Zola : L'Argent
Publié le 09/09/2014
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Mais l'étude de la métaphore de la « croisade « (partie centrale du chap. 0) permet de voir l'ampleur de la transposition. Jean Bouvier rappelle que les mirifiques projets de Bontoux et Feyder, s'ils utilisaient bien le terme « Orient «, se situaient dans le cadre plus restreint de l'Empire austro-hongrois. Le thème du Carmel, des lieux saints, a des dimensions historiques évidentes, mais il est surtout un procédé littéraire. Il assure l'unité romanesque de l'oeuvre : il renforce l'opposition entre les deux rivaux, Saccard et Gunderman (note 1, p. 87), réunit
tous les rêves, ceux des catholiques les plus traditionnels (Hamelin ou les dames de Beauvilliers) et celui, plus humanitaire de la libre penseuse Caroline dans le mouvement d'une même action.
On peut donc demander à l'enseignant d'histoire de présenter :
«
querelles artistiques (voir notes 2, p.
148 et 1, p.
179), une
carte
du Moyen-Orient sous le Second Empire, (p.
96) complè
tent !'ensemble.
ÉCONOMIE, HISTOIRE ET LITTÉRATURE
La présentation romanesque des batailles spéculatives et
boursières n'interdit pas
la précision comme le montre le dos
sier de Bernard Cieutat.
Une lecture parallèle en cours de
sciences économiques et de français sera particulièrement pro
fitable aux classes de
ES.
Un travail précis peut permettre de
commenter l'utilisation dans la fiction de notions purement
économiques : métaphores de
la liquidation ou de !'exécution ;
étude des images polysémiques comme
«à découvert».
Cri
tique
du «rêve» prétendu marxiste de Sigismond (voir notes 1,
p.
66 et 2, p.
68) et des théories capitalistes de Saccard.
HISTOIRE ET LITTÉRATURE
Il ne s'agit pas ici de se demander comment les réalités d'une
époque
se reflètent dans le roman - ce qui est toujours difficile
dans
la mesure où l'exercice suppose que les élèves connaissent
déjà, et même de façon
assez approfondies ces réalités -, mais
de
se demander comment un romancier tout à fait persuadé
que
«la leçon est dans l'exactitude des documents» (Préface à un
roman, aujourd'hui bien oublié de Alfred
Hamon : Un grand
banquier, Paris, 1883) a utilisé l'affaire qui sert de base à la
trame romanesque: le Krach retentissant de L'Union générale
qui s'était produit en 1882 (note
1, p.
117), pour représenter
- et c'est
là le vrai problème littéraire -!'évolution du régime
du Second Empire à partir des années 1860.
Il ne faut pas
perdre de vue que cette évolution est elle-même un parti pris
romanesque et non
le reflet d'une réalité historique : on la
retrouve dans
le projet d'ensemble des Rougon-Macquart (voir
Nana, ou La Débâcle et note 3, p.
225).
On trouvera !'essentiel du mécanisme parfaitement analysé
dans l'article de Jean Bouvier cité en bibliographie:
L'Argent:.
»
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