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VIE DE BOY (Une), de Ferdinand Oyono

Publié le 22/05/2019

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VIE DE BOY (Une), roman de Ferdinand Oyono (1956), racontant la vie d'un jeune garçon, Joseph Toundi Ondoua, que ses fonctions domestiques mettent en relation directe avec les Européens d'un petit chef-lieu de cercle, à l'époque coloniale.

 

Victime de l'injustice de son père qui l'a frappé sans raison et s'estimant mal-aimé des siens, Toundi s'enfuit un soir de la case familiale, et avec l'accord tacite de sa mère, fervente chrétienne qu'irrite la tyrannie de son mari polygame, rejoint la mission catholique où il est accueilli par le R. P. Gilbert, missionnaire sympathique qui le prend en amitié et entreprend de faire son éducation. Après la mort accidentelle de son bienfaiteur, Toundi entre au service du commandant de cercle, un personnage autoritaire et brutal dont l'épouse, Suzy Decasy, entretient une liaison adultère avec M. Moreau, le régisseur de la prison. Complice involontaire des débordements de sa patronne, le jeune garçon devient bientôt le souffre-douleur de Suzy, qui n'aura de cesse de se débarrasser de ce témoin gênant. Arrêté, emprisonné et bastonné pour un vol qu'il n'a pas commis, Toundi ne tarde pas à mourir, victime de cruels sévices.

 

La confrontation du monde de l'Afrique traditionnelle incarné par le héros et ses compagnons de misère, avec celui des Blancs, que représentent les missionnaires, les administrateurs coloniaux et les commerçants grecs, permet à Ferdinand Oyono de réviser le mythe de la mission civilisatrice de l'Occident. S'il dénonce le climat d'ignorance, de racisme et de mépris qui oppose les deux communautés, il stigmatise également la naïveté de Toundi dont l'erreur est d'avoir cru qu'on pouvait, sans dommage, franchir la ligne qui sépare ces deux mondes. En faisant de son héros un naïf, à la manière du Candide de Voltaire, Oyono souhaite rappeler un aspect de la réalité coloniale dont les Africains aiment peu se souvenir, à savoir la crédulité de certains d'entre eux à l'égard des valeurs occidentales. Mais, dans le même temps, l'itinéraire douloureux du boy Toundi balise une salutaire entreprise de dévoilement dont le but est de montrer les Européens sous leur vrai jour, un exercice dans lequel Ferdinand Oyono donne libre cours à une verve satirique sans égale dans la littérature africaine.

« CAMEROUN Une vie de boy Ferdinand Oyono Roman paru en 1956, Julliard, Presses Pocket, 185 pages.

L'AUTEUR Ferdinand Oyono est un des représentants les plus célèbres de ce que l'on a appelé« la littérature négro-africaine» ou la «littérature noire d'expression française».

Son œuvre a servi de modèle à beaucoup d'autres.

Il est né le 14 septembre 1929 à N'Goulémaking, dans le Sud-Est du Cameroun.

Sa mère, catholique pratiquante, avait quitté le domicile conjugal: elle ne supportait plus de vivre avec un mari chré­ tien mais polygame.

Celui-ci, le père de Ferdinand, avait un métier qui l'amenait à de fréquents déplacements: rédacteur des services civils et financiers.

Son fils, souvent, l 'accom­ pagnait: il put ainsi observer l'administration coloniale; son œuvre est nourrie de ce qu'il eut alors l'occasion de constater.

Études d'abord à la Mission catholique, où il sert aussi de «boy» et d'enfant de chœur, tout en s'initiant aux lettres classiques.

Certificat d'études primaires.

Bon élève, Ferdi­ nand Oyono est envoyé au lycée de Nkongsamb puis, à la fin de la 4e, au lycée de Provins.

Il obtient le baccalauréat en 1950.

Il va, alors, à Paris où il partage son temps entre la. »

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