Victor HUGO : Les Travailleurs de la mer
Publié le 23/09/2012
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A la publication des Travailleurs de la mer, l'enthousiasme fut unanime : L'histoire est simple et navrante, - je viens de la lire d'une haleine ; il est minuit et je ne quitte mon livre que pour prendre la plume. Tout mon être est violemment secoué par la lecture de ces pages étranges et fortes ; j'entends mieux les sanglots et les rires de mon coeur dans le si lence profond où je suis.

«
En 1 864, date à laqu elle il ent re prend la ré da ction du roman , Hu go vit depuis di x ans à Guernese y.
Son op position ouve rte à "Na poléon le Peti t''
/'a vait contraint , en 1852, à s'exi le r à J ersey, îl e voisine.
Il en fut c ha ssé en
1 855, e t s'ins talla al o rs à Gu erne sey .
Pho1o Explorer
Le livre
Un Rol:!in son guernesiais
D
ans la petit e soc ié té de Guernesey , Gillian a mauvai se
r é putation .
Venu d'on ne sa
it où, né d'on ne sa it qui , ce
marin taciturne et solitaire est suspecté par tous d 'être un sor
cier.
P eu soucieux des commérages, il appréc ie sa solitude,
jusqu
'au jour où il se prend d 'amour pour la jolie Déruchette ,
fille du célèbre Leth ierr y, per sonnalit é la plus en vue de
Guerne sey.
Ce vieux loup des mers a introduit dans cette île
craintive
et super s titieuse le bateau à vapeur.
Son navire, la
Durande, fait naufra ge.
Dés espé ré
et ruiné , Lethierry promet la
main de Déruch ett e à qui
accomplira cet ex ploit ex traordi
naire : sauver la ma chin e de
la Durande , qui est restée intacte, arrimée à 1 'un des écue ils les plus dangereux de la région .
GiUiatt , sans hé s iter, re lève le d éfi.
S'en gage alors un terrible
combat entre ce R obin son gue rne siai s e t tous les pé ril s de
l'Océan : tempêtes, marées, monstr es mar ins, fat igue , faim et
soif.
Lor sque enfin il revient sur l'île, victorieux, c'es t pour
découvrir 1
'amour que Déruch ett e voue en secre t à un autre, le
bon paste ur
Ebe ze ner.
Pour comb le de malheur, Ebezener est
l'inconnu auquel Gilliatt, quelques mois auparavant , avait
sauvé la vie.
Dev ant ce dernier coup du desti n, Gilliatt se
résigne et
s'e n va mourir , noyé, à l'endroit même où il avait
sa uvé
Ebez ener.
Un conte philosophique et naturaliste
D
ans Les Tra vaill eurs de la mer, Hu go exploite la vogue
du roman maritime
et régionali ste.
Ma is il va bien plus
loin : la lutte de Gillian contre 1 'Océan est une métaphore de
l 'affront ement de la nature par l'
homme .
L 'exploit du héro s
est une nouvelle manifestation du génie humain ,
dont Hu go
avait déjà donné une définition dans son William Shakespear e.
Les Travailleurs de
la mer so nt aussi un hy mne à la gloire de
Guern esey, tout com me leur préambul e, L'Arc hipel de la
Man ch
e.
Hu go y vécu t en effe t ses ann ées d 'exil.
Il dédi e
d 'ailleur s son livre à cette île :
"Je dédie ce livre au rocher
d 'ho spitalit é et de liberté, à
ce coin de vieille terre normande
où vit le nobl e petit pe uple de la
mer , à l'î le de Guernesey ,
sévère et douce , mon asile ac
tuel, mon tombeau prob able.".
»
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