VIE DE MARIANNE (La). de Pierre de Marivaux (résumé & analyse de l’oeuvre)

VIE DE MARIANNE (La). Ce long

roman de Pierre de Marivaux (1688-1763), dont les diverses parties furent publiées de 1731 à 1741, est contemporain de la Manon Lescaut (*) de l’abbé Prévost. C’était la première œuvre romanesque de Marivaux, mais celui-ci avait alors déjà donné au théâtre la plupart de ses chefs-d’œuvre. Rompant avec la tradition qu’avait mise en honneur Lesage, dont le Gil Blas (*) avait paru depuis 1715, mais dont l’édition complète ne devait voir le jour qu’en 1747, Marivaux fait directement de la société de son temps le cadre de son roman. Par un artifice courant à l’époque, il prétend n’être que l’éditeur de ce manuscrit trouvé dans une maison de campagne qu’il venait d’acheter. Ce manuscrit, ce sont les confidences d’une jeune femme à une de ses amies sur sa vie fort mouvementée. L’histoire débute avec l’attaque d’un carrosse par des brigands ; tous les occupants de la voiture sont tués, à l’exception de Marianne, âgée alors de deux ans, et d’un chanoine qui s’enfuit. La petite fille est recueillie par un curé et soignée par la sœur de celui-ci. Ces braves gens l’élèvent et, quand elle est devenue une jeune fille, l’emmènent à Paris. Marianne a la douleur de perdre bientôt ses deux protecteurs. Elle devient alors apprentie-lingère chez une brave femme, Madame Dutour, qui la traite tantôt avec affection, tantôt un peu brutalement. Bien vite, le charme et la fraîcheur de la jeune Marianne attirent l’attention des hommes, l’un d’eux surtout : un vieux dévot multiplie ses visites à la boutique et devient singulièrement pressant. Madame Dutour, en femme qui connaît la vie, conseille à Marianne de se laisser faire la cour et, en tout cas, d’accepter les cadeaux du vieillard. Mais la jeune fille, assez innocente d’abord pour ne pas voir de mal dans la conduite de M. de Climal, s’aperçoit enfin où il veut en venir. Un hasard met sur le chemin de Marianne un jeune homme, M. de Valville : celui-ci est cause d’un accident