VOLTAIRE : Tancrède
Publié le 05/10/2012
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Permettez-moi, madame, en vous dédiant une tragédie, de m'étendre sur cet art des Sophocle et des Euripide. Je sais que toute la pompe de l'appareil ne vaut pas une pensée sublime, ou un sentiment; de même que la parure n'est presque rien sans la beauté. Je sais bien que ce n' est pas un grand mérite de parler aux yeux; mais j'ose être sûr que le sublime et Je touchant portent un coup beaucoup plus sensible, quand ils sont soutenus d ' un apparei l convenable, et qu'il faut frapper l'âme et les yeux à la fois. (...) Il y a encore dans cette pièce une autre nouveauté qui me paraît mériter d' être...

«
La tragédie de Vol
t aire a inspiré plu sieurs opéras.
Le plus célèbre est le Tan crède composé par R ossini en 18 1 3.
Le livre
Tancrède et Aménaïde
L
'act io n se déro ule e n 1 'an 1005 , à Syrac use, en Si c ile.
B yza ntin s et mu sulm an s s e p art age nt la do min a
tion d e
l'îl e.
S eule la v ille de Syrac use a réuss i à res te r libre, malg ré les
effort s de
l'Ar abe Sola mir po ur la conqu érir.
Pour mettr e fin au x
qu ere
lles intestin es qui o ppose nt dan s la v ille so n p arti à ce lui
d '
Orb assa n, A rg ire do nn e à celui- ci l a main de sa fill e,
A ménaïd e.
Mais la je un e fe mm e aime Tanc rè d e, un ch e va
lie r
norm and , qui a été banni de Syrac u se po ur avo ir serv i l es
B yza ntin
s.
Elle lui fait parve nir un message, lui e njoig nant de
r eve nir car le pe upl e syrac usa
in est pr êt, se lo n e lle, à l' acc ue illir.
P our ne pas nui re à Tan crè de a u cas où l e message vie ndr a
it à
t o mb er d ans de m au va ises ma
ins, elle fa it en so rte qu ' il para isse
ê tr e des tin é à Sola mir.
S on m essage r es t ca ptur é et Am én aïd e
con vaincue d'int elli ge nce ave c l'ennemi .
Tan crè de, qui
s'es t
re ndu
incog nito à Syrac use, provoqu e un e juge ment de Dieu
pour défe ndr e la je un e fill e e t tue Orb assa n.
M ais le je un e
homm e n
'a ag i qu e par grand eur d 'âme, car il cro it Am énaïde
r ée llem ent co up abl e.
Ce lle-ci s'o ffu s que de son m anqu e de
co
nfia nce .
D éses péré, Tanc rè d e s e lan ce dan s une bata ille co ntr e
l es mu sulm an s, au
cour s de laquelle il tue Sola mir, m ais es t
lui-m êm e bl essé à m o
rt.
L a vé rité é clat e au gra nd jo ur ava nt qu e
l es deux a mant s n'ex pir ent dans les bras l'un de l
'autre ..
La tragédie humanisée
E
n situ ant sa tragé die a u M oyen Ag e et e n f aisa nt rev ivre les
n o m s d
'ancie nnes famill es norm and es, Voltair e se montre
fid èle à s on projet de pui ser dan s l'
his toire de France l 'arg ument
de se s tr agé
dies.
Mais dan s T anc rè d e ( 1759 ), la c ouleur locale e t
le cont exte
his to riqu e passe nt au second plan , l' esse ntiel rés idant
d an s l'intri gu
e.
L e go ût de Volt air e po ur le path étiqu e s'y révè le,
d e mêm e qu e so n effo rt po ur
humani se r ses perso nn ages.
Ar gir e, par exe mple , n 'es t p as un ty ra n infl exibl e, mais un père
se nsibl e acca blé par l e ma
lheur de sa fill e.
Sous les couleur s
du genre no
ble, c'es t d éjà l 'es prit du , do nt
l a seco nde moiti é du
xvm e siè cle verra le tri omph e, qui se
d ess
ine c hez Voltair e..
»
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