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VIE DE SAINT LOUIS de Jean, sire de Joinville (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 07/11/2018

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VIE DE SAINT LOUIS. Récit en prose de Jean, sire de Joinville (vers 12241317), composé entre 1305 et 1306 (ou 1309), et transmis par trois manuscrits.

 

Cet ouvrage, entrepris à la demande de la reine de France, jeanne de Navarre, est dédié à son fils aîné, Louis, le futur Louis X. Il se donne pour essentiellement biographique - Joinville déclarant qu'il \"fai[t] escrire la vie nostre saint roy Looys\" - et fonde sa véracité sur le témoignage de l'auteur, privilégiant ce qu'il a vu et entendu durant les années où il partagea la vie du souverain.

 

Joinville dédie son livre à Louis de Navarre, justifie son entreprise et annonce son plan. Il trai tera d'abord des « saintes paroles » du roi, puis de ses hauts faits, et, pour finir, de sa mort.

« Saintes paroles et [. ..] bons enseignements » du roi : son amour pour son peuple, son respect des pauvres, ses idées sur les vêtements, les comportements sociaux, la fermeté de sa foi, sa loyauté.

Naissance et couronnement de Saint Louis. Principaux événements du début de son règne. Grave maladie du roi qui dès sa guérison se croise. Joinville prend également la croix Départ pour la septième croisade. Séjour à Chypre. Débarquement en Égypte. Prise de Damiette par les croisés. Bataille de Mansourah. Revers des croisés. Saint Louis est fait prisonnier, Joinville également. Traité du roi avec les émirs. Départ du roi et des croisés pour la Terre sainte. Séjour à Acre, où le roi reçoit une délégation envoyée par le chef des Assassins. Séjour à Césarée, où le roi reçoit des messagers tartares. Séjour à Jaffa, à Sayette. Retour en France. Sainte vie du roi à son retour d'« Outremer». Manifestations de sa sagesse, de sa justice, de sa générosité.

Saint Louis, très affaibli, repart en croisade. À Tunis, gravement malade, il dispense ses ultimes enseignements à son fils aîné. Mort du roi. Sa canonisation. Rêve de Joinville qui fait élever un autel dédié au roi dans sa chapelle.

Joinville rappelle les sources de son livre et garantit la véracité des faits dont l a été le témoin.

Centrée sur un personnage royal, qui est également un saint, l'œuvre de joinville relève en partie du genre hagiographique, auquel elle emprunte la présentation exemplaire de faits et dits de Louis IX (il en subsiste jusqu'à aujourd'hui toute une imagerie autour du saint roi, rendant la justice sous un chêne ou lavant, le jeudi saint, les pieds des pauvres). Le livre s'apparente également à la chronique par le récit détaillé et circonstancié qu'il propose de la septième croisade (1248-1254), qui constitue plus des deux tiers de l'ouvrage. La grande originalité de ce témoignage, quand on le compare à ceux de Villehardouin ou Robert de Clari sur la quatrième croisade (voir la Conquête de Constantinople), réside dans l'emploi systématique du récit à la première personne. 

« Champagne malade recherche la pré­ sence du roi ; il culmine dans la scène où le roi et le sénéchal sont réunis pour la dernière fois : l'état de faiblesse de Saint Louis est tel qu'il accepte que join ville le porte entre ses bras de l'h ôtel du comte d'Auxerre jusqu 'au couvent des Cordeliers .

Mais le récit ne donne pas de cette affection une vision unilatérale : à Acre le roi demande à join ville de prendre ses repas avec lui, le fait appeler pour lui confier son dés arroi quand il apprend la mort de sa mère, Blanche de Castille, et sait aussi, par un geste (en le prenant par les ép aul es), lui exprimer son soutien, quand Joinville, seul contre tous, lui conseille de rester en Terre sainte .

Un autre attrait de la Vie de Sain t Louis réside dans l'intérêt que prend l'a uteur à rappeler sa rencont re avec des hommes et des civilisations autres.

En première ligne, bien sûr, les Sarra­ sins, ennemis implacables, mais aussi capables d'égards pour leurs prison­ niers ; plus épisod iquement apparais­ sent les Bédouins, les Tartares, les Assassins.

Joinville s'attarde sur leurs mœurs, leur religion, éventuellement leur histo ire, témoignant d'une curio­ sité et d'une ouverture d'esprit méri­ toire s.

Grand seigneur et guerrier avant tout, joinville se révèle aussi un excel­ lent conteur.

Il sait faire revivre les souffrances et ango isses des croisés pri­ sonniers en Égypte, jouer de l'exotisme du monde musulman par des détails bien choisis (. »

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