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Vie DEVANT SOI (la). Roman de Romain Gary (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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Vie DEVANT SOI (la). Roman de Romain Gary, pseudonyme de Romain Kacew (1914-1980), publié à Paris sous le pseudonyme d'Émile Ajar au Mercure de France en 1975. Prix Goncourt.

Mohammed, dit Momo, raconte sa vie à Belle ville chez Mme Rosa, une juive âgée et malade, rescapée d'Auschwitz, et qui, ancienne tenancière de maison close, élève des enfants aban donnés ou laissés en pension par des prortituées. Momo croit avoir dix ans, et il est le seul, avec le petit Moïse, à ne pas connaître ses parents. Il considère Mme Rosa comme sa mère. Celle-ci, de plus en plus fatiguée, ne sort presque plus, à cause des six étages sans ascenseur; on lui donne de moins en moins d'enfants à garder. Un jour, Momo apprend que Mme Rosa est atteinte de sénilité. Elle passe par de longs moments d'absence, et croit revivre son passé, s'habillant en prostituée ou attendant, une valise à la main, les policiers français qui l'ont autrefois livrée aux Allemands, lors de la rafle du Vel'd'Hiv. Pour fuir ces moments pénibles, Momo enre dans les rues, et rencontre ainsi Nadine, une belle jeune femme qui travaille pour le cinéma. Un jour, le père de l'adolescent réapparaît, réclamant son fils. Mme Rosa, consciente ce jour là, lui fait croire qu'elle a élevé son fils dans la religion juive, et que celui ci est en réalité le petit Moïse. Le père de Momo meurt sous te choc. Momo apprend à cette occasion qu'il a quatorze ans : Mme Rosa le rajeunissait pour le garder plus longtemps près d'elle. Cependant son état s'aggrave, mais elle refuse d'aller à l'hôpital, car elle veut mourir sans être « prolongée ». Momo, faisant croire à tout l'immeuble que Mme Rosa part pour Israël, emmenée par sa famille, la conduit à la cave, dans le « trou juif » qu'elle s'est aménagée, dans la crainte de nouvelles persécutions. C'est là qu'elle meurt. Momo reste couché près d'elle pendant trois semaines, jusqu'à ce que les voisins les découvrent, et le confient à Nadine, à qui toute son histoire était adressée.

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« que celui ci est en réalité le petit Moïse.

Le père de Momo meurt sous le choc.

Momo apprend à cette occasion qu'il a qua torze ans : Mme Rosa le rajeunis sait pour le garder plus longt emps près d'elle.

Cepend ant son état s'aggrave, mais elle refuse d'aller à l'hôpi tal, car elle veut mourir sans être « prolongée ».

Momo, faisan t croire à tout l'imme uble que Mme Rosa part pour Israël, emmenée par sa fam ille, la cond uit à la cave, dans le «t rou juif» qu'elle s'est aména gée, dans la crainte de nouvelles persécutions.

C'est là qu'elle meurt .

Momo reste couché près d'elle pendant tr ois semaines, jusqu'à ce que les voisins les découv rent, et le confien t à Nadine, à qui toute son histoire était adressée.

C'est avec la parution de la Vie devant soi que ce qu'on a appelé l'« affaire Ajar » a pris toute son am pleur.

Déjà, pour son premier roman, Gros Câlin (1974), la presse avait soupçonné qu'il pouvait s'agir d'une mystification, évoquant les noms de Queneau, d'Aragon ...

Cette fois cependant, l'hebdomadaire le Point croit tenir la clé de l'affaire en décou­ vrant l'existence de Paul Pavlowitch, un cousin de Gary, qui lui sert de cou­ verture lorsque '' Émile Ajar » doit trai­ ter avec son éditeur.

Dès lors, les soup­ çons se portent sur son parent .

Gary, J? OUr sa part, nie catégoriquement être Emile Ajar, et lorsque certains critiques plus avisés remar quent des ressem­ blances thématiques entre les deux œuvres, il se défend malicieusement en évoquant son influence sur les jeunes auteu rs.

La même année, Gary faisait pa raître, sous son nom, un livre qui exprimait son angoisse du déclin phy­ sique et intellect uel, Au-delà de cette limit e, votre ticket n'est plus valable ; le co ntraste avec la vitalité, la jeunesse de l' œuvre d'Émile Ajar semblait trop fort.

C'est dans ces conditions, et alor s que la Vie devant soi connaissait un immense succès populaire, que le roman allait recevoir le prix Goncourt.

Gar y demeure donc à ce jour le seul ecnvain qui ait reçu deux fois cette récomp ense.

, Tandis que Gary et Emile Ajar pour­ suivaient, de manière parallèle, leur œuvre, le mystère ne cessait de piq uer les journali stes.

C'est seulement après la mort de Gary, qui s'était suicidé en 19 80, que la vérité allait éclater .

Dans Vie et Mort d'Émile Ajar, écrit dès 1979, Ga ry expliquait toute l'affaire, provo­ quant la stupéfaction, et même l'indi­ gnation, du monde littéraire -une jo urnaliste du Monde parlant de « supercherie >>.

Le ton de Gar y n'y était en effet pas tendre pour la presse littéraire, plus sensible au fond, devant le style Ajar, à l'attrait de la nouveauté qu' aux tendances profondes d'une œuvre.

Car le renouvellement dans la Vie devant soi, de même que dans Gros ­ Câlin, n'est peut-être qu'une simple « mue ,,, comme celles du pyth on héros de ce livre, un retour aux thèmes les plus chers à l'auteur.

L'originalité du roman est d'abord dans la peinture d'un milieu, vu par les yeux d'un enf ant sensible et précoce, et décrit dans son langage : dans les rues déshé­ ritées de Belle ville, au-delà desquelles commencent les « quartiers français », se côtoient Noirs, juifs et Arabes, immi­ grés clandestins, drogués, « putes » et "p roxynètes ''· Ainsi, c'est Mme Lola, une « travestite » sénégalaise, qui soi­ gne Mme Rosa dans ses derniers jours, donnant l'argent de ses passes à Momo.

Quand Mme Rosa perd la tête, le balayeur noir du quartier tente une cérémonie d'exorcisme avec ses frères de tribu .

L'un des moments les plus poig nants est celui où, sentant la fin pro che, Momo, élevé en musulman, mais ayant appris, par jalousie, tout ce que sait le petit Moïse, fait réciter à Mme Rosa le« shema Israël», la pri ère ju ive qui précède la mort, et allume pour elle, dans son « trou juif>>, un chandelier à sept branc hes.

Pourtant, l'univers d'Ajar est loin. »

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