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Victor HUGO: Hernani (Résumé & Analyse)

Publié le 22/02/2012

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On reste confondu quand on sait à quelle vitesse Victor Hugo rédigea Hernani : vingt-sept jours lui suffirent, du 29 août au 24 septembre 1829, à la suite de l' interdiction par la censure de Marion Delorme. La pièce, de surcroît, est assez longue : elle compte 2 166 vers, alors que les tragédies de Racine en comptent rarement plus de 1 600 ( 1 506 vers pour Bérénice). Certaines hardiesses de l'auteur n'étaient pas du goût de Mlle Mars. La comédienne, fort célèbre à l'époque, interprétait dona Sol malgré ses cinquante-deux ans. Elle se refusa jusqu'au bout à réciter le vers 1 028 dans sa forme initiale et elle remplaça le célèbre « Vous êtes mon lion superbe et généreux » par un beaucoup plus classique : « Vous êtes, mon seigneur, vaillant et courageux ! » Les répétitions furent d'autant plus pénibles que les acteurs interprétant Hernani et Don Carlos prenaient le parti de Mlle Mars. Celle-ci défendit cependant son rôle avec conscience lors des représentations agitées. Hernani et dona Sol, après avoir vaincu les obstacles à leur mariage, se heurtent à une ancienne promesse de celui-là. Hernani doit mourir. Dona Sol boit avec lui le poison.
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« Lors de sa première représentation, en 1830, Hernani donna lieu à une furieuse bataille entre les classiques, criant àl'extravagance, et les romantiques, célébrant la libération de l'art dramatique, telle que l'avait prônée Hugo dans laPréface de Cromwell.

La pièce tient du mélodrame, accumulant coups de théâtre et invraisemblances psychologiques; mais, par les rebondissements de l'action, par la musicalité d'un texte qui veut faire entendre, autant que voir, larencontre des destinées personnelles avec l'Histoire, par l'unité d'intérêt qu'impose la présence du héros, « force quiva », Hernani construit l'archétype du théâtre romantique. 2 • LE TEXTE Trois hommes aiment Doha Sol : un vieillard, un roi, un proscrit.

Le roi, Don Carlos, ne réussit pas à l'enlever et nedoit la vie qu'à la générosité du bandit Hernani, qui s'est pourtant juré de venger son père.

Le vieillard, Don Ruy,préfère la laisser prendre en otage par le roi plutôt que de lui livrer Hernani, qui, réfugié chez lui, s'engage à payerde sa vie la liberté que lui octroie son hôte.

Devenu Charles Quint, Don Carlos pardonne à ses ennemis, notammentà Hernani, qui révèle sa véritable identité de grand d'Espagne.

Hernani ne pourra jouir de l'amour de Doha Sol : auxsoirs de leurs noces, le son du cor lui rappelle la promesse faite à Don Ruy.

Les jeunes mariés se tuent, le vieillardaussi. 3 • LES THÈMES MAJEURS • La fatalitéLes personnages ont le sentiment, partagé par le public, d'être menés ou utilisés par une force mystérieuse quimétamorphose Don Carlos, pervertit Don Ruy, enivre Doria Sol, maudit Hernani dès sa naissance et l'entraîne versl'abîme.

Mais cette force est moins une puissance surnaturelle que ce qui asservit l'individu à l'Histoire et l'homme autréfonds de son être propre.• L'amourOn trouve d'un côté des formes dévoyées de l'amour (amour libertin de Don Carlos, amour possessif et malfaisant deDon Ruy), de l'autre un amour épuré, indéfectible, tel qu'il a été célébré par le romantisme comme donnant seul sensà la vie.• L'HistoireLe pouvoir est l'objet principal de la méditation de Don Carlos : sa misère (tout est vain, tout passe) et sa grandeur(le bonheur des peuples, l'exemple de Charlemagne).

Face au vieux duc, incarnation du passé féodal, et au jeuneroi, incarnation de l'avenir, Hernani est l'individu qui, dans le présent, revendique son autonomie. 4 • L'ÉCRITURE • La recherche du spectaculaireQuatre actes sur cinq se passent dans la nuit.

Le vieillard est habillé de noir ; la mariée, tout de blanc vêtue, sembleune présence solaire.

Le tombeau de Charlemagne, le son du cor sont autant d'éléments à haut pouvoir émotionnel.• Une esthétique musicale d'opéraSi le drame séduit le spectateur, c'est avant tout par la magie du vers et du verbe, qui font en quelque sortemusique.

Trios et quatuors : langage et vers désarticulés, répliques brèves, coupes précipitées, enjambementsaudacieux, vocabulaire parfois familier.

Arias, c'est-à-dire grands airs, où la phrase s'élargit (syntaxe complexe,appositions), se précipite (accumulations), se fait heurtée (antithèses, ponctuations fortes), où les métaphoresdonnent lieu à des images étincelantes et sonores, où le rythme de l'alexandrin s'affirme, s'efface, voire se casse.Duos d'amour où, sur les lèvres de Doria Sol, le vers se fait pure mélodie.. »

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