Wolfram von ESCHENBACH : Parzival
Publié le 22/09/2012
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Rien ne révèle mieux cette espérance, cette volonté [christianiser le siècle] que la comparaison des versions françaises du Graal avec le Parzival de Wolfram von Eschenbach. Lui aussi est un esprit profondément religieux, un chrétien, dont l'intention et le désir sont de spiri tualiser un certain monde profane. Mais on le sent en lutte avec une réalité, une civilisation qui ne sont pas de la même sorte que la civilisation humaniste, laïque, des chevaliers et des héros courtois (...) C'est la forêt païenne, non plus l' aimable forêt des romans français, qui sert de théâtre à l'aventure. C'est le monde des dieux germaniques et des fées , qu ' il s'agit d'évangéliser.
«
Richard Wagner a
compo sé un cél è bre
op éra , Par sifal, ins piré de ce tte lég end e,
qu 'il fit repré se nter à
Ba yre uth en 1882.
Peintur e de Dante Gnbriel Rossetti.
Le livre
Une quête qui aboutit à la connaissance de soi, à l'amour et
au trône
L
e roman , paru en 1203 ou 1204, raconte d'abord la vie du
père de Parzival , Gamuret, et de sa seconde femme Herzé
loïde , mère de Parzival.
A la mort de son mari , celle-ci se retire
dans une forêt où elle
élève son fils dans l'ignorance de la
chevalerie .
Après avoir rejoint la cour d'Arthur où il commet ,
par ignorance, de mauvaises actions,
Parzival rencontre un vieil
homme sage qui l'instruit.
Enfin, il se marie avec Condwira
mour.
Il quitte celle-ci
pour revoir sa mère, dont il ignore la
mort, et arrive au château du Graal où il se rend coupable d'une
grave faute en ne
posant pas la question qui pourrait guérir Anfortas , le Roi Pêcheur.
Le récit s'attache ensuite à décrire les
exploits de Gauvain, parfait chevalier courtois qui doit affronter
bien des
épreuve s pour conquérir la belle Orgueluse .
Entre
temps , Parzival , qui a
erré pendant cinq ans dans l'oubli de
Dieu, rencontre un ermite, son oncle, qui lui révèle quel a
été son péché.
Dé signé par la sorcière Cundrie pour être le
successeur d' Anfortas, Parzival se rend au château du Graal où
il demande enfin au roi ce qui le fait souffrir ,
ce qui provoque
l'immédiate guérison de celui-ci .
Une lecture de la quête du Graal qui introduit l'humour, le
rationnel
et l'Orient
D
eux destins parallèles et antithétiques se croisent : celui de
Parzival qui, à la recherche de ses origines , va de révolte
en souffrance; et celui de Gauvain , chevalier accompli et
courage ux, a qui toute tragédie est évitée , mais qui ne peut
accéder au monde spirituel du Graal.
Au milieu de cette fidèle
retranscription
de ses sources - Chrétien est mentionné -
Wolfram donne son avis sur l'histoire qu'il raconte, explique la
psychologie
d 'Orgueluse , trouve fade le personnage de Gauvain ,
et propose une explication rationnelle à presque tous les
phénomènes mystérieux, directement ou par le truchement de
l'ermite.
Il introduit
d'autre part le thème de l'Orient comme
lieu de savoir sur le s pierres -le Graal devient sous sa plume
une pierre précieuse aux pouvoirs
magiques-, parle des astres ,
de la légende même du Graal dont
Je manuscrit original, écrit
en arabe , aurait été découvert à Tolède..
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