VIE, POÉSIES ET PENSÉES DE JOSEPH DELORME. (résumé & analyse de l’oeuvre)

VIE, POÉSIES ET PENSÉES DE JOSEPH DELORME. Œuvre de Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869), publiée en 1829. L’auteur s’effaçait modestement derrière un certain Joseph Delorme, étudiant en médecine mort phtisique, dont il prétendait seulement recueillir et publier les poèmes et les pensées. Timidité d’un jeune écrivain qui craignait d’affronter le public : en fait, Joseph Delorme se confond avec Sainte-Beuve et ce n’est rien d’autre que la confession de sa jeunesse romantique que livrait le critique du « Globe » déjà connu pour son Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre f rançais au XVIe siècle (*). Sainte-Beuve, ici, n’apparaît guère différent de toute la génération de 1820-1830. Lui aussi, comme tant d’autres à la même époque, se croyait bien destiné au malheur des génies : «Une main invisible m’a retranché du bonheur ; j’ai comme un signe sur le front, et je ne puis plus ici m’unir avec une âme ». Déjà pourtant apparaissent ce goût du confort, cette passion des intérieurs, que Sainte-Beuve avait si prononcés et qui donnent à Joseph Delorme, l’allure étrange d’un romantisme bourgeois, familier, qui n’a besoin, pour s’exprimer, que des simples décors de la vie quotidienne. Le désespoir du jeune étudiant