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Claude Monet

Publié le 22/02/2012

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(1840-1926) Chef de file de l'impressionnisme. «Ce que je ferai aura au moins le mérite de ne ressembler à personne parce que ce sera l'impression de ce que j'aurai ressenti, moi tout seul», note Claude Monet. Le peintre rompt en effet avec les conventions picturales de son temps. La fidélité au sujet lui importe moins que la manière dont il le perçoit et le traduit. La réalité est changeante et il veut en fixer les manifestations éphémères: une lumière particulière, une fumée évanescente, le miroitement de l'eau. «...Ce que je cherche: l'instantanéité, surtout l'enveloppe, la même lumière rendue partout», écrit-il. Cette démarche novatrice, mal comprise par le public, sera tout d'abord ridiculisée. Un journaliste, Louis Leroy, par ironie, qualifiera, en 1874, le travail de Monet d'«impressionniste».
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« MONET 1840-1926 QuE reste-t-il aujourd'hui, sinon peu de choses assurément, du personnage que l'on a pré­ tendu faire jouer à Claude Monet? Lui-même, il faut l'avouer, entraîné par sa rouerie d'auto­ didacte, s'y était prêté avec complaisance, dans toute son attitude comme dans ses lettres.

Et à leur tour, esthètes, écrivains ou critiques n'avaient pas manqué de surenchérir sur cette légende.

L'image en était alléchante, haute en couleurs et wagnérienne à souhait: le solitaire de Giverny, grand-prêtre d'une nouvelle confrérie nationale et internationale; à la fois poète, théosophe et alchimiste, fondateur de la doctrine du plein-airisme, maître des secrets de l'univers comme de la technique, contemplateur de l'infini, adorateur du soleil et de« l'insaisissable».

Heureusement qu'un tel artiste a d'autres titres moins spectaculaires pour entrer dans l'histoire.

Certes, avec le recul des ans, bien des idées se sont transformées.

Il n'est plus possible de considérer l'impressionnisme comme un fait en soi, indépendant de son temps et réduit aux pro­ portions d'un petit groupe ayant usé de quelques procédés particuliers.

Le mot déborde sa dési­ gnation première et sert maintenant à définir l'ensemble de divers courants et contre-courants qui marquent la fin du réalisme et les prémices des nouvelles bases esthétiques.

Il représente un moment crucial de l'art français, caractérisé par le vaste mouvement spirituel qui, durant les trente dernières années du XIXe siècle, va conduire presque tous les artistes à adopter en fait des conceptions à peu près similaires.

Apparemment dépouillé de ses prérogatives traditionnelles par cette extension du sens même et des caractères de l'impressionnisme, Monet cependant tire avantage de cette sévère confron­ tation générale qui se situe sur le seul plan de la peinture.

Si Cézanne, Van Gogh ou même Renoir le dépassent sans conteste à présent, il garde néanmoins sa place à leurs côtés.

Car non seulement il assuma auprès de la plupart d'entre eux, durant la période difficile de 1867 à 188o environ, un rôle humain important par son opiniâtre esprit de lutte, sa foi naïve et absolue en lui-même et dans l'art, mais surtout, dans la prise de conscience picturale qui s'opère alors, il prend une part prépondérante.

Le concept de la réalité en soi, immuable, conforme aux conventions tacitement accep­ tées, est abandonné par les artistes qui lui substituent peu à peu celui d'une réalité personnelle et intransmissible, puisque basée sur les seules sensations.

Monet est à l'origine de ce bouleverse­ ment des idées et des valeurs, qui ouvre désormais la voie à toutes les spéculations de la subjec­ tivité.

La peinture redevient ce qu'elle était jusqu'à la Renaissance, une libre extériorisation de la sensibilité.

Moins que quiconque, il ne songeait à renier le credo qui régit l'époque avec tant d'au­ torité: le réalisme.

Mais tout en le respectant scrupuleusement, il en vient à le contester jusqu'en ses fondements mêmes.

Chez lui, rien de concerté ni de raisonné.

Il agit comme une véritable force de la nature.

Tour à tour, les influences de Boudin durant-sa jeunesse, de Jongkind en 1864, de Courbet en 1865, de Manet au cours des années 1863- x865, ont façonné en lui une extra­ ordinaire acuité de vision, un sens profond de l'analyse -il avait de rares dispositions -, et. »

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