proteste de la puretéde ses sentiments évangéliques et explique pourquoi il est parti pour une terre étrangère.

Revenu en France, il célèbre sajoie du retour dans le Dieu gard' à la Cour (1537).

Enfin, dans une de ses pièces les plus célèbres, l'Églogue au Roy sousles noms de Pan et de Robin (1539), il évoque son enfance parmi les champs et les bois et raconte comment « le bon Janotson père » lui enseigna la poésie afin que lui Robin pût chanter le grand Pan, « dieu très sacré », c'est-à-dire François I",père de la poésie. En 1542, François 1er, ayant décidément rompu avec les hérétiques, abandonne Marot, son poète.

Exilé à Genève, Marotcontinue une traduction des Psaumes de David entreprise en 1540 et condamnée par la Sorbonne.

Bientôt il doit gagner laSavoie et vient mourir solitaire à Turin. LE TALENT DE MAROT Marot cultive une ingénuité savante qui donne â son œuvre son caractère original.

Il excelle à traiter avec audace et habileté des sujets délicats, et pratique un humour subtil : sur un ton grave, il formule une véritéévidente, conduit un raisonnement absurde ou atteste son innocence en répondant à côté de la question posée.En outre, il a créé un style.

Les jeux des rhétoriqueurs prennent clans sa poésie une fraîcheur nouvelle : chez lui, coqs-à-l'âne, calembours, ont quelque chose d'aimable et de spontané.

Plus souvent, il se contente de tours très simples, quirépondent à la naïveté de l'inspiration.

Il utilise enfin un mètre, le décasyllabe, qui s'adapte avec bonheur au ton de sacauserie : le vers de Marot, assoupli par l'enjambement, fortement rythmé par une coupe franche à la césure, crée uneimpression de légèreté pimpante.. »

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