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Analyse du texte Traite des Nègres de Jaucourt

Publié le 13/02/2013

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Article « Traite des nègres « dans l'Encyclopédie Introduction L'esclavage et plus particulièrement le commerce triangulaire devient une institution légalement officialisée par Colbert avec le Code Noir en 1685. De nombreux philosophes du XVIIIème siècle luttent contre cette injustice au nom de la tolérance fondée sur la raison et l'amour de l'humanité. Pour eux, l'humanité est sur la voie du progrès grâce aux lumières de l'esprit humain. Cette foi dans la raison va s'affirmer avec la volonté de classer toutes les connaissances humaines dans l'Encyclopédie, l'oeuvre majeure du XVIIIème siècle. Ils veulent surtout provoquer une réflexion chez le lecteur et dénoncer toute forme d'injustice. Le chevalier de Jaucourt faisait partie des rédacteurs de l'Encyclopédie aux côtés de Diderot et d'Alembert. L'article « Traite des nègres « a été rédigé en 1766 par ce troisième homme de l'Encyclopédie. En quoi cet article est-il emblématique du combat contre l'esclavage ? I. Une démarche qui va de la définition de la dénonciation Le texte se présente comme un article d'Encyclopédie, il se doit donc d'éclairer le lecteur en définissant son objet. Or, cet article ne se contente pas d'expliquer, il va également montrer comment logiquement il est impossible de défendre l'esclavage puisqu'il s'agit d'une pratique inhumaine. La définition : un texte explicatif - Définition du commerce triangulaire visible dans le premier paragraphe, introduite par le présentatif « C'est « (l. 1) - Le domaine d'étude est cité juste après le titre : « (Commerce d'Afrique) « (l. 1), c'est une habitude des Encyclopédistes. - Acteurs cités : « C'est l'achat des nègres que font les Européens « (l. 1), à l'époque le mot &l...

« A) Le choix de la raison pour convaincre le lecteur - Essai construit autour d’une thèse, d’arguments, parfois d’exemples et de connecteurs logiques, volonté de convaincre par la raison - Thèse soutenue : l’esclavage est contraire aux principes moraux et religieux - Raisonnement déductif qui se base sur un argument d’autorité : « un Anglais moderne » (l.

5) - Opposition au Code Noir par les négations l.

5 à 8 - Champ lexical du droit, de la loi : « droit de guerre » (l.

6), « légitimer (l.12), « droit naturel » (l.

24) - Un terme s’oppose à champ lexical du droit : « viole » (l.

3) -Reprise anaphorique du « ni » (l.

16), complété par l’adverbe « aucun », le commerce d’homme est contraire aux valeurs humaines - Connecteurs logiques qui structurent l’argumentation : « donc » (l.

12), « il faut conclure de là » (l.

17), « Il n’y a donc » (l.

20), « c’est donc » (l.25) qui termine de manière catégorique son propos B) L’expression de la compassion et l’indignation pour persuader le lecteur - Présence de modalités : « ces malheureux » (l.

2), « ces infortunés » (l.

20) - L’auteur fait appel aux sentiments, ressent la compassion, la pitié à travers le registre pathétique - Puis registre polémique avec l’énumération : « qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine » (l.

3-4), pluriel hyperbolique par le déterminant « tout » - Termes connotés très négativement : « crime » (l.

12), « atroce » (l.

12) - La « religion » et la « morale » sont affaire de cultures et peuvent être relativisées, mais « les lois naturelles » et « les droits de la nature humaine » sont par contre universelles. Le chevalier de Jaucourt refuse progressivement à nuancer ses propos, ses affirmations sont de plus en plus catégoriques.

Ce réquisitoire contre l’esclavage utilise deux des méthodes de l’argumentation : convaincre par des arguments précis, des exemples et persuader en faisant appel aux sentiments du lecteur.

Mais à travers cette « définition », l’auteur ne transmet pas seulement son opinion, il transmet les idées de tout un mouvement uni contre les préjugés religieux et politique, l’injustice, l’intolérance, prônant la liberté, le droit et la justice, mais également et surtout l’humanité et l’égalité entre tous. III.

Un texte des Lumières A) Une leçon de morale Dernier paragraphe uniquement composé de 2 phrases qui ne permet pas au lecteur de douter des arguments : - La première phrase est une phrase complexe qui s’étend sur cinq lignes (l.

20 à 25, il s’agit d’une période, utilisation de connecteurs logiques, du présent de vérité générale qui confère au texte une portée universelle. - La deuxième phrase est mise en valeur par sa brièveté, elle fait figure de conclusion incontestable par le présentatif « C’est » (l.

25) et le connecteur logique à valeur conclusive « donc ».

Par conséquent, l’auteur affirme de manière catégorique ses propos à travers un registre didactique. B) Un texte des Lumières prônant la justice et l’égalité - L’article est un moyen efficace pour les philosophes des Lumières d’expliquer et de dénoncer. - Le texte met en avant les combats que mènent les philosophes comme la lutte contre l’injustice, l’intolérance. - Un des mots clés des Lumières : « plein de lumières et d’humanité » (l.5), croyance en la raison qui éclaire l’esprit - Fascination des philosophes pour le modèle anglais représenté par l’argument d’autorité: « Un Anglais moderne » (l.

5) - Valeurs des Lumières reconnaissables dans les champs lexicaux de l’humanité, de l’égalité, de la liberté et du droit Conclusion. »

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