WEISLINGEN Adelbert von. Personnage du drame de Goethe

WEISLINGEN Adelbert von. Personnage du drame de Goethe Goetz de Berlichingen (1773). Goethe a entièrement inventé l’intrigue relative à Weislingen: ses sources ne disent rien de ce personnage. Le rôle est né d’un effort d’objectivation et de critique : Goethe a projeté hors de lui-même une infidélité qu’il n’avait encore abordée que par allusions. Mais Weislingen est surtout l’anti-type de Goetz, au point qu’à Weimar, en décembre 1813, on pouvait jouer la pièce en deux soirées, en intitulant les actes I et II (redistribués en 4 actes) Weislingen, et les trois derniers Goetz. Son hostilité envers son ami, son beau-frère, son bienfaiteur a sa source dans un sentiment d’infériorité, plus clairement souligné dans la première version : comme l’écrit Goethe dans un résumé de 1815, si finalement Weislingen se met à la tête des troupes qui doivent capturer Goetz, c’est «pour se débarrasser du sentiment douloureux de sa dépendance»: Goetz est «un grand homme», Weislingen «petit», et torturé par le sentiment que son ami d’enfance lui est à tous égards supérieur : rapport complexe, où il entre de l’admiration, de la jalousie, et la haine de ce qu’il ne peut égaler. Comme les courtisans qui gravitent autour de l’évêque de Bamberg, et contrairement à Goetz, Weislingen préfère à la «Nature»