VIEILLES MAISONS, VIEUX PAPIERS. Paris révolutionnaire. (résumé & analyse de l’oeuvre)
Publié le 14/12/2015
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VIEILLES MAISONS, VIEUX PAPIERS. Paris révolutionnaire. Gros
ouvrage de Théodore Gosselin, dit Georges Lenôtre (1857-1935). Ce recueil d’études historiques, d’abord insérées dans des journaux et des revues, parut en six séries, de 1891 à 1926. C’est bien la plus passionnante des flâneries à travers le passé : au hasard des rues du vieux Paris et des villes de province, l’auteur recherche les lieux où vécurent les hommes de la Révolution, personnages illustres ou obscurs. Lorsque la maison est encore debout, il interroge les descendants, fouille les archives, consulte même les anciens bulletins météorologiques pour rendre à la perfection le frémissement de la vie dans des situations dont la grande histoire ne peut nous donner naturellement que des vues stylisées. Lenôtre se passionne aussi bien pour les petits rouages de la grande machine révolutionnaire que pour les grands hommes dont l’histoire a retenu le nom. Ces derniers sont loin d’ailleurs d’être oubliés : on trouvera ainsi la belle évocation du « gamin terrible » et « garnement des lettres » Camille Desmoulins, victime d’une révolution dont il avait jeté les premières étincelles. La plupart du temps, son tempérament pessimiste et le plaisir d’éclairer des zones restées dans l’ombre poussent Lenôtre à prendre ses héros après les brefs éclairs de leur célébrité, à l’heure des règlements de compte. C’est-à-dire de la justice, de la honte ou simplement de l’oubli : pour les uns, déportation à Cayenne ou exil, qu’un Billaud-Varenne, en refusant fièrement sa grâce après le 18 brumaire, rend presque volontaire ; désespoir d’un Santerre que Napoléon a oublié au chapitre des dignités, misère d’un Tallien contraint d’offrir aux bouquinistes des quais la collection de son journal et qui, reconnu par Pasquier, finit par accepter une pension de Louis XVIII. La petite histoire littéraire a aussi sa place : nous assistons à l’interrogatoire d’André Chénier par le Comité révolutionnaire de Passy et aux séniles amours de Thérèse Levasseur, la compagne de Jean-Jacques, avec un serviteur de M. de Girardin. Mais c’est aussi Hermann, président du Tribunal révolutionnaire, exécuté à son tour en 1794 ; c’est Couthon, l’ami de Robespierre, l’infirme scellé à sa petite voiture qu’on mit plus d’un quart d’heure à guillotiner en raison de son corps tout recroquevillé ; c’est Henriot, l’ex-bedeau devenu général et commandant de la garnison de Paris, jeté par Coffinhal du troisième étage de l’Hôtel de Ville dans le ruisseau, retrouvé là l
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