VIOLENCE ET LE SACRÉ (LA), 1972. René Girard (résumé & analyse)

Dans cet essai qui fait suite à Mensonge romantique et vérité romanesque (1961), René Girard tente ici de percer le «mystère du sacrifice». À l’origine de toute violence, observe-t-il, on trouve le désir mimétique, qui pousse les hommes à convoiter les mêmes objets : une chose en effet nous paraît d’autant plus désirable qu’elle nous semble désirée par d’autres, qui sont comme les «médiateurs» de notre désir. Or, cette situation première de rivalité engendre des conflits qui vont toujours croissant, dans la mesure où la violence appelle la vengeance, qui à son tour appelle des représailles toujours plus violentes. Il est probable que nos premières sociétés furent confrontées à ce déchaînement de violence sans fin. L’hypothèse de l’auteur est la suivante : pour mettre un terme au «cercle vicieux de la vengeance», il a fallu en quelque sorte détourner la violence inassouvie des hommes sur une victime unique, un bouc émissaire dont la mort importe peu à la