VOLTAIRE : CANDIDE (Résumé & Analyse)
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Ce conte philosophique est une critique de la doctrine optimiste de Leibniz, qui pensait que «tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes».
«
réjouissante : la douce Cunégonde est devenue laide et insupportable, Cacambo, seul à travailler, est épuisé etPangloss est désespéré de ne pas être célèbre.
Même son élève renie sa théorie.
Bientôt, chacun est atteint d'unmal grave entre tous : l'ennui.Ayant consulté un derviche et un vieillard, Candide se met à méditer sur la condition de l'homme.
Chacun se rallie àsa conclusion : «Il faut cultiver notre jardin.
» En effet, les travaux simples, en communion avec la nature, valentmieux que les plus beaux discours.
Pistes de lecture
Dramaturge, poète et satiristeFrançois Marie Arouet est né en 1694 à Paris.
Il reçoit une excellente instruction latine au collège Louis-le-Grand.Brillant élève, il se destine, au détriment d'études de droit, à une ambitieuse carrière littéraire.Dès 1718, il se fait remarquer avec Œdipe, tragédie philosophique et satirique, et adopte le pseudonyme de Voltaire.Son épopée polémique, la Henriade, est accueillie chaleureusement.
On le compare rapidement à Corneille et àRacine.Dramaturge et poète, il est introduit à la Cour.
Il allie aux lettres les qualités de philosophe et ses satires acquièrentun caractère percutant.Penseur audacieux, il est emprisonné puis exilé en Angleterre à la suite d'une querelle (1722); il découvre la nationde Shakespeare et en admire le progrès intellectuel et économique.
De ses méditations naîtront Les Lettresphilosophiques (1734) qui le classent d'emblée parmi les auteurs subversifs.En 1731, il s'attaque à L'Histoire de Charles XII.
Plus tard, il commence Le Siècle de Louis XIV (1739-68), sommes'étendant à tous les faits de civilisation.
A Versailles, il est nommé historiographe et gentilhomme ordinaire de lachambre du roi.Il écrit également des contes (Zadig, 1748), satires, épîtres et discours.
Après un long séjour à Berlin, il s'installe àLausanne et collabore un temps à L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, dans sa propriété des Délices.
Tandisque la guerre de Sept Ans fait rage, il « cultive son jardin » et rédige Candide (1759).
Toujours querelleur, il ne selance pas moins dans des entreprises humanitaires, oeuvrant à sortir tout un village de la misère par son travail etson organisation.Jouissant d'une immense popularité, il collectionne correspondants et admirateurs de tous pays.
Lorsque, en 1778, ildécide de revoir Paris, il est accueilli triomphalement avant de mourir, au comble du succès, le 30 mai.
L'Optimisme : un sous-titre satirique
Voltaire construit, avec Candide, tout un conte philosophique sur la satire des optimistes impénitents, attaquant demanière virulente la thèse du meilleur des mondes énoncée par Leibniz dans sa Théodicée (1710).
Partant du postulat qu'à un Dieu parfait s'opposent des créatures nécessairement imparfaites, Leibniz démontre queDieu, dans sa perfection, a créé le moins imparfait des mondes, soit le meilleur des mondes possibles.
Il ne nie paspour autant l'existence du mal mais l'insère dans un contexte vaste, invitant l'homme à le considérer comme unélément inhérent à l'harmonie du monde, à l'image d'un tableau dont «les ombres rehaussent les couleurs ».
Voltaire oppose à cette théorie une splendide démonstration par l'absurde, plongeant avec une apparentedésinvolture son héros endoctriné dans toutes les misères du monde.
Rien n'échappe au crible satirique de l'auteur.S'il dresse le portrait d'un dieu cruel ayant abandonné les hommes à leur triste sort, il développe surtout lesconséquences terribles de la bêtise humaine : guerres atroces, fanatisme, imposture religieuse et monarchique,esclavagisme, vanité, ambition et même ennui sont autant de thèmes fondamentaux qui tissent la trame de l'oeuvre.
«Il faut cultiver notre jardin.
»
Candide trahit, par ses prises de positions, la facette humanitaire de son auteur; Voltaire, ayant fait le tour desdésordres humains, conclut son oeuvre sur un tableau champêtre en apparence, mais hautement symbolique, quireflète l'idée d'un bonheur tout terrestre conquis par la force de l'intelligence.
Il prône l'action au détriment despalabres inutiles, attaquant directement les « discoureurs ».
Confiant dans le progrès, Voltaire considère quel'homme doit y contribuer par son travail, et que là réside son propre bonheur.
La philosophie de Candide est celle d'un sage extrêmement marqué par son époque, le Siècle des Lumières.
Elleenseigne à l'homme un art de vivre en s'accommodant de sa propre condition.
En ce sens, Voltaire se révèleprofondément moderne.
Clarté et expressivité : la marque d'un grand style.
Le style de Voltaire, considéré comme un modèle, conjugue nombre de qualités : il oppose à la clarté et à la sobriétéun rythme trépidant, il joue avec la syntaxe et la grammaire en général afin d'engendrer la drôlerie, il multiplie lesdétails pour mieux servir tantôt l'absurde, tantôt le tragique, tantôt la joie, toujours présente derrière l'ironie.
1 • LE CONTEXTE
La satire sociale et politique (Les Voyages de Gulliver) et le roman exotique (Les Lettres persane?) sont à la mode.
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