VOEUX DU PAON (résumé)

VŒUX DU PAON (1310-1312). Cette suite du Roman d'Alexandre [voir Alexandre (roman d’)] a favorisé la diffusion du mythe des Neuf Preux et donné naissance à un schéma littéraire inspiré d’un rite chevaleresque. Le point de départ en est l’épisode de Defur, interpolé dans V Alexandre (le héros défend Marciens injustement traité par Melcis, est aimé par la reine Candace pendant son voyage vers Babylone et se fourvoie avec son armée dans une contrée surnaturelle). Babylone marque ici la fin des aventures, tragique à cause de la convoitise et de la démesure d’Alexandre (vers 36 : « trop est convoi-tiex »), mais l’épisode central, développé avec complaisance, est celui des vœux et des combats autour d’Éphe-zon, provoqués par Cassanus, frère de Gadifer, qui vient réclamer vengeance contre un lieutenant d’Alexandre, Ermenides. C’est le prétexte à un magnifique tableau de la chevalerie, évocation de valeurs comme l’amitié, l’amour et la vie mondaine, qui ne réussissent pas à séduire le héros.

Le récit combine la deuxième branche de VAlexandre, li Fuerres de Gadres (aventures d’Ermenides parti « querre la vituaille » et se heurtant à Gadres), et la prise de Defur (Alexandre est montré soutenant les amours de jeunes gens issus de clans antagonistes, Douris et Escaire). A. Giacchetti voit dans ce texte un moment important de l’évolution de l’Alexandre médiéval, dont la magnanimitas s’estompe au profit de la conscience d’un destin incertain, d’une condition qui n’est plus différente de celle du commun.