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WITTGENSTEIN : Tractatus logico-philosophicus Recherches1 philosophiques

Publié le 01/05/2014

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wittgenstein

WITTGENSTEIN

Tractatus logico-philosophicus Recherches1 philosophiques

En écrivant deux ouvrages aussi inclassables que le Tractatus logico-philosophicus (1922) et les Recherches philosophiques (1953), Wittgenstein a durablement marqué son siècle. Toute sa vie, il n'a fait que rectifier ou développer des intuitions philosophiques qu'il a eues très jeune. Son oeuvre ne se fige donc pas, comme on le croit trop souvent, en deux systèmes successifs et différents. De fait, le second prend le premier comme matériau de base. La pensée de Witt¬genstein suit constamment sa dynamique propre. Wittgenstein retravaille inlassablement ses anciennes idées, ou travaille à partir d'elles.

On n'aborde pas Wittgenstein comme un auteur aca-démique. Son non-rapport à la grande tradition philo-sophique, son écriture par aphorismes ou par dialogues le singularisent totalement. Il est de la race des Pascal, Lichtenberg, Kierkegaard, voire Nietzsche (le pathos en moins) plutôt que de celle des Kant et Hegel. Défiant toutes les étiquettes en -iste «, refusant les orthodoxies, rebelle au professionnalisme philosophique, ne revendi¬quant aucun héritage, Wittgenstein a réellement voulu, par deux fois, recommencer à zéro la philosophie. Mais

1. Nous avons préféré le mot Recherches à celui d'Investigations qui figure dans ta traduction française.

 

c'est au nom de la philosophie qu'il propose de dépasser la philosophie, de faire table rase du passé. Diagnosti¬quant dans la philosophie traditionnelle une maladie de l'intellect, il pratique et recommande une thérapeutique destinée à guérir 0 le philosophe qui est en nous' «. Wittgenstein n'est pas de ces prophètes qui annoncent la fin de la philosophie. Il ne souhaite mettre fin à la maladie philosophique que pour la remplacer par la seule philosophie à ses yeux légitime, qui s'interdit de théoriser sur le modèle des sciences. Une philosophie purement descriptive, qui renonce à expliquer.

Pour Wittgenstein, la maladie philosophique est liée à un mauvais fonctionnement du langage, à une méconnaissance de la grammaire de notre langage. Les prétendus 0 problèmes « de la philosophie sont engen¬drés par des < confusions grammaticales «, elles-mêmes dues au caractère imagé de notre langage. Certaines de ces images nous fascinent au point que le langage nous échappe, tournant 0 à vide2 « au lieu de 0 s'engrener « sur

le rée13. Le trouble que jettent en nous ces images

prégnantes nous égare et nous précipite dans le ques-tionnement philosophique, la recherche utopique de solutions qui ne sauraient exister, voire la construction de doctrines. Le remède proposé consiste à éliminer les confusions grammaticales par un examen serré de notre grammaire : le problème philosophique issu de cette confusion s'évanouira de lui-même.

Telle est l'idée que se fait de la philosophie le Wittgenstein de la maturité (1929-1951). Déjà, dans le Tractatus, la philosophie (au sens traditionnel) devait céder la place à une pure activité critique d'analyse du langage. Remédiant à notre méconnais-sance de la o logique profonde o de notre langage, cette activité critique, inspirée de Russell, empruntait les voies de l'analyse logique. Celle-ci pénétrait au plus profond du langage, jusqu'aux atomes logiques, unités de sens indécomposables. En exhibant la

wittgenstein

« WITTGENSTEIN 785 c'est au nom de la philosophie qu'il propose de dépasser la philosophie, de faire table rase du passé.

Diagnosti­ quant dans la philosophie traditionnelle une maladie de l'intellect, il pratique et recommande une thérapeutique destinée à guérir i• le philosophe qui est en nous' •).

Wittgenstein n'est pas de ces prophètes qui annoncent la fin de la philosophie.

Il ne souhaite mettre fin à la maladie philosophique que pour la remplacer par la seule philosophie à ses yeux légitime, qui s'interdit de théoriser sur le modèle des sciences.

Une philosophie purement descriptive, qui renonce à expliquer.

Pour Wittgenstein, la maladie philosophique est liée à un mauvais fonctionnement du langage, à une méconnaissance de la grammaire de notre langage.

Les prétendus « problèmes >> de la philosophie sont engen­ drés par des (< confusions grammaticales », elles-mêmes dues au caractère imagé de notre langage.

Certaines de ces images nous fascinent au point que le langage nous échappe, tournant« à vide 2 »au lieu de (1 s'engrener »sur le réel 3 • Le trouble que jettent en nous ces images prégnantes nous égare et nous précipite dans :e ques­ tionnement philosophique, la recherche utopique de solutions qui ne sauraient exister, voire la construction de doctrines.

Le remède proposé consiste à éliminer les confusions grammaticales par un examen serré de notre grammaire : le problème philosophique issu de cette confusion s'évanouira de lui-même.

'[elle est l'idée que se fait de la philosophie le Wittgenstein de la maturité (1929-1951).

Déjà, dans le Tractatus, la philosophie (au sens traditionnel) devait céder la place à une pure activité critique d'analyse du langage.

Remédiant à notre méconnais­ sance de la « logique profonde » de notre langage, cette activité critique, inspirée de Russell, empruntait les voies de l'analyse logique.

Celle-ci pénétrait au plus profond du langage, jusqu'aux atomes logiques, unités de sens indécomposables.

En exhibant la 1.

Nl.anuscrit intitule " H1g ïype.ffript "· 2.

!1l'1.'cs1iga1im1.1 philosophiques!, paragr.

132.

1.

Ibid., paragr.

136.. »

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