victor hugo billet du matin
Publié le 11/06/2013
Extrait du document


«
3) L’apparence spiritualisée de l’âme : le corps du poème de : « Oh ! oui, nous étions morts » jusqu’à : « l’astre est le nid ou
notre aile se repose … »
4) L’amour dualiste se fond dans l’amour unitaire de Dieu, les deux derniers vers.
C) Explication proprement dite
1) Le doux songe : deux premiers vers qui constituent comme une introduction ; il y a une diérèse au premier vers : « Si les
liens du cœur ne sont pas des mensonges … », liens doit se lire, li – ens, en deux syllabes.
2) La voix de la femme aimée :
Quatrième vers jusqu’à « reste.
» Rythme de ce vers et du suivant : 6//4-2 et 3-3 // 6.
Le poète a découvert que la femme qu’il aime, l’aime autant que lui-même et il est ravi de reconnaître sa voix qui l’interpelle
d’où ces deux vers qui passent d’un équilibre classique d’alexandrins, par une zone d’émotion 4-2-3-3 et retrouve la
plénitude.
Répétition de « tout », trois fois :
tout fuit,
Tout s’éteint, tout s’en va ; ta seule image reste … »
Par la sémantique, secondé par le rythme et le mot « reste » qui arrive en fin de vers comme la seule chose qui persiste, donne
l’idée que dans le cœur de l’amante tout est occulté sauf l’être aimé.
3) les apparences spirituelles :
Spiritualisation des deux êtres décorporés de leurs dépouilles physiques : « la forme de nos âmes » et vivant désormais dans
un autre espace où la douleur est absente mais où ils retrouvent la félicité de l’amour terrestre.
Le rythme, encore une fois suit
la sémantique :
« Oh ! Oui, nous étions morts, bien sûrs, je vous le dit … » : 1-1-4 // 2- 4 marque l’inhabituelle découverte, le ravissement ou
rien n’est sinistre bien au contraire ; suit :
« Et, naturellement, nous nous aimions … » 1+ 5 // 6 ; « naturellement » , voilà un mot de cinq syllabes qui par la douceur de
ses sonorités ne crée pas de cacophonie rythmique mais exprime le contentement d’avoir emmené dans l’autre monde, leur
pur amour terrestre.
A remarquer encore, la variation soudaine du rythme qui marque un sentiment de plénitude : « Il nous apparaissait des
visages d’aurore … »
6 // 6
« Qui nous disait : C’est moi ! La lumière sonore
Chantait … »
Champ lexical : aurore, lumière sonore … et la récurrence des « r » dont la sonorité n’et pas gutturale à cause chaque fois du
« e » muet mais sur lequel la voix traîne pour en faire comme un ronronnement ; ici le rejet au vers suivant de
« Chantait » avec une prédominance de la voyelle « a » qui éclate comme un son de trompette.
« Vous me disiez : Ecoutes ! et je répondais : Vois ! … »
encore un effet de rythme : 4-2 // 5- 1 qui dénote l’enchantement dans la lumière paradisiaque.
« Viens-nous-en » , ce curieux jeu de mots exprime la dualité de l’amour terrestre et ce qu’il devient dans ce nouveau monde,
tendant vers l’unité ;
« Vivons ! C’est autrefois que nous étions des ombres … »
2 – 4 // - 6 le second hémistiche de 6 syllabes seconde encore la sémantique pour exprimer le sentiment du
bonheur dans toute sa complète sérénité.
Le mot : « ombres » détonne curieusement dans la luminosité qu’expriment les
mots.
« Et, mêlant nos appels et nos cris : Viens ! Oh ! Viens … »
1 –8 // 1 – 1 - 1
« Et moi, je me rappelle et toi, tu t’en souviens … »
2 – 4 // - 6
« Eblouis, nous chantions : C’est nous qui sommes … »
3 + 3 // + 6
« Bon, juste, grand, sublime, ineffable et charmant … »
1 + 2 + 1 + 2 // + 6
Rythme tourbillonnant qui plus que les mots donne cette idée de légèreté sans contrainte que leur âme a rencontré.
« C’est nous, l’astre et le nid où notre aile se repose … »
astre et nid réalisent un oxymore de même dans le vers :
« Nous avons l’infini pour sphère et pour milieu … » entre « sphère et milieu ».
« L’éternité pour âge et notre amour, c’est Dieu … » , nouvel oxymore « éternité et âge » ; rythme : 6 // 4 + 2
La dualité amoureuse des deux amants se fond dans l’amour unitaire de Dieu ; la finale de ce vers qui se termine par deux
syllabes finales exprime la forte conviction de l’auteur.
Conclusion
Ce billet du matin est un florilège de rythme qui s’associe à la sémantique et à sa sonorité, ainsi qu’à la brillante rhétorique
du poète pour nous offrir comme la vision paradisiaque du paradis..
»
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